Union Européenne : La double victoire d’Emmanuel Macron

8 juillet 2019

Au vu des relations délicates du couple franco-allemand ces derniers temps et les difficultés à avancer sur le terrain européen en dépit de ses propositions, beaucoup pensaient que s’en était fini des ambitions européennes du président Emmanuel Macron. C’était bien mal le connaître, lui qui n’est pas du genre à renoncer face aux difficultés.

En France, quoi qu’en pensent certains, le président a été le véritable vainqueur des élections européennes

Bien qu’arrivée légèrement derrière la liste du RN aux dernières élections au Parlement européen, la liste « Renaissance » portée par LREM, a recueilli 22.41% des voix pour une participation en hausse à plus de 50%. Un score pour le moins inattendu alors même que la tête de liste Nathalie Loiseau n’a pas su incarner cette Europe voulue par le président de la République. Dans un contexte national pour le moins difficile pour le pouvoir en place, avec des intentions de vote au plus bas, la liste LREM a réalisé une véritable prouesse que personne n’attendait, même pas le président qui redoutait le pire.

Non seulement la liste « Renaissance » fait jeu égal avec le RN qui réalise en score en baisse par rapport à la précédente élection européenne, mais les grands partis de gouvernements PS et Les Républicains en sortent marginalisés avec moins de 10% des voix.

Cerise sur le gâteau, LREM envoie au Parlement européen un gros bataillon de députés qui viennent renforcer le nouveau parti centriste-libéral Renew Europe (ex. libéraux-Alde) qui progresse ainsi très sensiblement au Parlement européen, tout comme les écologistes, contrairement aux deux grands groupes qui dominaient le parlement depuis sa création : le PPE (droite) et Alliance Progressiste des socialistes et démocrates (gauche socialiste) qui subissent une forte baisse de leurs effectifs et perdent la majorité du Parlement.

Alors qu’à la veille des élections, l’exécutif montrait quelques inquiétudes sur l’issue du scrutin, les résultats de ces élections européennes ont constitué pour Emmanuel Macron, le pro-européen, un véritable succès.

Fort de ce résultat national et de son engagement en faveur du projet européen, ces dernières semaines, Emmanuel Macron s’est démené pour faire bouger les lignes de l’Union européenne, en s’opposant fermement à la candidature à la tête de la Commission de l’allemand Manfred Weber, désigné par le groupe PPE (principal groupe du Parlement) pour succéder à Jean-Claude Juncker. Pour le président français, derrière le manque d’expérience et d’envergure pour le poste, cette candidature issue des partis politiques, avait l’inconvénient majeur de reconduire un système de désignation qui a conduit l’Union européenne dans l’impasse depuis sa création.

Le président français à la manœuvre pour la nomination des dirigeants de l’UE

Face aux attentes de l’électorat européen, il n’était pas envisageable d’entériner une candidature imposée par le parti dominant qui ne collait pas avec la volonté de renouveau exprimée. Du coup, c’est tout le système des « spitzenkandidats » mis en place par les groupes politiques du Parlement européen qui est définitivement mort, et personne ne s’en plaindra. Bravo pour la ténacité du président Macron.

La désignation des principaux dirigeants de l’UE incombe d’abord aux chefs d’Etat et de gouvernement qui doivent s’entendre sur les personnalités les plus aptes à porter les politiques voulues par eux et celle-ci doit d’abord se faire en fonction des compétences, de l’expérience et du savoir-faire des candidats, et non de leur appartenance politique. Pourquoi se priver de candidats de valeur au seul motif qu’ils ne font pas partie du groupe politique dominant ? Tout cela était absurde et pénalisait le développement de l’UE. Il fallait en sortir d’une manière ou d’une autre.

Non seulement Emmanuel Macron a définitivement tué les « spitzenkandidats », mais il a aussi réussi à imposer la parité entre hommes et femmes au sein des organes exécutifs de l’Union européenne ; ce qui n’était pas gagné d’avance, d’autant plus que cela rendait les nominations encore plus complexes. En effet, il fallait trouver le président de la Commission, le président du Conseil, le Haut Représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et le président de la BCE, soit deux femmes et deux hommes ! Un vrai casse-tête !

D’où le coup de gueule d’Emmanuel Macron à l’encontre des dirigeants européens, incapables de prendre une décision et qui donnent une image déplorable à l’extérieur. Voilà qui promettait un Conseil européen du 2 juillet 2019 pour le moins compliqué et tendu. Finalement, après quelques jours d’âpres négociations entre les dirigeants européens, le Conseil européen a finalement abouti à un résultat inespéré.

Il fallait aussi respecter des règles de répartition politique, de géographie, de parité et de compétence ; sachant qu’il était important que l’Allemagne ne perde pas la face, elle qui briguait la présidence de la Commission et dont le postulant avait été rejeté par les dirigeants européens. C’est là qu’interviennent une fois encore les qualités de négociation du président français. Rappelons que pour des raisons de politique intérieure propres à la CDU/CSU d’Angela Merkel, l’Allemagne exigeait la présidence de la Commission, voire la présidence de la BCE.

Raison pour laquelle il fallait trouver un candidat allemand pour sortir de l’impasse. Et là surprise, Emmanuel Macron a proposé la candidature de la ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, une pro-européenne proche d’Angela Merkel qui avait il y a quelques années, brigué la présidence de l’Allemagne.

Au final, le président Macron a gagné sur toute la ligne en imposant des candidats de consensus, proches de sa vision européenne et aptes à assumer un changement de cap

Après son coup de gueule fort à propos, Emmanuel Macron, a permis de sortir les européens de l’impasse et de trouver un consensus pour désigner les prochains dirigeants de l’Union européenne :

La durée de la mandature est de 5 ans, renouvelable une fois, sauf pour la présidence de la BCE où elle est de 8 ans non renouvelable. Ces candidatures, validées par le Conseil européen, seront prochainement soumises au vote du Parlement européen. De son côté, ce dernier a élu pour président David Sassoli, du parti démocrate italien. Voilà qui promet des débats animés avec ses compatriotes de la Ligue de Salvini.

Avec ce renouvellement important des dirigeants de l’Union européenne, globalement pro-européens et pour la plupart en phase avec les convictions européennes d’Emmanuel Macron, nul doute que l’UE va enfin prendre un nouveau virage, plus démocratique, plus efficace et plus proche des citoyens ; et ce dès leur entrée en fonction en fin d’année 2019.

Dans ce contexte très tendu de négociation, l’intelligence du président français aura permis d’éviter le pire et de sortir de cette mini-crise par le haut. Plutôt que de tenter d’imposer la candidature du français Michel Barnier, probablement le meilleur candidat pour la présidence de la Commission (ce qui aurait été très mal perçu par l’Allemagne), il a préféré sacrifier ce dernier en proposant l’allemande Ursula von der Leyen, une personnalité des plus qualifiées à la personnalité affirmée, afin de parvenir à un consensus satisfaisant pour toutes les parties.

Le nouveau dispositif européen est très prometteur. Reste maintenant à transformer les promesses en réalités fortes.

Bravo Emmanuel Macron. L’Union européenne est sortie gagnante de cette épreuve et devrait pouvoir partir de l’avant dés l’an prochain car point d’avenir pour les pays européens en dehors de l’UE. Une double victoire du président Emmanuel Macron qui ne va pas manquer de le relancer pour la fin de son mandat avec toujours plus de réformes pour adapter notre pays au monde d’aujourd’hui.


France : Les élections européennes confortent le président Emmanuel Macron à poursuivre les réformes

1 juin 2019

Une fois n’est pas coutume, les sondages se sont sensiblement trompés à l’occasion de ce scrutin européen de 2019. Probablement que les électeurs quelque peu irrités d’entendre que pour les médias, les jeux étaient faits d’avance, ont voulu montrer qu’eux seuls détenaient les clefs du scrutin comme en atteste l’un des meilleurs taux de participation à ce type d’élection. Au final, celui-ci s’est établi à 50.12% contre 42.43% en 2014.

En France, les résultats confirment la place centrale de LREM dans l’échiquier politique acquise en 2017

L’attention des médias s’est surtout portée sur le duel entre les listes conduites par Nathalie Loiseau (LREM, Modem, Agir) et Jordan Bardella (Rassemblement national). Cette polarisation a eu tendance à éclipser le sujet de fond qui était pourtant l’avenir de l’Union européenne.

Même si la liste pro-européenne de Nathalie Loiseau n’a pu arriver en tête du scrutin (rappelons que le FN était déjà arrivé très largement en tête en 2014), sa liste a bien limité les dégâts en terminant à 22.41%, à moins de 0.9% de la liste menée par l’extrême-droite. Ce qui est en soit une performance fort honorable au regard de la crise profonde à laquelle a dû faire face le gouvernement d’Edouard Philippe ces 6 derniers mois.

Au final, LREM enverra 23 députés au Parlement, soit exactement le même nombre que le RN. Ceci est d’autant plus satisfaisant, qu’en règle générale, les formations soutenues par les gouvernements en place lors des élections européennes ne réalisent pas de très bons scores, comme ce fût le cas en 2014 où le PS n’avait réalisé qu’un piètre 13.61%.

Nul doute que beaucoup de responsables de la majorité gouvernementale auraient signé pour un tel résultat en fin d’année 2018. Malgré le mécontentement de certains français face aux réformes engagées par le gouvernement depuis 2017, le score réalisé par le parti présidentiel apparaît inespéré. Un vrai miracle !

Manifestement, nombre de français ont entendu le président de la République Emmanuel Macron et se sont mobilisés pour lui apporter leur soutien pour les réformes en cours et à venir. De ce point de vue, ce score de 22.41% réalisé par le parti du président (proche du score du 1er tour de la présidentielle de 2017) constitue un véritable succès pour le président.

Ce score conforte aussi le président au plan européen qui se trouve ainsi en capacité d’impulser de réels changements au niveau de la gouvernance européenne. Au final, il s’agit clairement d’un message d’encouragement des français au président Macron dans sa volonté de réformer le pays. N’en déplaise à certains, ce résultat constitue un atout pour le président pour le suite de son mandat.

Aprés les bons résultats de LREM dans les grandes villes au détriment des grands partis traditionnels et l’afaiblissement de la plupart des ténors socialistes et républicains,  nul doute que les discussions sur les listes pour les élections municipales vont tourner à l’avantage de la majorité présidentielle.

Pour la 1ère fois, les partis traditionnels PS et Les Républicains passent nettement sous la barre des 10%

Si la majorité gouvernementale ressort finalement confortée de ces élections qui s’annonçaient pourtant extrêmement difficiles, c’est au détriment des grands partis traditionnels que sont le PS, les Républicains et leurs alliés. En effet, pour la première fois depuis leur création, ces formations politiques passent sous la barre de 10% et représentent moins de 15% à elles deux. Un véritable raz-de-marée politique au plan national.

Les français ont décidé de renvoyer dos à dos, et à leurs chères études, ces mêmes partis qui ont gouverné sans partage le pays depuis l’après-guerre et qui sont aujourd’hui pleinement responsables des problèmes actuels pour ne pas avoir su le moderniser et l’adapter à ce monde qui change. Ils sont d’ailleurs incapables de se réformer eux-mêmes pour conserver leurs électeurs qui ont massivement déserté leurs rangs.

A les entendre, les résultats calaminteux actuels seraient tout simplement imputable au parti majoritaire qui aurait organisé une campagne fondée sur un duopole avec le RN en vue de les marginaliser. Tous les moyens sont bons pour tenter de minimiser ses propres responsabilités dans ces échecs succéssifs pourtant prévisibles.

C’est prendre les français pour ce qu’ils ne sont pas. Ils n’ont pas oublié leurs lourds échecs dans la conduite du pays par le passé et tout simplement décidé de les abandonner à leur sort, en soutenant activement, la seule formation politique aujourd’hui crédible et à même de sortir le pays de l’impasse où elle a été conduite. En 2019, le PS a réalisé un score de 6.19% et Les Républicains de 8.48%, contre respectivement 13.61% et 20.81% en 2018. Des résultats sans appel ! De son côté, la France Insoumise (Extrême-gauche) est restée à 6.31%, bien en deçà de ses attentes et de son score de 2017.

Le très mauvais résultat des Républicains contredit d’ailleurs les sondages lui prédisaient jusqu’à 14%. Il s’agit du plus mauvais résultat jamais enregistré par ce parti qui ne représente aujourd’hui plus qu’une frange la plus intégriste du mouvement, à des années lumières de l’attente des électeurs de la droite modérée française qui se sont, de fait, trouvés exclue du mouvement. Par-delà la tête de liste de François-Xavier Bellamy, c’est la stratégie suivie par Laurent Wauquiez, le président des Républicains depuis 2017 qui est en cause. Pas sûr que le parti s’en remette !

Le sursaut de participation des électeurs a joué en faveur de la liste de Nathalie Loiseau, soutenue par Emmanuel Macron et mais aussi des écologistes (Europe Ecologie) qui ont réalisé l’un de leur meilleur résultat avec 13.47%. Le message des électeurs ne pouvait être plus clair ! Place aux modérés pour s’attaquer aux maux réels de notre pays.

L’extrême-droite nationaliste est contenue, avec un score légèrement inférieur à celui de 2014

La liste conduite par Jordan Bardella (Rassemblement national) a recueilli 23.31% des voix contre 24.86% lors de l’élection européenne de 2014, soit une baisse de 1.55%.

Contrairement à ce qu’affirme Mme Le Pen, ce résultat est loin d’être aussi brillant qu’elle le prétend. UI plus est, pour un parti qui voulait affaiblir le président Macron et son gouvernement, c’est un véritable échec une fois encore. Rappelons qu’en 2014, son parti était arrivé beaucoup plus largement en tête que l’UMP alors arrivée 2ème avec 20.81% et le PS (parti du président Hollande) 3ème avec 13.98% des voix. Il n’y a donc pas de quoi pavoiser.

D’ailleurs, à l’issue de ce dernier scrutin européen, le RN pourrait perdre un député par rapport à l’assemblée précédente.

Non seulement le RN connaît une baisse sensible par rapport à 2014, mais les électeurs ont clairement marqué leur choix en faveur de la poursuite de la politique engagée par le président Macron, tant au plan national qu’européen où il s’oppose fermement à la montée des formations d’extrême-droite qui voudraient imposer leur loi à l’Europe.

A y regarder de près, ces résultats sont plutôt un échec pour le RN et marquent un frein à son expansion ; et ce malgré un mécontentement de certains français à l’encontre du gouvernement.

Comme quoi, le RN doit aussi arrêter de prendre les français pour des imbéciles. Ils ne sont pas dupes du jeu : l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir conduirait irrémédiablement à l’anéantissement de notre pays en très peu de temps. Et cela, ils n’en veulent pas et préfèrent donner ses chances à Emmanuel Macron.

Vers l’émergence d’une nouvelles Union européenne autour des libéraux-démocrates et des Ecologistes ?

Cette dernière élection européenne de 2019, en dépit de la progression des formations d’extrême-droite, nationalistes et anti-européennes, ne changera pas fondamentalement la composition du Parlement européen. La vague a été largement contenue.

Sur 751 députés européens, les formations d’extrême-droite n’ont que modérément progressé avec 117 députés, auxquels il faut ajouter 56 nationalistes et souverainistes. Qui plus est, ils sont répartis sur 3 groupes parlementaires avec de profondes divergences entre eux. A l’inverse, les formations pro-européennes recueillent 503 députés (180 PPE, 145 S&D, 109 ADLE et 69 Verts).

Les deux grands partis qui ont dominé le Parlement depuis l’origine avec une majorité absolue, le PPE (Parti populaire européen) et le S&D (Socialistes & démocrates) ont perdu chacun une quarantaine de députés dans cette dernière élection et ne représentent plus que 325 députés, soit nettement moins que la majorité de 376 députés.

Le règne sans partage de ces deux partis qui se partageaient régulièrement la présidence du Parlement risque fort de prendre fin en raison des nouvelles alliances nécessaires qui exigeront un compromis.

En effet, les deux partis les plus européens ont fortement progressé : ADLE (Libéraux et Démocrates) et les Verts. Ils entendent d’ailleurs unir leurs forces pour faire bouger le Parlement et les institutions européennes pour plus de démocratie et répondre à l’attente des citoyens européens.

Du coup, la présidence de la Commission européenne pourrait échapper au PPE et à son représentant désigné Manfred Weber, soutenu par Angela Merkel er profiter à un membre plus consensuel tel Michel Barnier, Frans Timmermans, ou plus probablement la danoise Margrethe Vestager, actuelle commissaire à la concurrence qui a fait ses preuves. Et puis, ne serait-il pas temps qu’une femme soit enfin désigéne à la tête de la Commission ?

Une grande alliance entre les pro-européens du PPE, des sociaux-démocrates, des libéraux-démocrates et des Verts pourrait permettre la mise en œuvre des grands changements attendus par les européens, avec une priorité à l’écologie et à la lutte contre le changement climatique.

Nul doute que l’européen Emmanuel Macron aura à cœur à profiter de l’arrivée des 23 députés LREM au Parlement européen pour tenter d’impulser de réels changements dans la gouvernance de l’Union européenne. Les tractations ont commencé.

Verdict des chefs d’Etat et de gouvernements dans quelques semaines lors du Conseil européen des 20-21 juin. Le Parlement européen aura le dernier mot et devra entériner ce choix à la majorité mi-juillet.


Les forces d’extrême-droite veulent utiliser les élections européennes pour déstabiliser l’UE, avec le soutien de puissances et personnalités étrangères

23 Mai 2019

Les élections au Parlement européen du 26 mai sont l’occasion pour les partis d’extrême-droite européen de renforcer leur alliance, en dépit de divergences parfois importantes.

La montée d’un nationalisme forcené au cœur même des pays européens n’est pas sans rappeler les périodes les plus sombres de l’histoire récente de l’Europe. Alors que ces formations politiques souvent récentes se fondent principalement sur le nationalisme, le populisme et le rejet de toute forme d’immigration, voilà que ces partis d’extrême-droite européenne (Italie, France, Allemagne, Autriche, Pays-Bas, …) ont scellé une alliance européenne au grand jour pour tenter de peser le plus possible sur ce scrutin et envoyer le plus grand nombre d’élus au Parlement. A défaut d’avoir une majorité qu’ils ne sont pas prêts d’obtenir (au pire 150 députés sur 750), ils entendent former une alliance dont l’objectif premier est de bloquer toute avancée de l’Europe.

Si l’on ne peut que regretter la lourdeur, la lenteur et la lourdeur de son fonctionnement, il faut bien reconnaître que sur de nombreux sujets parmi les plus importants, l’Union européenne, même si c’est imparfaitement, a réalisé d’importantes réformes et adopté nombre de réglementations sanitaires, sociales et individuelles qui sont venues protéger considérablement les citoyens européens. L’Union européenne et la monnaie unique ont permis le développement d’un important marché intérieur relativement protégé qui a favorisé le développement et la prospérité de nombreuses entreprises.

Sur un plan économique, l’harmonisation progressive des politiques économiques, budgétaires, fiscales et sociales a contribué à renforcer le marché intérieur et à le protéger des effets les plus néfastes de la mondialisation. Au jour d’aujourd’hui, sans l’Union européenne, la quasi-totalité des pays qui la composent, à l’exception peut-être de l’Allemagne, auraient été confrontés à de graves difficultés en raison de leur poids modeste à l’échelle mondiale. Force est de reconnaître que l’Union européenne permet aux pays qui la composent d’exister et surtout, de peser avec ses 500 millions d’habitants et le plus gros PIB mondial. C’est notamment le cas en ce qui concerne les négociations sur le commerce mondial où les négociations se font avec les Etats-Unis, mais surtout la Chine et demain l’Inde. Que pèse un pays comme la France ?

Sans l’Union européenne, nos pays se seraient trouvés un peu plus isolés et fragilisés, sauf à rentrer dans le giron des « grands » et devenir de simples croupions. L’Union européenne fait aujourd’hui partie des grands ensembles économiques qui comptent, qui peuvent se faire respecter et même imposer leurs règles comme pour le RGPD (protection des données personnelles face aux géants de l’Internet et même taxer fiscalement les grandes multinationales telles les GAFAM sur les bénéfices réalisés en Europe. De nombreux projets relatifs aux technologies de demain sont en cours et devraient permettre à l’UE d’accentuer son développement en profitant mieux de son marché intérieur.

En réalité, l’Union européenne jouît aujourd’hui d’une situation enviable au niveau mondial et reste un acteur incontournable. C’est probablement pour ces raisons que notre traditionnel allié les USA, mais aussi la Chine ou même la Russie qui pèsent sur un plan politique et militaire, font tout pour fragiliser l’UE. Depuis une petite décennie et plus assurément ces dernières années avec Trump, Xi Jinping ou Poutine, on assiste à une véritable guerre engagée contre l’Europe. Cette dernière empêche en effet les « grands » de se partager et régner sur le monde. Et cela, ils ne le supportent pas et ne manquent pas une occasion de s’attaquer à elle pour tenter de l’affaiblir.

N’en déplaise à certains, l’Union européenne fait des envieux de par le monde et devraient à l’avenir, prendre une place de plus en plus importante dès lors qu’elle aura une politique étrangère et une défense commune.

Ces dernières années, il est de notoriété publique que la Russie, les Etats-Unis et même la Chine, déploient beaucoup de moyens pour affaiblir et faire éclater l’Union européenne. Même s’ils ont pesé y compris par des moyens pas toujours légaux pour encourager le Brexit qui, de toute façon, sera demain un échec pour le Royaume-Uni, les forces anti-européennes ne renoncent pas et mettent en œuvre tous les moyens possibles pour parvenir à leur fin. La Russie de Poutine soutient ouvertement nombre de partis européens d’extrême-droite et va jusqu’à les financer pour tenter de fragiliser l’UE, à défaut de pouvoir la faire éclater, avec la complicité de médias russes.

A la veille des élections européennes, même le sulfureux homme d’affaires Steve Bannon, chargé de la campagne présidentielle de Trump et spécialiste des fake-news, qui n’a pas hésité à détourner les données Facebook pour manipuler certains électeurs (cf le scandale Cambridge Analytica) et a apporter un soutien actif aux partisans du Brexit au Royaume-Uni, est revenu en France pour soutenir ses amis européens d’extrême-droite et notamment Mme Le Pen.

Point besoin d’être un spécialiste de la vie politique pour comprendre que sous de faux prétextes, l’alliance des formations populistes et nationalistes en vue des élections européennes relève d’une manipulation  parfaitement organisée. Elle n’a d’autre but non avoué que d’affaiblir les institutions de l’Union européenne au profit de puissances étrangères.

Dans ces conditions, comment de présumés nationalistes et autres souverainistes osent-ils faire campagne contre les intérêts de leurs pays et plus généralement de l’Europe en étant en partie financés et soutenus par des pays étrangers ? Comment peut-on voter pour des formations dont le but premier n’est autre que de créer le chaos dans les pays européens afin d’en récupérer le pouvoir un jour plutôt que de défendre les intérêts des citoyens européens ?

Certes les institutions européennes ne sont pas exemptes de reproches et n’ont pas toujours été exemplaires dans leur fonctionnement. Il appartient aux Etats qui la composent de reprendre les choses en main et d’engager les réformes nécessaires pour que l’Europe se rapproche davantage de ses citoyens et soit plus à son écoute. Encore faut-il en finir avec les votes à l’unanimité pour revenir à la majorité qualifiée et cela, les nationalistes et populistes n’en veulent pas !

Les élections du 26 mai prochain n’ont de sens que si les citoyens votent le plus largement possible sur les sujets qui relèvent de l’Europe et non sur des considérations qui n’ont rien à voir ou qui visent, ni plus, ni moins à sa désagrégation. Le 26 mai doit marquer une date fondatrice pour l’Union européenne ; celle de sa renaissance.

L’Europe doit se remettre en marche pour franchir une nouvelle étape et peser dans les négociations internationales. Votons pour défendre l’Union européenne et nos propres intérêts.

 


L’élection du nouveau Parlement européen doit constituer une étape majeure du renouveau de l’Union européenne

12 Mai 2019

Les pays de l’Union européenne sont appelés à voter le 26 mai 2019 pour renouveler les 705 parlementaires qui siègeront au Parlement européen à Strasbourg et Bruxelles pour les cinq prochaines années. L’élection se fait au suffrage universel direct. Le Parlement européen avait été élu pour la première fois en 1979 avec pour présidente Madame Simone Veil.

Le Parlement européen est l’institution qui représente les peuples des États membres de l’UE. Son rôle s’est progressivement renforcé à travers les différents traités. Ses compétences couvrent aujourd’hui deux domaines principaux :

  • Compétences législatives et budgétaires : il participe à l’adoption des actes juridiques aux côtés du Conseil des ministres de l’UE. peut aussi demander à la Commission européenne de soumettre les propositions de textes qui lui paraissent nécessaires. A noter que le traité de Lisbonne a accru ses compétences en étendant le domaine d’application de la procédure législative ordinaire qui rend son accord nécessaire à toute adoption d’acte législatif. Enfin, il établit, avec le Conseil, le budget annuel de l’Union.
  • Compétences de contrôle de l’exécutif de l’UE : le Parlement dispose de moyens de contrôle importants. Il contrôle la Commission et peut la censurer, l’obligeant ainsi à démissionner. Par ailleurs, le président de la Commission est élu par le Parlement et le choix des autres membres de la Commission est soumis à son approbation. Il peut aussi poser des questions écrites ou orales au Conseil et à la Commission, recevoir des pétitions émanant des citoyens européens, constituer des commissions temporaires d’enquête.

Le plaidoyer européen du président de la BCE

Voici quelques mois, Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne et ardent défenseur de l’Europe, avait prononcé, lors d’une cérémonie à l’université de Bologne, un vibrant plaidoyer en faveur de l’Union européenne et de sa rénovation, évoquant la souveraineté européenne dans un monde globalisé.

« …Face à la mondialisation, l’Union européenne (UE) est plus pertinente aujourd’hui plus que jamais. Comme l’a dit Jean Monet : « nous avons besoin d’une Europe pour ce qui est essentiel…, une Europe pour ce que les nations ne peuvent pas faire seules ».

Pour certains, il faudrait absolument choisir entre l’appartenance à l’UE et la capacité à exercer la souveraineté. Or cette croyance est erronée car elle confond indépendance et souveraineté. La véritable souveraineté ne réside pas dans le pouvoir de faire la loi, mais dans un plus grand contrôle des évènements afin de répondre aux besoins fondamentaux des citoyens, à savoir : la paix, la sécurité et le bien public. La capacité de prendre des décisions de façon indépendante n’assure pas un tel contrôle. En d’autres termes, l’indépendance ne garantit en aucune manière la souveraineté.

La mondialisation a profondément modifié la nature des processus de production et rendu les liens entre les pays de l’UE plus étroits… L’essentiel du commerce mondial se concentre aujourd’hui au sein de 3 espaces commerciaux, à savoir : l’Union européenne, l’ALENA (Amérique du nord) et l’Asie. Chacune de ces zones reste relativement fermée aux autres et l’UE est la plus intégrée de ces trois zones commerciales. Cette protection, construite ensemble, a permis à l’UE de récolter les fruits de l’intégration tout en en limitant les coûts. Les institutions européennes communes limitent les effets de contagion, assurent une égalité de traitement et protègent contre les comportements injustes. Elles permettent ainsi de répondre aux besoins des citoyens et aux pays d’exercer leur souveraineté.

Peu de pays européens ont en effet une taille leur permettant de résister aux retombées générées par les grandes économies ou de peser sur des négociations commerciales internationales. En revanche, en appartenant à l’UE, leur force est démultipliée. Les échanges commerciaux au sein de l’UE constituant 15% du commerce mondial (hors échanges intra-UE), contre environ 11% pour les USA, l’UE bénéficie d’un poids important dans les négociations commerciales. Par ailleurs, l’euro constitue et de loin, la deuxième monnaie internationale ; ce qui protège l’économie de la zone euro de l’instabilité.

L’Union européenne est seule en mesure d’assurer la souveraineté des Etats

Le fait de disposer du pouvoir réglementaire au niveau de l’UE permet aux Etats membres d’exercer une véritable souveraineté dans les domaines de la fiscalité, de la protection des consommateurs et des normes sociales, notamment face à la toute puissance des grandes multinationales tentées de jouer avec les lacunes fiscales et les aides indues. Enfin, l’UE peut bien mieux défendre les consommateurs et leur assurer une égalité de traitement au sein du marché européen. Ceci s’est vérifié par l’instauration du règlement général européen sur la protection des données (RGPD) visant à protéger la vie privée des européens qui s’impose aujourd’hui au reste du monde.

L’UE doit renforcer les dispositions mises en œuvre en matière d’obligation de rendre des comptes afin de mieux contrôler les institutions européennes dont la légitimité de leur action en dépend. En ce sens, le rôle du Parlement européen est fondamental. Parmi toutes les institutions dotées d’un mandat d’exercice de contrôle démocratique. Dans le monde mondialisé actuel, les interactions technologiques, financières et commerciales sont si fortes qu’il n’y a plus que quelques grands pays qui soient en mesure, et encore pas totalement, d’être à la fois indépendants et souverains. Soyons clairs : la plupart des autres Etats-nations de la planète, dont les pays européens, ne réunissent pas ces deux caractéristiques…

Face à la mondialisation et la toute puissance de quelques Etats, si nous voulons que ces valeurs essentielles que sont la liberté et la paix demeurent, l’UE doit adapter ses institutions existantes au changement et ce, malgré les inévitables résistances nationales aux ajustements devenus nécessaires. Ces réticences ont instauré le doute quant à la capacité des institutions à réagir aux évènements et ont renforcé la voix de ceux qui souhaitent les affaiblir.

Aucune équivoque n’est permise : un tel ajustement de nos institutions devra être aussi profond que le nécessite la fragilité de l’ordre existant, et aussi ample qu’est le nouvel ordre géopolitique qui évolue à rebours des intérêts de l’Europe.

Une seule réponse est possible : restaurer l’unité de vision et d’action sans laquelle la cohésion de pays aussi différends ne pourra pas être maintenue. Nous devons apporter une réponse à la perception d’un manque d’équité entre les pays et entre les classes sociales. Nous devons d’abord être à l’écoute, puis passer à l’action et expliquer. L’unité et l’équité sont plus nécessaires que jamais à l’orientation des politiques européennes… »

Les prochaines élections européennes doivent marquer le renouveau de l’Union européenne

Soyons clair. Sans l’Union européenne qui pèse aujourd’hui prés de 500 millions d’habitants, les Etats qui la composent auraient été anéantis par la mondialisation. Malgré ses faiblesses institutionnelles, l’Union européenne a permis de développer son économie et protéger ses citoyens face à une concurrence mondiale extrême. Sans l’UE, la construction aéronautique et spatiale n’existeraient plus et une partie importante de son industrie aurait tout simplement disparu. A l’instar du succès de Galileo, le GSP européen, l’UE doit créer une industrie de la défense, des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle… Aucun pays n’a les moyens financiers et technologiques pour réussir dans ces domaines porteurs d’avenir.

Le renouveau de l’Union européenne passe par le succès des formations réformistes lors des prochaines élections au Parlement européen.

Autre signe attendu d’un véritable changement dans la gouvernance de l’Union européenne, la désignation par le prochain Parlement européen d’un président de la Commission qui ait une véritable stature européenne et soit en mesure de porter les importantes réformes à conduire dans les prochaines années, plutôt qu’un élu sans envergure issu du groupe majoritaire au Parlement, comme cela a été le cas jusqu’à maintenant. Changeons pour un mode de désignation qui permettent aux institutions européennes de se moderniser et démocratiser pour relever les défis actuels.

Le nationalisme aveugle conduit immanquablement à la régression et à l’échec. L’avenir de l’UE et des pays qui la composent passe obligatoirement par plus de cohésion et de collaboration entre les Etats pour moderniser et consolider le projet européen face à la globalisation. C’est ensemble que l’Union européenne bâtira son avenir et non par le repli sur soi prôné par les nationalistes de tout bord.

Michel Barnier, négociateur de la Commission européenne pour le Brexit ne dit pas autre chose en affirmant vouloir être utile après les élections du 26 mai. « Demain, il faudra avoir du courage et de la force, celle d’une coalition de projet réunissant plusieurs groupes. Nous sommes dans une situation d’alerte grave. Il ne s’agit plus de s’opposer mais d’agir car les autres grandes puissances n’attendent pas… ». Pour M. Barnier, il y a urgence à protéger l’Europe. Pour cela il faut selon lui : « Lancer un New Green Deal européen, maitriser les migrations, construire une nouvelle économie pour faire face à la guerre technologique. Des millions d’emplois sont en jeu ! Et aussi faire plus pour la défense européenne… » Et d’ajouter : « Beaucoup de ces chantiers rejoignent le projet européen d’Emmanuel Macron. Il faudra y travailler ensemble… »

Quel que soit le résultat des élections, l’Union européenne est au pied du mur et doit se remettre en marche pour un nouveau Deal afin assurer son avenir.


Union européenne : Le défi de s’adapter aux enjeux mondiaux d’aujourd’hui

25 janvier 2019

Lors d’une conférence de presse prononcée à Bruxelles le 05 novembre 2018, l’ancien commissaire européen Michel Barnier, actuel chef de la négociation européenne avec le Royaume-Uni pour le Brexit, s’est dit convaincu que la priorité pour l’Union européenne devait être de s’adapter au plus vite aux enjeux mondiaux actuels, notamment écologiques et économiques.

Michel Barnier est l’une des personnalités européennes de premier plan, dont l’expertise est reconnue par l’ensemble des pays de l’Union. Européen convaincu, Michel Barnier paraît aujourd’hui le mieux qualifié pour succéder au président de la Commission européenne, le luxembourgeois Jean-Claude Junker, et préparer l’Europe à relever les importants défis qui sont les siens.

Les principaux extraits de la conférence de presse de Michel Barnier en novembre dernier :

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« Les frustrations, les incertitudes et les peurs sont les produits de décennies de choix politiques qui ont laissé les inégalités économiques et sociales, mais aussi d’une mondialisation féroce qui menace et qui précarise. Nous sommes face à des choix de société et à un double défi : générationnel et européen. Le premier est celui de préparer nos concitoyens au monde qui vient…

Nous devons réinventer notre monde. L’Europe c’est moins de 7% de la population mondiale et moins de 22% de la richesse mondiale, mais 50% des dépenses sociales. Nous ne pourrons maintenir notre bien-être collectif qu’en nous réformant. Nous devons réinventer nos pays, nos nations dans l’Europe : construire une Europe qui allie la proximité dont nous avons tant besoin et la souveraineté nationale et européenne revendiquée par Emmanuel Macron… Il est plus que nécessaire de rappeler pourquoi il faut être ensemble, nous européens…. 

Pour ce faire, il est indispensable de porter ensemble quatre grands chantiers au niveau européen :

L’Europe verte. En 2050, le monde pourrait compter 250 millions de réfugiés climatiques. Aujourd’hui déjà, nos campagnes sont frappées par les sécheresses et les incendies, nos villages et nos côtes par les inondations et les ouragans. Oui nous faisons face à une urgence écologique. C’est maintenant qu’il faut agir sur nos modes de production et consommation pour atteindre l’objectif zéro émission de CO2 en 2050… Il en va de notre compétitivité et de nos emplois futurs, mais aussi de notre santé… »

La migration. En 2050, nous serons 700 millions d’européens. A moins de 15 km de l’Espagne, l’Afrique comptera 2.5 milliards d’habitants. Nous avons besoin d’un partenariat fort qui allie un partenariat fort, qui allie développement économique et gestion des flux migratoires… Ce n’est pas aux passeurs de décider de décider qui entre en Europe parce que nous avons échoué à agir collectivement. Plus que jamais, il nous faut des moyens communs pour garantir nos frontières, en consolidant Frontex, en démantelant les réseaux de passeurs, en européanisant les centres d’accueil sur notre territoire et au-delà. Il faut aussi pousser plus loin notre cadre réglementaire en matière de droit d’asile, de migration légale et de refoulement… »

La construction d’une nouvelle économie au bénéfice de tous. En 2050, aucun pays européen seul ne comptera parmi les plus grandes puissances économiques. Aujourd’hui, l’Europe exporte ses cerveaux et ses données et dépend de technologies importées des pays continents comme les USA ou la Chine. Nous sommes à un moment de rupture. Intelligence artificielle, supercalculateurs, cybersécurité, puces électroniques, technologies spatiales : autant de domaines où nous devons investir massivement.

L’action extérieur et la défense européenne. Face au retrait de l’Amérique, à l’avancée de la Chine, à l’affirmation de la Russie, l’Union européenne doit porter une voix forte. Dans notre voisinage mais aussi dans le concert du monde. Face aux menaces qui pèsent sur la sécurité de notre continent, nous ne pouvons plus sous-traiter notre sécurité. L’acuité des nouvelles menaces exige que nous relevions le défi de la défense européenne. L’urgence c’est de défendre nos valeurs et notre modèle démocratique…

Etre européen, ce n’est pas renoncer à être français, au contraire ! C’est se donner une plus grande chance de relever ces grands défis. C’est transmettre cette chance aux générations futures… »

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Une vision probablement partagée par de nombreux européens. La révolution mondiale est en marche et rien ne l’arrêtera. A nous européens de nous adapter à cette situation nouvelle pour préserver durablement nos valeurs démocratiques et notre modèle social.

Cela passe par une remise en cause de notre manière de voir les choses et l’activation de solutions européennes, qui seules, nous permettront de faire face aux nombreux défis actuels et futurs. Ne laissons pas le reste du monde nous imposer sa loi. L’Europe ne pourra construire son avenir qu’ensemble et non séparément.

Dans ce monde mondialisé qui fait tant peur à certains, méfions du populisme ambiant qui voudrait faire croire que la solution serait de revenir aux frontières du passé. Ce qui serait le plus sûr moyen d’aller dans le mur.

Au contraire, face à la montée en puissance de super continents de deux milliards d’habitants chacun (Chine, Inde, Afrique, Amérique du sud…), alors que l’Europe en compte à peine 500 millions, point de salut hors d’une l’Union européenne forte et solidaire.

Plus d’infos :


2019 : L’année de tous les dangers ?

6 janvier 2019

Alors que nous abordons l’année 2019, de très nombreuses interrogations se font jour au vu de l’évolution du monde ces derniers mois. Pour la première fois depuis longtemps, rarement l’avenir de notre planète n’avait paru aussi incertain. Jamais autant de menaces n’avaient pesé sur le monde.

Pour certains, l’année 2019, comme les années en 9,  porte en soi beaucoup d’incertitudes. Ce fût le cas en 1999/2000 avec le krach lié à la « bulle internet » et plus récemment en 2009 avec la crise des « subprimes », l’une des plus importantes crises financières qui a fragilisé de nombreux pays, y compris en Europe même si les français en ont finalement peu senti les effets parce que le système bancaire a finalement pu être sauvé.

Pour d’autres, 2019 pourrait aussi être une sorte de 1929, l’année du grand krach boursier qui est à l’origine de la « grande dépression » et qui a généré une importante instabilité politique, économique et sociale à travers le monde. Il est vrai que ces derniers mois, les bourses mondiales sont devenues extrêmement fébriles et instables, encaissant la plus forte baisse depuis 2008. Ceci notamment en raison d’une instabilité politique et économique mondiale liée à la politique suicidaire de Trump.

Depuis l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, les tensions politiques et commerciales n’ont jamais été aussi fortes avec notamment une guerre commerciale avec la Chine sans précédent, mais aussi avec l’Europe. Dans ce contexte de tensions exacerbées, le commerce international et la croissance mondiale ont du plomb dans l’aile. Déjà, la croissance est en berne au Japon, en Corée et en forte baisse en Chine et par ricochet aux USA et en Europe. Une situation qui risque de nous entraîner dans une véritable récession mondiale.

En Europe, cette année 2019 est aussi marquée par d’importantes incertitudes liées au Brexit dont les effets s’annoncent de plus en plus catastrophique pour les Britanniques, mais aussi indirectement pour l’UE. A cela vient s’ajouter la montée ces dernières années du national-populisme dans certains pays de l’est européen, mais aussi en Italie et dans un degré moindre en Autriche, en Allemagne et en France à un moment où le tandem franco-allemand est affaibli. Quand on sait où cela a conduit l’Europe par le passé, l’optimisme n’est guère de mise. Si l’on ajoute l’incertitude liée aux résultats des prochaines élections au Parlement européen fin mai 2019, il y a de quoi s’interroger sur son devenir. Une chose est certaine, l’Union européenne est le seul avenir possible pour les pays qui la composent, y compris la France. Les britanniques risquent de l’apprendre à leurs dépens.

Autre facteur de risque important, selon une récente étude du FMI qui regroupe 200 pays, la dette totale publique et privée de l’ensemble des pays membres aurait atteint des proportions alarmantes avec une dette moyenne équivalente à 225% du PIB. Un record et de très loin ! La situation de la France à cet égard est également alarmante. Si les taux d’intérêts devaient brusquement remonter, de nombreux pays dont la France, seront alors en très grande difficulté et ne pourront plus faire face à leurs dépenses courantes.

Enfin, selon plusieurs spécialistes du secteur, les prix du pétrole au plus bas, autour de 50 dollars le baril de Brent, pourraient exploser en 2019 et approcher les 100 dollars avec l’impact que l’on sait sur l’économie mondiale qui se trouverait alors fortement pénalisée. Mais au final, peut-être ne serait-ce là un moindre mal pour préserver la planète en imposant par la force, une baisse de la consommation des énergies fossiles si nocives pour la planète et notre santé ?

Mais le plus important défi à relever pour le monde reste probablement celui du changement climatique. Face aux importants retards pris à travers le monde en la matière, y compris en France, et à l’urgence, il va bien falloir s’attaquer radicalement à ce grave problème qui met directement en péril le devenir de l’humanité sur la planète terre. Alors que nous connaissons aujourd’hui les risques d’irréversibilité du changement climatique si nous n’agissons pas au plus vite, allons-nous continuer vers l’autodestruction de notre planète, comme si de rien n’était ?

L’urgence est de mise dans de très nombreux domaines, en France comme ailleurs, si nous voulons que les générations futures puissent continuer à vivre sur cette planète. Et ce n’est pas par le repli sur soi, le nationalisme exacerbé, le populisme et l’obscurantisme que nous allons préserver nos acquis et sauver notre planète. Bien au contraire.

Au vu de ces faits et des derniers évènements à travers le monde, il est difficile de rester optimiste pour cette année 2019 qui sera l’année de tous les dangers.

Pour éviter le pire, il faut espérer que les responsables politiques des grandes démocraties sauront trouver les forces nécessaires pour se ressaisir et proposer un front commun avec une alternative mondiale qui préserve durablement l’avenir des peuples de la planète. Oublions les égoïsmes et le repli sur soi et soyons enfin responsables.

Bonne année 2019 !


France : Le véritable visage des « gilets jaunes »

24 novembre 2018

Le mouvement des « gilets jaunes » est né d’allégations pour le moins fantaisistes et inexactes diffusées sur les réseaux sociaux à propos de l’augmentation des prix du carburant au moment où ces derniers avaient atteint un seuil haut.

Selon un récent sondage, 71% des français considèrent que ces augmentations seraient essentiellement dues aux taxes ! Une fois de plus, la désinformation règne. L’augmentation des prix des carburants depuis l’été, en France comme ailleurs, a principalement pour origine l’augmentation des prix du bruts qui sont passés en quelques semaines de l’ordre de 60 $ le baril Brent à un peu plus de 80 $.

Dans ces conditions, affirmer que la seule augmentation de la fiscalité sur les carburants expliquerait cette explosion des prix à la pompe, comme certains tentent de le faire croire pour justifier leur action, relève de la manipulation.

Une augmentation des prix du carburant principalement liée à l’envolée ponctuelle des prix du brut qui ont déjà retrouvé leur niveau habituel

La récente augmentation de la TICPE s’inscrit dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. Ces orientations, soutenues par une majorité de français, avaient été confirmées par Emmanuel Macron durant la campagne présidentielle. Pour être exact, il convient de préciser qu’elle représente moins de 30% de cette augmentation des prix du carburant ; les 70% restant étant liés à l’envolée des prix du brut.

La TICPE n’est donc pas responsable de la flambée des prix du carburant de ces derniers mois, au demeurant modeste. La part imputable à l’augmentation de la taxe est estimée à environ +0.10 €/l pour le gazole et +0.07 €/l pour le SP95.

Même si la hausse de la TICPE est arrivée au plus mauvais moment, l’augmentation des prix du brut est imputable à l’OPEP et la Russie, mais aussi à un certain Trump qui par les sanctions prises à l’encontre de l’Iran, l’un des grands pays producteurs, a entraîné la chute de la production et favorisé la hausse brutale des prix.

Cette envolée n’est plus d’actualité aujourd’hui puisque le prix du baril de Brent est redescendu à 57 $ ce 22 novembre, son plus bas niveau depuis un an. Cette baisse qui s’est déjà en partie traduite à la pompe, devrait s’accentuer dans les prochaines semaines. Le dernier relevé officiel des prix, en date du 16 novembre, fait apparaître un prix moyen de 1.465 €/l pour le gazole et de 1.459 €/l pour le SP95.

Ce mouvement des « gilets jaunes » est d’autant plus surprenant que la récente augmentation des prix du pétrole a été la plus faible jamais enregistrée depuis la grande crise de 1973 où le prix du baril était soudainement passé de 5 $ avant de se stabiliser autour de 40/45 $ le baril en 1979. Les deux autres fortes augmentations du prix du pétrole sont intervenues plus récemment et avaient été bien plus importantes encore. En 2007/2008 (certains semblent l’avoir oublié), le prix du baril est passé de 60 $ à 130 $, puis en 2011/2012 de 55 $ à 110 $.

40 ans plus tard, le prix du baril est stabilisé autour de 60 $ et les récentes fluctuations n’ont rien à voir à ce qu’elles ont été par le passé. De fait, l’impact de la TCIPE dans la récente envolée du pétrole reste modeste et supportable. Enfin, contrairement à une idée faussement répandue, les taxes sur les carburants en France restent dans la moyenne européenne.

Dans ces conditions, comment ne pas s’interroger sur les motivations réelles des « gilets jaunes » du seul motif de l’augmentation des taxes sur le carburant en 2018 ? Plus vraisemblablement, pour beaucoup, l’augmentation de la TICPE n’a été qu’un prétexte pour une action visant à s’opposer au gouvernement issu des élections de juin 2017.

Une mobilisation pensée et organisée par les inconditionnels du tout automobile.

Les inconditionnels du tout automobile se retrouvent largement dans ce mouvement de contestation pour s’opposer aux lois visant à pénaliser l’utilisation des véhicules à des fins écologiques et pour en réduire l’impact en matière de santé publique. L’égoïsme et le chacun pour soi l’emportent et peu importe si la planète sombre et des personnes perdent quotidiennement la vie du fait des fines particules rejetées par les véhicules !

On trouve ainsi parmi les « gilets jaunes » les opposants à la limitation de vitesse à 80 km/h et plus généralement à toute forme de réglementation de la circulation automobile perçue comme une atteinte à leur liberté, quitte à mettre en danger la vie des autres. Certains « gilets jaunes » n’ont d’ailleurs pas manqué de s’attaquer à des horodateurs et autres péages. On y retrouve aussi très probablement les opposants aux radars et autres adeptes de l’appel de phares visant à avertir les automobilistes de la présence de radars ou de forces de Police et de Gendarmerie.

Même si cela déplaît à certains, l’ère de la voiture thermique toute puissance et omniprésente touche à sa fin et son déclin est enclenché. Cela fait plus de 30 ans que certains politiques et de nombreux scientifiques de renom l’annoncent.

Le gouvernement n’a donc pas agi par surprise, loin de là ! Plutôt que de verser dans le populisme ambiant, ce gouvernement même s’il le fait parfois avec maladresse, a le mérite de se montrer responsable et de défendre l’intérêt général face au défi de l’accélération du changement climatique et les 48 000 morts par an, pour la seule France, dus à la pollution automobile, notamment aux NOx. On n’entend pas grand monde sur ce terrible sujet qui frappe surtout les enfants et les personnes âgées.

L’objectif du gouvernement est d’abord de faire prendre conscience des responsabilités de chacun en encourageant chaque automobiliste à limiter l’utilisation de son véhicule. Au final, à défaut de volontarisme, l’idéal ne serait-il pas que le prix des carburants reste à un niveau bien plus élevé ?

Nier aujourd’hui l’urgence à s’attaquer à la pollution automobile conduit immanquablement au suicide collectif, que l’on habite en zone urbaine ou rurale.

Les « gilets jaunes » paraissent d’ailleurs quelque peu dépassés par les évènements et ne savent pas trop où ils vont, partiellement instrumentalisés sur un plan politique par quelques élus d’opposition qui ne cachent d’ailleurs pas leur soutien. Leurs revendications sont diverses et pour le moins ambiguës et contradictoires. Un mouvement désordonné difficile à canaliser sur le terrain qui a conduit inévitablement à de nombreuses bavures avec 2 morts et près de 500 blessés. Un bien triste bilan.

Les « gilets jaunes » sont d’abord un mouvement opportuniste et populiste

Le mouvement des « gilets jaunes » n’a pas grand-chose de spontané et encore moins d’une forme de révolte fiscale. En effet, outre les avantages généreusement octroyés en compensation de l’augmentation des prix du carburant (chèque-énergie, prime au renouvellement…), la majorité des français parmi les plus modestes bénéficient largement de redistributions sociales et fiscales de toute sorte, sans oublier le dégrèvement de 33% de leur cotisation de taxe d’habitation en novembre 2018 et l’augmentation des salaires les plus bas.

Un niveau d’assistanat jamais connu en France et dans les pays développés que quelques politiques qui soutiennent aujourd’hui les « gilets jaunes » dénonçaient il y peu de temps encore. Certains ont manifestement la mémoire courte et tentent de profiter du mal-être de nos concitoyens sans vergogne.

Le fondement de ce mouvement peut difficilement trouver sa justification dans la modeste augmentation de la taxe sur les carburants de ces derniers mois. Il ne s’agit ici, ni plus ni moins, que d’un mouvement opportuniste mené par quelques inconditionnels de l’automobile qui ont vu là l’occasion d’exprimer leur mécontentement face au gouvernement qui mène des réformes courageuses.

Evitons la confusion et le mélange des genres de quelques médias parisiens peu au fait des réalités et trop souvent complaisants face à la montée du populisme. Parler de révolte fiscale au cas particulier relève du plus pur fantasme.

Si révolte fiscale il doit y avoir (elle gronde depuis de nombreuses années déjà), elle concernera d’abord les classes moyennes intermédiaires et supérieures peu présentent dans ce mouvement et qui ne bénéficient d’aucune forme d’assistanat en place alors qu’elles contribuent lourdement au plan fiscal, notamment à l’impôt sur le revenu (demain, le prélèvement à la source) qui n’est acquitté que par 45% des français, rappelons-le.

Le mouvement actuel des « gilets jaunes » existe d’abord du fait des réseaux sociaux qui diffusent, comme d’habitude, des fake news en boucle qui ne reflètent en rien la réalité. Chacun peut d’ailleurs noter les difficultés à mobiliser alors que le mouvement est observé avec une certaine sympathie par de nombreux français. Cela ne devrait probablement pas durer longtemps si les blocages de circulation persistent dans les jours à venir car, pour le coup, de nombreux français risquent d’y laisser des plumes en matière de pouvoir d’achat justement.

Le temps semble venu de mettre fin à ces opérations de prise d’otage des français qui pénalisent l’économie et les déplacements des familles en entraînant d’importantes surconsommations de carburant du fait que de nombreux automobilistes doivent faire de longs détours pour se rendre à leur travail et rejoindre leur domicile. Le mouvement qui se voulait en faveur du pouvoir d’achat des plus modestes pourrait rapidement apparaître en contradiction flagrante avec les objectifs initiaux.

Le gouvernement n’a d’autre choix que de faire preuve de fermeté dans ce dossier, sans s’exonérer de toute responsabilité.


Europe : 1918-2018 – Cents ans après a-t-on vraiment tiré toutes les leçons ?

15 novembre 2018

A l’instar de la France, l’Europe ainsi que de nombreux pays à travers le monde (USA, Royaume-Uni, Belgique, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde…) viennent de fêter le 100ème anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918.

100 ans après, pour ne pas oublier l’horreur de la Grande guerre

La commémoration de cet anniversaire est primordiale afin que les nouvelles générations qui n’ont pas connu cette période n’oublient jamais cette terrible guerre où les pertes humaines se sont élevées à près de 20 millions de morts, dont 10 millions de militaires et plus de 22 millions de blessés sur environ 65 millions d’hommes engagés dans le conflit.

Pour la seule France, le bilan fût tout aussi dramatique avec plus 1,4 million de morts et disparus pour une population de 39 millions d’habitants et environ 4 millions de blessés sur 8 millions de combattants engagés.

On peut aujourd’hui constater l’ampleur du désastre humain causé par la Grande guerre dans nos moindres petits villages, autrefois bien plus peuplés, au vu de l’importance des monuments aux morts qui énumèrent la liste des trop nombreuses victimes. Des victimes souvent importantes au sein d’une même famille dont la vie a été brisée à jamais. D’où les nombreuses commémorations locales et nationales.

Le bilan de la guerre de 1914-1918 ne serait pas complet sans l’évocation de l’extermination de plus de 1,5 millions d’Arméniens en 2015 par le gouvernement turc, dont l’empire ottoman qui s’effondrait était alors allié aux empires allemands et austro-hongrois à l’origine de la guerre. Ce génocide contre les Arméniens, le plus vieux peuple indo-européen installé en Turquie et le massif Caucasien depuis la Préhistoire, est le plus important jamais perpétré par un état à l’encontre de sa propre population présente bien avant l’arrivée des musulmans au XIème siècle. Un génocide que la Turquie refuse toujours de reconnaître.

Pour commémorer ce 100ème anniversaire de l’armistice de 1918 qui a mis fin à la terrible Grande guerre en Europe, le président Emmanuel Macron avait fait les choses en grand et invité près de 80 chefs d’Etat ou de gouvernement à Paris pour marquer ce moment. Par-delà cette manifestation mondiale largement médiatisée, l’objectif était de sensibiliser le monde entier aux méfaits de la guerre et aux risques qui planent encore aujourd’hui sur la paix mondiale, y compris en Europe.

Malgré le terrible bilan humain de la guerre de 1914-1918, il y a hélas eu par la suite de nombreuses autres guerres à travers le monde, dont celle de 1939-1944 en Europe, preuve s’il en est, que la paix reste précaire et n’est jamais acquise parce que la bêtise humaine peut conduire au pire en peu de temps.

100 ans plus tard, la montée du populisme et d’un nationalisme aveugle menacent l’équilibre et la paix du monde

La veille de cette commémoration, Angela Merkel a été le premier chancelier allemand à se rendre dans la clairière de Rethondes, près de Compiègne, où fût signée l’armistice. Aux côtés du président français, elle s’est recueillie en ce lieu hautement symbolique où la dalle commémorative rappelle : « Ici succomba l’orgueil de l’Empire allemand vaincu par les peuples libres qu’il prétendait asservir ».

Les 100 ans de l’armistice ont été l’occasion pour le président français de lancer le premier Forum de Paris pour la Paix, une grande conférence pour la paix qui s’est tenue les 11 au 13 novembre, à laquelle ont participé près de 80 chefs d’Etat et de gouvernements. Une initiative à laquelle Emmanuel Macron avait associé Angela Merkel, la Chancelière allemande et plus largement l’Union européenne.

Les deux leaders européens ont présenté un front uni et mis en garde le monde contre un nationalisme exacerbé, l’unilatéralisme et plus généralement le repli sur soi qui menacent aujourd’hui le monde d’éclatement. Une façon de dénoncer clairement les dérives populistes de dirigeants comme messieurs Trump, Poutine, Erdogan et quelques autres en Europe de l’Est et ailleurs. Pour les deux dirigeants européens, la coopération internationale et le projet européen sont aujourd’hui menacés par la montée du populisme, de l’antisémitisme, de l’extrémisme et plus généralement de l’obscurantisme.

Dans ce contexte de tension avec Trump suite à la proposition française de créer une force armée européenne, devant le Parlement européen, Angela Merkel a fait part de son plein soutien : « Nous devrons un jour parvenir à une véritable armée européenne. Il ne s’agit pas d’une armée contre l’Otan, bien au contraire… ». 100 ans après 1918, la création d’une armée européenne aurait le mérite d’éloigner le spectre d’une nouvelle guerre intra-européenne, tout en donnant un signal fort quand à la détermination de l’Union européenne à s’afficher en tant que puissance indépendante.

Face à une situation mondiale qui n’est pas aujourd’hui sans rappeler celle des années 1930 qui a conduit à la 2ème guerre mondiale (« les démons anciens » sont toujours présents selon Emmanuel Macron), les dirigeants de la planète doivent faire preuve d’initiatives et de responsabilité. L’avenir doit passer par le multilatéralisme. Ce n’est pas en entretenant la haine, les fake news, la xénophobie et autres théories du complot que le monde va retrouver les voies de la paix et de la confiance entre les peuples. Le temps est venu de se ressaisir en ne cédant rien au populisme et aux tentations de la division et de la domination.

Pour Angela Merkel, le monde et l’Europe doivent dépasser « les nationalismes à œillères » pour se refonder autour des valeurs démocratiques afin de restaurer le respect et la confiance entre les nations. Comme l’a fort justement déclaré le président Macron dans son discours du 11 novembre à l’Arc de triomphe : « Additionnons nos espoirs au lieu d’additionner nos peurs. » Pas sûr que tous les dirigeants de la planète l’aient entendu !