France : l’imposture de Mme Aubry et d’une partie du PS face à la nécessaire réforme du régime des retraites

28 Mai 2010

Ce 27 mai 2010, la France a connu une nouvelle grève. Une de plus… Cette fois-ci, l’objet était de s’opposer à la réforme des retraites et notamment au report de l’âge légal de départ à la retraite envisagé pour réduire les déficits des régimes. Contrairement à ce qui était annoncé, la mobilisation (concentrée sur les agents publics et les retraités), a cependant été loin d’atteindre les objectifs annoncés par les syndicats. Malgré les manipulations des uns et des autres, probablement que les français sont plus réalistes et ouverts à des solutions qui assurent la pérennité des régimes de retraite à long terme.

On peut d’ailleurs regretter que le gouvernement de François Fillon ait tardé à s’attaquer à la nécessaire réforme du financement des régimes de retraites en France et qu’il veuille en finir en quelques mois. Il n’en reste pas moins vrai qu’il y a aujourd’hui urgence à régler ce dossier explosif, notamment au regard des déficits abyssaux des régimes de retraite dans les années à venir si l’on ne revoit pas rapidement les modalités de financement.

La réforme du régime des retraites est explosif, non du fait des tensions et mouvements sociaux qu’ils risquent de générer ici et là, mais en raison de l’importance de la dette publique de la France aujourd’hui (plus de 80% du PIB) et des déficits non maitrisés des régimes de retraite qui vont inéluctablement l’alourdir considérablement dans les prochaines années. La France n’a donc d’autre alternative que de s’atteler au plus vite à cette réforme et à trouver les moyens les plus adaptés afin régler durablement son financement, afin de réduire ses déficits.

Parmi les mesures envisagées, le gouvernement français semble s’orienter vers un recul de l’âge légal de la retraite, aujourd’hui fixé à 60 ans, pour le porter à 62 ou 63 ans. Cette évolution devrait permettre de pérenniser le financement des retraites pour une ou deux décennies. C’est aussi la méthode retenue, voici souvent plusieurs années déjà, par la plupart des pays européens dont l’âge légal de la retraite se situe le plus souvent autour de 65 ans, voire plus, dans certains pays du nord de l’Europe. Il faut également rappeler qu’en France, l’âge moyen réel de départ à la retraite était de 61 ans ½ en 2009, niveau pas si éloigné des 62 à 63 ans envisagés. Ce qui est donc loin d’être dramatique pour la majorité des salariés. Bien entendu, un tel rallongement de l’âge légal de départ à la retraite ne peut se faire que s’il est juste et permet aux salariés qui ont atteint leur durée légale de cotisation et occupé des métiers difficiles, ayant sensiblement réduit leur longévité, de pouvoir continuer à partir dés 60 ans et même avant.

Cette évolution de l’âge légal de départ à la retraite est d’ailleurs cohérente avec l’allongement de la durée de vie moyenne qui est aujourd’hui légèrement supérieure à 80 ans en France, niveau parmi les plus élevés du monde. Ne serait-ce que du fait de cette évolution, sans modification des règles de financement, le système actuel est appelé à imploser en quelques années. A titre d’exemple, la durée de vie moyenne au-delà du départ à la retraite serait en 2010 de l’ordre de 23 ans en France contre à peine 18 ans seulement dans la majorité des pays européens, soit prés de 5 ans de moins. Dans ces conditions, on voit mal comment la France pourrait financer une retraite pour tous à 60 ans, sans entraîner rapidement le pays vers la faillite ! Est-il responsable d’affirmer le contraire ?

Mme Aubry, première secrétaire du parti socialiste, pour sa part, n’hésite pas un instant. Pas question de toucher à la sacro-sainte retraite à 60 ans. Celle-là même qui avait imposé les 35 heures en France, contre l’avis de tous les autres pays qui sont aujourd’hui encore aux 40 heures, persiste à s’enfermer dans le dogme socialiste le plus radical. Rappelons, tout de même, le catastrophique bilan des 35 heures qui a lourdement pénalisé la croissance française et la création d’emplois, tout en contribuant à désorganiser le travail et à faire peser sur les salariés placés au bas de l’échelle, une pression insupportable et des conditions de travail dégradées. A l’inverse, les salariés les mieux rémunérés (les cadres), y ont semble-t-il trouvé leur bonheur. Belle duperie de Mme Aubry que les français payent encore au prix fort !

Manifestement, Mme Aubry n’en démord pas et persiste dans l’erreur, quitte à tromper une fois de plus les classes les plus modestes, en tentant de faire croire que la France peut se passer d’un rallongement de la durée légale de travail pour financer le déficit des régimes de retraite. Peu lui importe une fois encore d’être la seule à prôner une solution pour le moins fantaisiste et irréaliste, pourvu qu’elle soit contraire à la position du gouvernement et qu’elle laisse croire à son électorat bien marqué à gauche que la France peut se payer durablement la retraite à 60 ans.

Mme Aubry, qui n’a peur de rien (c’est vrai que plus c’est gros, mieux cela passe – du déjà vu et entendu !), n’hésite pas à y aller de ses propositions qu’aucun pays développé n’avait jusqu’alors osé avancer : taxer les riches et les banques pour financer les régimes de retraites. A croire que les petits milliards d’euros récoltés auprès de quelques riches et autres banques, pourraient suffire à réduire  durablement les déficits abyssaux des régimes de retraites ! Alors, utopie, calcul politique, idéologie d’un autre âge, pure démagogie ? Toujours est-il que pour la candidate déclarée à l’élection présidentielle française en 2012, tous les moyens sont bons pour s’affirmer face au pouvoir en place et à ses concurrents au sein du parti socialiste, bien plus pragmatiques et en phase avec les réalités du monde d’aujourd’hui.

Heureusement pour le parti socialiste, il comporte en son sein des personnalités de premier plan, plus réalistes et moins dogmatiques. On pense d’abord à Dominique Strauss-Kahn, le brillant directeur général du FMI (Fond Monétaire International) aujourd’hui très écouté et reconnu à travers le monde. Ce dernier n’a d’ailleurs pas manqué de contredire Mme Aubry voici quelques jours, en affirmant qu’aucun dogme ne devait prévaloir, notamment au regard du rallongement de l’âge de retraite pour réduire les déficits des régimes de retraite.

D’autres élus socialistes, tout aussi ouverts sur le monde et moins inféodés à la doctrine de la lutte des classes, chère à une gauche ringarde et marxisante, reconnaissent que les marges de manœuvres du gouvernement sont étroites et qu’il est inévitable de porter l’âge légal de départ à la retraite au-delà de 60 ans. C’est le cas de Manuel Valls, député-maire d’Evry-sur-Seine et de Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon qui s’annoncent déjà comme une alternative crédible et intéressante à la candidature de Mme Aubry à l’élection présidentielle, au sein du parti socialiste.

Pour l’avenir d’un pays comme la France, il est pour le moins rassurant de constater que Mme Aubry n’est pas nécessairement représentative du parti socialiste. Il serait temps que le PS moderne se réveille et face sa petite révolution interne. Nous sommes en 2010 et le monde à bien changé. La France a besoin de politiques visionnaires et responsables et non de gardiens du dogme, repliés sur le passé.


Europe : privilégier au plus vite la réduction de la dette et des déficits publics tout en favorisant la croissance

24 Mai 2010

Selon les estimations réalisées par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), l’endettement des principaux pays membres devrait connaître une forte augmentation en 2010.  Le tableau ci-après récapitule pour les principaux pays développés, les principales évolutions prévues au cours de l’année 2010.

Pays Dette totale en % PIB (Prévis 2010) Déficits publics en % PIB (Prévis 2010) Evolution de croissance PIB en 2010
1 Japon 197.20 % 8.2 % 1.9%
2 Islande 142.50 %
3 Grèce 123.30 % 12.4 % -0.9%
4 Italie 120.00 % 5.7 % 0.8%
5 Belgique 105.20 % 5.8 % 1%
6 Portugal 89.60 % 8.3 % -0.7%
7 France 89.00 % 8.1 %

1.5%

8 Etats-Unis 88.50 % 10.6 % 2.9%
9 Irlande 85.50 % 13.7 % 0.3%
Moyenne pays zone euro (estim. 2010) 84.00 % 7.1 % 1%
10 Royaume-Uni 84.40 % 12.1 % 1.3%
11 Allemagne 78.70 % 5 % 1.4%
12 Espagne 70.40 %

10.3 %

-0.5%
13 Canada 68.70 % 5.2 % 2.5%
14 Pologne 53.10 % 4.8%

1.4%

Objectifs fixés par pacte stabilité UE 60 % 3 %

Le tableau ci-dessus met en évidence les fragilités de certains Etats, notamment de la zone euro, au regard de l’augmentation de la dette publique et des déficits publics depuis 2009.

Pour autant, certains pays lourdement endettés, tels le Japon et l’Italie, et dans un moindre degrès, la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni, restent pourtant moins exposés en raison de la relative qualité de leur dette souveraine (qualité de la signature du pays, dette détenue principalement par les ménages… leur assurant une note maximale : AAA). L’exposition de ces pays pourrait cependant augmenter à défaut de maitrise des déficits publics et d’un taux de croissance annuel inférieur à 2% pour 2011 et 2012. Ce qui, à juste titre, serait lourdement sanctionné par les agences de notation.

A l’inverse, des pays plus  modérément endettés, tels l’Espagne et le Portugal, sont actuellement plus exposés à la spéculation en raison de l’explosion de leur déficit public en 2010 et d’une croissance négative pour les années à venir. D’où une dégradation de leur dette souveraine par les agences de notations qui redoutent une rapide augmentation de leur dette.

Le tableau met en évidence les risques importants (forte augmentation de la dette et des déficits publics, croissance négative…) sur les pays tels la Grèce et l’Irlande, clairement au bord de la faillite.

Dans ce contexte, on comprend mieux l’ampleur du plan de sauvetage de 750 milliards d’euros mis en place dans la zone euro, à l’initiative de la France. Mais on peut craindre que cela ne suffise pas à éteindre l’incendie allumé par la Grèce. La situation financière (dette et déficits publics) de ce pays est telle que, sans perspective réelle de croissance, il lui sera très difficile de rétablir les équilibres financiers, même à long terme, sans une aide massive des autres pays de l’Union européenne.

Les économies de la zone euro ne sortiront de cette importante crise que par une politique rigoureuse de maitrise des dépenses publiques, la mise en place d’une véritable gouvernance économique européenne, l’instauration d’un budget européen conséquent, l’harmonisation au plus vite des règles fiscales et sociales, et plus généralement l’existence en son sein d’une véritable zone économique ouverte, soutenue par la croissance interne.

Ce qui veut dire que la zone euro, tout le moins, devra évoluer très rapidement et les Etats qui la composent abandonner une partie de leur souveraineté. Le monde a changé ! Afin de poursuivre son développement, la zone euro doit aller de l’avant et favoriser du mieux possible la convergence des politiques économiques, financières, sociales et fiscales des Etats qui la compose.

C’est le prix à payer pour maintenir notre niveau de développement et la stabilité de l’Europe. Il n’y a pas d’autres alternatives raisonnables.


Europe : nécessité d’un véritable gouvernement économique dans la zone euro

20 Mai 2010

Après l’annonce du plan de soutien à l’euro, annoncé le 10 mai 2010 de 750 milliards d’euros, on pouvait légitimement penser que la crise au sein de la zone euro allait prendre fin, au moins pour quelques mois. Passée la première journée d’euphorie, les marchés ont vite déchanté et l’euro à repris sa chute en atteignant 1.22 pour un dollar le 18 mai.

Les raisons en sont que les marchés n’ont qu’une confiance limitée dans la capacité de certains Etats comme la Grèce, le Portugal et l’Espagne à réduire rapidement leurs déficits et leur dette, alors que la croissance est proche de 0. D’autre part, les récents propos d’Axel Weber, président de la Bundesbank et candidat à la succession de M. Trichet à la tête de la BCE, laissant entendre que les chances de la Grèce d’éviter la faillite étaient faibles, n’ont pas rassuré les intervenants. De son côté, Paul Volker, ancien patron de la FED (Réserve fédérale américaine) et conseiller économique d’Obama, aurait tenu des propos très pessimistes sur l’avenir de l’euro. Tout cela n’a pu que nourrir les craintes des marchés. Peut-on les en blâmer ?

De plus, l’économie de la zone euro ne peut durablement fonctionner que si l’ensemble des pays qui la compose mènent des politiques économiques et budgétaires convergentes, proches dans leurs grandes lignes. D’où la nécessité d’une véritable gouvernance économique européenne et une évolution institutionnelle vers un fédéralisme et une réduction sensible de l’indépendance des Etats de la zone euro. Enfin, il n’a pas échappé aux marchés que depuis plusieurs années, on assiste à une dérive budgétaire constante entre les pays du nord de l’Europe et ceux du sud, aggravée par une croissance en berne ces dernières années. Ce manque de rigueur des pays du sud, parmi lesquels la France, ne peut durer sans mettre en péril l’ensemble de la zone euro.

ll y a donc urgence à revenir progressivement aux critères de convergence assignés aux pays de la zone euro lors de sa création (traité de Maastricht). Passé le choc de la crise financière de 2008 qui a mis gravement à mal les finances publiques des Etats les plus fragiles, les pays de la zone euros doivent maintenant se rapprocher des objectifs assignés par le pacte de stabilité et de croissance, soit un déficit maximal inférieur à 3% du PIB et une dette publique inférieure à 60% du PIB. C’est le seul moyen pour la zone euro de retrouver durablement la stabilité et la croissance.

En effet, les experts économiques sont unanimes pour affirmer qu’au-delà d’une dette publique > 90% du PIB, on ne peut espérer une croissance supérieure à 1%. Or de nombreux pays de la zone euro ont déjà dépassé ce seuil de 90% et nombre d’entre eux, dont la France, risquent de l’atteindre dés 2011. Une spirale inquiétante qu’il faut inverser au plus vite.

Avec un taux de croissance inférieur à 2% depuis 2006, la zone euro est condamnée à l’implosion ou au déclin. Pour y remédier, il n’est que temps de s’attaquer une bonne fois pour toute à la réduction de la dette publique. Cela passe par une maitrise des dépenses publiques et notamment une réduction sensible des dépenses et des coûts structurels, une augmentation des impôts notamment pour les plus aisés, une taxation des revenus de l’épargne, un gel des salaires de la fonction publique et une modération des subventions et autres aides publiques.

Mais attention, la difficulté consiste à trouver un juste équilibre entre réduction des dépenses et augmentation des impôts pour ne pas pénaliser la consommation et la croissance. Cela implique une politique alliant rigueur et souplesse afin de retrouver une croissance proche de 2% au plus tôt. En cela, l’ampleur et la rudesse des mesures de rigueur prises par la Grèce, le Portugal et l’Espagne sont loin d’avoir rassuré les marchés. Car outre les difficultés à tenir de tels engagements, une politique aussi brutale risque en outre de stopper durablement la croissance de ces pays pour des nombreuses années. Sachant que sans croissance, il sera difficile de réduire la dette…

Alors, il n’y a pas de temps à perdre pour adopter rapidement un gouvernement économique dans les pays de la zone euro. La survie de l’Europe est à ce prix. En attendant, la baisse de l’euro devrait soutenir activement les exportations et donc la croissance…


Rodez : deux ans aprés son élection, la majorité municipale se fissure…

16 Mai 2010

Depuis son élection en mars 2008, Christian Teyssedre, le nouveau maire de Rodez règne sans partage sur le Conseil municipal de Rodez, à tel point que rares sont celles et ceux qui osaient jusqu’alors prendre la parole en séance publique, y compris dans son propre camp.

Ces longs monologues du maire visant à défendre son piètre bilan à la tête du conseil municipal, à renfort de chiffres fantaisistes, ne manquent pas de surprendre les observateurs attentifs de la vie ruthénoise. Cette autosatisfaction permanente, doublée de la mise en cause incessante des prédécesseurs, à certains égards, n’est pas sans rappeler certaines époques aujourd’hui révolues. Etrange manière de procéder de la part d’un maire nouvellement élu, qui se targuait de vouloir renforcer la vie démocratique municipale et changer la ville pour lui rendre son attractivité.

Les ruthénois de tous bords politiques ne s’y sont pas trompés : depuis 2008, ils reconnaissent volontiers qu’il ne s’est pas encore passé grand-chose et que la ville est aujourd’hui figée, du fait du gel que de certains projets structurants. Cet immobilisme de la municipalité socialiste amène aujourd’hui de nombreux électeurs à s’interroger, y compris dans son propre camp. Ce n’est pas un hasard si des élus de la majorité de gauche, colistiers de M. Teyssedre, commencent à pointer leur nez et à critiquer ouvertement certains aspects de la gestion municipale.

Si certains pensaient que le débat démocratique à Rodez était définitivement verrouillé,  y compris au sein de la majorité municipale, ils devront revoir leur position. Les frustrations et les rancœurs des uns et des autres commencent à peser et incitent certains Verts et autres à s’affranchir de la pression imposée par le maire. Ils acceptent, semble-t-il, de plus en plus mal d’être mis devant le fait accompli sur la plupart des grands dossiers qui engagent durablement l’avenir de la cité, sans qu’ils aient pu faire entendre leur voix.

C’est vrai qu’il faut une certaine dose de courage pour affronter les réactions parfois virulentes du maire, pour contester certains aspect de sa politique, il est vrai souvent en contradiction avec ses engagements, qu’il s’agisse de développement durable, d’aménagements urbains, du plan de circulation, de la MJC et, plus récemment, de la fermeture de l’école François Fabié. Encore une promesse non tenue par Christian Teyssedre, lui qui, durant la dernière campagne électorale, s’était publiquement engagé à maintenir et rénover les trois écoles de quartiers : François Fabié, Calcomier et Saint Félix que l’équipe précédente voulait regrouper sur un seul site prés de Bourran.

Par delà cette décision de fermeture, c’est la méthode utilisée qui est la plus contestable. Outre une forme de méconnaissance du dossier, elle dénote surtout une absence de véritable dialogue et concertation avec les parents d’élèves. Ce qui, de la part d’élus de gauche, est pour le moins surprenant et difficile à comprendre. Cela démontre au besoin qu’on est ici en présence de décisions purement politiques qui ne reposent sur aucune cohérence et vision d’avenir. D’ailleurs, après avoir promis le maintien des écoles en dépit d’une nette baisse de fréquentation de certaines d’entre elles depuis de nombreuses années, le maire de Rodez justifie aujourd’hui la fermeture de l’école François Fabié par cette chute de fréquentation qu’il n’ignorait pas. Dans ce cas, pourquoi s’être engagé à la maintenir si ce n’est à des fins strictement électoralistes ?

Les parents d’élèves de François Fabié auront au moins eu l’occasion d’apprécier l’attitude de M. Teyssedre et de son équipe sur ce dossier. De son côté, Mme Claudine Bonhomme élue municipale, au nom des Verts, n’a pas mâché ses mots lors de son intervention en Conseil municipal le 09 avril 2010. La fermeté de l’interpellation du maire en a surpris plus d’un, à commencer par l’intéressé lui-même. Dans le même registre, on comprend d’autant mieux la position de Mme Chantal Combelles, également élue sur la liste de la majorité municipale, qui a aussitôt annoncé sa décision de démissionner en guise de protestation.

Ce dernier Conseil municipal de Rodez montre au grand jour combien les tensions sont grandes au sein de la majorité municipale de Rodez, notamment en raison de profonds désaccords sur de nombreux sujets et de l’attitude de maire visant à réduire au strict minimum le débat démocratique interne. Nul doute qu’il constituera date dans le mandat de Christian Teyssedre qui a paru quelque peu surpris et ébranlé par la virulence de cette opposition interne. D’ailleurs, une fois de plus, ses propos n’étaient en rien à la hauteur de ce que l’on était en droit d’attendre du premier magistrat de la ville, au vu des argumentés avancés par les parents d’élèves et certains membres du Conseil municipal. Un début de crise au sein de la municipalité de  Rodez ?

Mais au fait, qu’en est-il de l’opposition municipale officielle deux ans après ?


Europe : 750 milliards d’euros pour défendre la zone euro

10 Mai 2010

Il était temps ! Après des mois de tergiversations, sous la pression des spéculateurs les pays de la zone euros ont enfin pris l’ampleur de la crise systémique qui les menace aujourd’hui directement. A l’initiative du président français Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel, d’intenses tractations ont eu lieu cette fin de semaine avec la BCE et la Commission européenne pour mettre sur pied un véritable pacte de solidarité entres les pays de la zone euro.

Ce plan de soutien d’une ampleur jamais atteinte en Europe de 750 milliards d’euros a été dévoilé par les ministres des finances de l’Union Européenne, réunis à Bruxelles ce 10 mai 2010. Plus de 440 milliards d’euros proviennent des pays de la zone euro, sous la forme de garanties de prêts accordés aux pays demandeurs, plus de 60 milliards d’euros de prêts de la Commission européenne aux pays les plus fragilisés et une contribution du Fond Monétaire International (FMI) de 250 milliards d’euros. Ces fonds seront mis à la disposition des 16 Etats de la zone euro sur leur demande. Voilà qui devrait calmer les spéculateurs durablement.

Tel qu’annoncé ce lundi 10 mai, la plan a semblé rassurer les marchés, après une semaine de tourmente qui a vu l’euro tomber à son plus bas niveau face au dollar (1,2523) en 14 mois. En milieu de journée, l’euro a repris des couleurs à 1,3071 dollar, tandis que les indices des bourses européennes étaient en forte hausse: +8,4% à Paris, +4,9% à Londres, +4,3% à Francfort, +10% à Athènes, +9% à Lisbonne.

Le plan d’aide était d’autant mieux accueilli que la Banque centrale européenne (BCE) a décidé d’intervenir pour acheter si nécessaire des obligations souveraines des Etats membres, ce que l’institution de Francfort s’était jusqu’à présent toujours refusé à faire. L’intervention sur les marchés d’obligations a été décidée afin « d’assurer la profondeur et la liquidité dans les segments de marché dysfonctionnels », a indiqué la BCE dans un communiqué.

« Pour la BCE, l’achat d’obligations privées et publiques était probablement la partie de l’accord la plus difficile à accepter », a estimé la banque dans une note. « Cela marque un précédent pour le reste de l’existence de la banque centrale et aura probablement surpris les observateurs les plus aguerris », notent-ils. Selon Marco Annunziata, économiste en chef du groupe Unicredit, ces mesures constituent un « choc » psychologique fort. Cela devrait être, selon lui : « plus que suffisant pour stabiliser les marchés et, à court terme, prévenir la panique et le risque de contagion de la crise grecque ».

Pour être durablement efficace, ce plan qui renforce la solidarité entre les pays de la zone euro devra être suivi d’importants efforts de maitrise des déficits publics, notamment par la baisse des dépenses publiques plutôt que par l’augmentation des impôts et par la mise en place d’une véritable gouvernance économique de la zone euro. Plus que jamais, les politiques suivies par les pays membres devront converger. La Grèce et les autres pays du sud de l’Europe devront rapidement devenir des pays exemplaires.

Pour se désendetter et régler durablement cette crise de la zone euro, ces mêmes pays devront tout mettre en œuvre pour restaurer au plus vite une croissance supérieure à 2% l’an ; ce qui est loin d’être le cas en 2010 pour de nombreux pays souvent proche de 0. Un challenge de plus à relever !

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