Elle ne changera jamais Ségolène Royal. Probablement par pure démagogie électorale, elle n’hésite pas à se lancer dans des affirmations pour le moins fantaisistes et simplistes comme on en voit rarement. Prête à faire feu de tout bois pour occuper le terrain et faire oublier son absence de programme. Une fois de plus, lors de la dernière université d’été du PS, la partisane de l’ «ordre juste », a ainsi cru bon de gesticuler à propos du projet gouvernemental d’instaurer une contribution énergie-climat à partir de 2010. Elle a tout simplement demandé le retrait de la future taxe carbone, un impôt qui selon elle serait « absurde, injuste et historiquement décalé dans le temps… puisque les alternatives propres manquent » Des propos pour le moins farfelus et irresponsables !
Les réponses ne se sont pas fait attendre (Sources Nouvelobs.com avec AFP)
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« Toutes celles et tous ceux qui s’aventurent à critiquer dans son principe et dans ses fondements la fiscalité écologique ne sont que des démagogues face au mur de la réalité« , a déclaré Cécile Duflot, invitée à l’université d’été du PS à la Rochelle, sans citer directement Ségolène Royal.
« L’écologie, c’est pas pour les bobos. L’écologie, c’est un projet qui anticipe que demain ce seront les prolos qui paieront le plus la facture de la crise que nous sommes en train de connaître« , a-t-elle affirmé. Et de continuer : » Cette contribution climat-énergie doit être la première pierre d’une nouvelle redistribution, d’un nouveau partage des risques parce que ceux qui polluent le plus ce ne sont pas les plus démunis », a-t-elle ajouté.
Daniel Cohn-Bendit sur Europe 1 a abondé : « Ce qu’elle a dit est complètement ridicule, absolument ridicule. C’est Ségolène Royal qui pendant toute la campagne électorale nous a suggéré l’ordre juste, avec les punitions nécessaires et qui aujourd’hui, se fait le chantre d’un néo-libéralisme du comportement ! C’est aberrant. Il faut une réglementation« , a-t-il poursuivi.
Après avoir montré les différentes fiscalités écologique dans le monde entier, il a rajouté : « La présidente de Poitou-Charentes, elle seule, avec Claude Allègre – voilà une alliance révolutionnaire maintenant – Ca, c’est contre le peuple… C’est de la mauvaise politique« , conclut-il. « Si voter pour les primaires c’est dire : la contribution climat-énergie, on n’en veut pas, c’est complètement idiot, on ne peut pas y participer », car « nous croyons que la fiscalité écologique est une nécessité, une urgence« , a-t-il lancé.
Qu’ajouter d’autre à ces propos pleins de bon sens. Manifestement, le pragmatisme et le réalisme ne sont pas la tasse de thé de Mme Royal.
L’ancien Premier ministre Michel Rocard (membre du PS et président de la commission qui a proposé cette taxe carbone au gouvernement) dénonce le débat selon lui faussé, lancé par les socialistes sur cette contribution. « Mon rapport dit ça« , a-t-il ajouté, en rappelant qu’il avait proposé de compenser « pour les classes populaires et l’essentiel des classes moyennes les surcharges qui seront à payer par les gens qui ne peuvent pas ne pas prendre leur voiture par exemple, les banlieusards lointains, tous les ruraux, tous ceux qui travaillent la nuit« …. « Si on ne les compense pas, la taxe sera en effet injuste« , a-t-il conclu en soulignant qu’on ne pouvait se prononcer tant que le gouvernement n’en aurait pas arrêté les modalités d’application, qu’il attend pour le début de 2010.
Il n’y a rien à ajouter aux déclarations des verts et de Michel Rocard, sachant que des mesures d’atténuations sont effectivement prévues par le gouvernement pour les plus modestes et les foyers les plus éloignés de leur lieu de travail. C’est bien affligeant que Mme Royal et une partie du parti socialiste en soient réduits à rejeter le principe de la contribution climat-énergie que la plupart des pays ont instaurée ou vont instaurer. Cela l’est d’autant plus que cette contribution a été suggérée par Michel Rocard et soutenue par de nombreuses organisations écologistes. En 2009, nous n’avons hélas d’autre alternative que d’instaurer une telle contribution pour inciter nos concitoyens à réduire leurs rejets de Co2. C’est le problème de tous. Il y a urgence.
C’est vrai que c’est plus facile d’affirmer qu’on peut continuer ainsi et qu’on verra plus tard ! Tout cela n’est pas très courageux et politiquement si peu responsable, même si c’est probablement plus rentable électoralement parlant. Quoi que… Il ne faudrait pas trop prendre les électeurs pour des imbéciles ! De toute façon, le gouvernement français qui est là pour défendre l’intérêt général n’a pas d’autre alternative que de mettre en place cette contribution dans les meilleurs délais et selon les modalités prévues. C’est une question de survie collective.
Plus d’infos : http://www.developpement-durable.gouv.fr I http://www.greenpeace.org/france I http://www.fondation-nicolas-hulot.org
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