Aveyron : Le Conseil départemental engage la déviation de Sébazac-Concourés, entre la rocade de Rodez et le Causse-Comtal /A75

29 mars 2016

Le Conseil départemental de l’Aveyron va prochainement engager un nouvel important chantier routier entre la rocade de Rodez (St Mayme) et le Causse-Comtal (D988). A cet effet, la procédure d’appel d’offre vient d’être bouclée.

Ce tronçon vise à désengorger le nord de l’agglomération de Rodez et notamment la RD988 aujourd’hui saturée, avec plus de 24 000 véhicules/jours, notamment en raison de la desserte de l’importante zone commerciale du Comtal sur les communes de Sébazac-Concourés et d’Onet-le-Château. Initialement dénommé « Barreau de Saint Mayme », il constitue le maillon manquant permettant la liaison avec la future RN88 à 2×2 voies vers Séverac d’Aveyron et l’autoroute A75.

Ce tronçon, qui doit permettre la continuité autoroutière avec la rocade de Rodez, est prioritaire pour le département. En réalité, il s’agit d’une nouvelle voie nationale dont le financement incombe normalement au seul Etat français. Compte-tenu des retards importants pris par ce dernier dans le financement de la RN88 qui constitue un axe majeur pour le département, à l’initiative de Jean-Claude Luche président du Conseil départemental, une convention a été conclue en 2011 avec le ministère des Transports, permettant au Département d’obtenir par délégation la maîtrise d’œuvre de ce nouveau tronçon routier.

Cette décision en avait alors surpris plus d’un. Aujourd’hui, on ne peut que mesurer l’importance de cette décision initiée alors par Jean-Claude Luche. Sans cet accord, ce tronçon n’avait aucune chance d’être engagé avant plusieurs années. Même si le Conseil départemental va en assurer l’intégralité du financement, il permettra de désenclaver le nord de Rodez, tout en mettant la pression sur l’Etat pour qu’il engage au plus vite la liaison autoroutière manquante entre le Causse-Comtal et l’A75, dont la déclaration d’utilité publique, rappelons-le, avait été validée en 1997. Il y a donc urgence !

Les travaux sur le tronçon de Saint-Mayme et Causse-Comtal devraient être engagés courant juin 2016 pour se terminer au plus tard en 2019. Le coût total des travaux s’établit à 25 millions d’euros, entièrement financés par le Conseil départemental. Long d’environ 7.5 km, il sera constitué de 3 voies entre Saint-Mayme et le carrefour de la RD988 entre Sébazac-Concourés et Lioujas (deux voies dans le sens montant), et d’une portion à deux voies jusqu’au Causse-Comtal où elle rejoindra l’actuelle RD988. C’est ici que se trouvera demain un important échangeur permettant de relier la future autoroute vers l’A75. A noter enfin que cette portion comportera les emprises nécessaires à son aménagement à 2×2 voies afin de permettre la continuité autoroutière entre Rodez et Sévérac.

On ne peut que déplorer le désengagement financier de l’Etat concernant cet axe majeur d’aménagement du territoire que constitue la RN88 entre Rodez et Le Puy –en-Velay, qui entraîne de nouveaux retards dans sa mise en service. Pour autant, et même si le contribuable départemental est mis à contribution, les aveyronnais ne peuvent que se féliciter des choix du Conseil départemental de prendre à bras le corps le dossier du désenclavement du département.

Ce n’est qu’à ce prix que les entreprises régionales pourront continuer à se développer et croître sereinement. Le Conseil départemental ne s’y est pas trompé et entend faire de la poursuite du désenclavement, sa priorité. Preuve de son engagement volontariste, les investissements dans le secteur routier devrait atteindre 40 millions d’euros cette année et 400 millions d’euros dans les dix ans à venir.

Un sacré défi financier à relever par le Conseil départemental dans les circonstances actuelles où l’Etat ne cesse de se désengager et réduire ses dotations aux collectivités, tout en leur imposant des charges nouvelles. Pour le département de l’Aveyron, trop longtemps abandonné par l’Etat et laissé à l’écart des grands axes de communication, c’est le seul moyen de rattraper son retard en matière d’infrastructures de communication et par là-même, de préparer son avenir.

Avec la déviation d’Espalion actuellement en cours sur la RD920, ces travaux sur la RD988 vont considérablement fluidifier le trafic routier entre Rodez et Espalion, en sécurisant un axe routier au passé très accidentogène, tout en assurant une bien meilleure desserte pour l’ensemble des habitants du nord Aveyron qui n’auront jamais été aussi prés de Rodez.

Le plus difficile est encore à venir : faire en sorte que le contrat de plan Etat-Région 2015-2020 qui ne comporte rien pour la partie de la RN88 entre le Causse-Comtal et l’A75, soit infléchi et permette d’engager le début des travaux autoroutiers. Le plus grand défi que doivent aujourd’hui surmonter les élus aveyronnais.

Plus d’infos : Le barreau de Saint Mayme entre la rocade de Rodez (RN88) et le Causse Comtal (RD988)


Europe : La longue traque contre le terrorisme islamique est engagée

22 mars 2016

Le 13 novembre 2015, le terrorisme islamique frappait Paris faisant 130 morts et plus de 250 blessés. Cet attentat sans précédent qui faisait suite à une série d’autres perpétrés en France et en Europe ces dernières années, avait été revendiqué par l’état islamique. Ce 18 janvier 2016, après une traque de 4 mois, la police anti-terroristes belge a fini par arrêter au cœur de l’un de leur fief de Molenbeeck, l’un des organisateurs des attentats de Paris et certains de ses complices. C’est une première victoire mais ce n’est hélas pas la fin du terrorisme islamique en Europe, loin s’en faut. La longue traque ne fait que commencer !

La preuve, de nouveaux attentats ont eu lieu ce 22 mars à Bruxelles, faisant plus de 34 morts et plus de 200 blessés. Toujours et encore des innocents !

La France et la Belgique, maillons faibles face au radicalisme islamique

Pendant plus d’une décennie, nombre de pays européens dont la France et la Belgique ont fait preuve d’une extrême faiblesse à l’égard des groupuscules islamistes salafistes qui ont pu agir et se structurer en toute impunité au cœur même de certaines de nos banlieues et constituer de véritables réseaux terroristes. Probablement par grande naïveté, mais aussi par lâcheté et peur dire de dire tout haut le mal que l’on pensait de ces islamistes intégristes, les bien-pensants de tous poils, à commencer par une certaine presse, ont fini par imposer leur loi. Ainsi, nombre de politiques et de français ont été abusés et n’ont pas osé dénoncer la montée du communautarisme et des extrémistes islamiques.

La France, comme la Belgique, n’ont pas tenu compte des nombreux avertissements que constituaient les attentats perpétrés par ces même groupuscules islamiques, notamment depuis la terrible tuerie de Toulouse en 2012, contre des militaires et une école juive. Comme pour les attentats de Madrid ou l’assassinat du commandant Massoud, les terroristes avaient un point commun : ils avaient tous transité par la ville Molenbeek, cette banlieue bruxelloise où les groupes salafistes d’origine marocaine sont nombreux et bien organisés.

La France a fait preuve d’une passivité coupable depuis l’affaire de Toulouse, en dépit de nombreuses alertes qui ont conduit aux attentats de janvier 2015 à Paris. Pourquoi tant d’inertie et d’incapacité à identifier ces réseaux terroristes radicaux et à les neutraliser définitivement ? Plus qu’un problème de moyen, il faut se poser la question de l’organisation de notre sécurité intérieure inadaptée face aux défis du terrorisme islamique, de la perte de données et d’information relatives aux réseaux islamiques, d’un manque de collaboration entre les services de renseignements et de lutte anti-terroristes des pays européens…

De nombreuses alertes sur la montée des réseaux islamistes restées vaines

Depuis plusieurs années, les plus hauts responsables de la sécurité intérieure ne cessent pourtant d’alerter le gouvernement sur l’explosion des réseaux islamiques en France. En vain ! Les responsables politiques n’ont jamais été à la hauteur des enjeux et ont toujours brillé par leur manque de clairvoyance et de fermeté qui n’a pas échappé aux extrémistes islamiques qui y ont vu un encouragement à poursuivre leurs actions. Celles et ceux qui ont osé briser l’omerta et lancer des alertes en ce sens, en ont été pour leurs frais. Bien triste réaction des pouvoirs-publics !

C’est le cas du général Bertrand Soubelet, haut responsable de la Gendarmerie jusqu’en 2014. Il avait été entendu courant 2013 par une commission parlementaire qui avait souhaité avoir le point de vue du responsable de la direction des opérations de la Gendarmerie nationale au sujet de la lutte contre l’insécurité. Ses mises en garde, pourtant justifiées et pleines de bon sens, lui ont valu d’être démis de ses fonctions en août 2014 et d’être muté à la tête de la Gendarmerie d’outre-mer. Une drôle de promotion pour un général 4 étoiles au palmarès pourtant prestigieux !

Ce général courageux se voulait avant tout un lanceur d’alerte pour sauver son pays du terrorisme. Dans un livre intitulé : « Tout ce qu’il ne faut pas dire », publié chez Plon et sorti récemment, Bertrand Soubelet rompt avec le traditionnel devoir de réserve et lance un cri d’alarme sur la situation de la justice et de la sécurité en France.

Pour lui, la suppression en 2009 du fichier alphabétique national des délinquants et autres individus dangereux aurait provoqué «… une rupture très préjudiciable dans la mémoire de l’institution dont les effets ne sont pas mesurables. Personne ne peut aujourd’hui dire combien de nos actuels djihadistes figuraient dans ces fichiers… De telles contraintes n’existent pas dans la plupart des pays européens, permettant aux services de Police et de Gendarmerie de travailler beaucoup plus sereinement et efficacement… Pour autant, ces pays européens voisins ne sont pas considérés comme non respectueux des droits de l’homme et des libertés publiques… » Les armes dont disposent aujourd’hui les terroristes islamiques, pour qui la vie humaine ne compte pas, sont considérables. On a hélas pu le vérifier ! Selon lui, la France et l’Europe vivent aujourd’hui sur une véritable poudrière.

Défendre nos valeurs occidentales et éradiquer durablement le terrorisme islamique

Aujourd’hui, nous payons le prix de notre faiblesse et de nos silences coupables face à la montée de l’intégrisme islamique au cœur de nos pays. Ces islamistes là n’ont qu’un but : instaurer dans nos pays un islam pur et dur avec application stricte de la charria. On voit aujourd’hui le triste résultat en Syrie et en Irak dans les zones occupées par l’EI. Au nom de cet islam radical issu des périodes les plus noires du Moyen-âge, ces islamistes radicaux sont prêts à tuer le plus grand nombre d’innocents, y compris femmes et enfants, pour parvenir à leur fin.

A priori, ces extrémistes musulmans, même peu nombreux, sont fort bien organisés et prêts à se sacrifier un à un pour tuer le plus possible de ces occidentaux qu’ils haïssent car ils osent vivre selon des préceptes qui ne sont pas les leurs, à savoir : la démocratie, la liberté, la tolérance et bien plus encore. Soyons clairs, ces radicaux islamiques veulent détruire les fondements même de nos sociétés européennes et occidentales pour instaurer la dictature, telle qu’on la rencontre dans les pays islamiques les plus radicaux et au cœur des territoires encore contrôlés par l’EI.

Les français et les européens doivent ouvrir les yeux. Nous sommes en guerre pour défendre nos valeurs contre ces fanatiques et barbares partisans d’un islam radical qui voudraient nous faire revenir 10 siècles en arrière. C’est notre civilisation judéo-chrétienne qui est aujourd’hui mise à mal par ces islamistes.

La seule riposte pour nos démocraties européennes est de mettre en place une véritable politique de sécurité intérieure commune pour traquer sans relâche et avec la plus grande fermeté et détermination ces terroristes islamiques pour les éradiquer et les bouter définitivement hors de nos frontières. C’est le prix à payer pour préserver nos chères libertés. Ensemble, agissons tant qu’il en est temps, sans faiblesse et avec détermination. La victoire est à ce prix !

 


Aveyron : Le schéma départemental de coopération intercommunale prévoyant 19 intercommunalités a été approuvé

15 mars 2016

Les derniers amendements au schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI) de l’Aveyron ont été approuvés le 11 mars 2016.

Le projet initial envisageait la création de 17 intercommunalités. Après d’âpres discussions et amendements, le schéma départemental qui sera définitivement arrêté le 31 mars 2016 par le préfet de l’Aveyron prévoit finalement 19 intercommunalités dont les périmètres définitifs seront arrêtés d’ici le 31/12/2016.

La loi 2015-991 du 7 aout 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (loi NOTRé) publiée au journal officiel du 8 aout 2015, avait pour objectif de répondre aux enjeux actuels (taille modeste des intercommunalités, nombre trop important d’intercommunalités, manque de moyens des collectivités, baisse des dotations publiques de l’Etat…). Elle prévoyait la montée en puissance des intercommunalités avec un seuil de population minima de 10 000 habitants, seuil ramené à 5 000 habitants en Aveyron, département situé en zone de montagne et faiblement peuplé.

Au 1er janvier 2017, la carte des intercommunalités devra ainsi avoir été rationalisée. Les EPCI devront disposer de la taille et des moyens techniques et financiers nécessaires pour assurer le fonctionnement des services publics au quotidien. En mutualisant la gestion et le financement de ces derniers, elles devraient permettre l’accès à des services nouveaux que les petites communes n’auraient pas pu financer seules : médiathèque, crèche, gestion de l’eau et de l’assainissement… L’augmentation des compétences des intercommunalités permettra par ailleurs la diminution du nombre de syndicats intercommunaux et devrait générer des économies de gestion.

En Aveyron, le projet de schéma départemental (SDCI) prévoit au final la création de 19 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre ainsi que la dissolution ou fusion de syndicats ramenant leur nombre actuel à 54 contre 86 jusqu’alors (38 SIVU, 10 SIVM, 3 PETR et 35 syndicats mixtes).

Les communes, les EPCI à fiscalité propre et les syndicats ont été amenés à donner leur avis sur ce schéma. Les délibérations seront transmises à la commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) qui disposera ensuite de trois mois pour modifier, ou non, le projet au moyen d’amendements.

Le préfet devrait prendre un arrêté de projet de périmètre des nouveaux EPCI au plus tard le 31 décembre 2016. Si cet arrêté n’est pas jugé conformé par les élus, diverses procédures de concertations et d’amendements sont également prévues. Autant dire que la procédure peut encore trainer de longs mois avant d’aboutir.

Il reste à espérer que les nouveaux EPCI au 1er janvier 2017 seront cohérents et en adéquation avec les importants enjeux à relever par les territoires ruraux aveyronnais et que cette nouvelle organisation permettra une meilleure gestion de ces derniers.

A titre d’information, voici les 17 EPCI qui avaient été retenus initialement par la SDCI en début d’année 2015 :

  • Aubrac et Carladez : Laguiole, Mur-de-Barrez, Sainte Geneviève-sur-Argence, Saint Amans-des-Côts et Saint Chély d’Aubrac (10 389 h)
  • Vallée du Lot et Causse Comtal : Espalion, Estaing, Entraygues-sur-Truyère et Bozouls (18 904 h)
  • Aubrac et pays d’Olt : Saint Geniez d’Olt et Campagnac (5 682 h)
  • Vallée de l’Aveyron :  Séverac d’Aveyron et Laissac (8 753 h)
  • Vallon et Rignacois : Marcillac-Vallon, Conques et Rignac (19 904 h)
  • Bassin Houiller : Decazeville, Aubin, Viviez, Firmi et Livinhac-le-Haut (19 940 h)
  • Plateau de Montbazens : Montbazens (6 138 h)
  • Ouest Aveyron : Villefranche-de-Rouergue, Villeneuve d’Aveyron, Najac, La Salvetat-Peyralés et Rieupeyroux (33 012 h)
  • Ségala : Baraqueville et Naucelle (16 766 h)
  • Rodez agglomération (54 000 h)
  • Lévezou : Pont-de-Salars, Salles-Curan et Vezins-de-Levezou (11 862 h)
  • Réquistanais : Réquista et Cassagnes-Begonhés (7 720 h)
  • Vallée du Tarn : Saint Rome-de-Tarn et Broquiés (5 418 h)
  • Saint Affrique (13 820 h)
  • Rougier et Rance : Belmont-sur-Rance, Saint Sernin-sur-Rance et Camarés (6 395 h)
  • Larzac : Cornus, Nant et La Cavalerie (5 267 h)
  • Millau et Gorges du Tarn : Millau, Peyreleau et Aguessac (29 300 h)

Cette configuration des EPCI en Aveyron devrait connaître une évolution dans les prochains mois et passer de 17 à 19, soit la création de deux intercommunalités supplémentaires.

La configuration définitive devrait être définitivement validée d’ici la fin de l’année au plus tard.

Plus d’infos : Aveyron : Le schéma départemental de coopération intercommunale par la préfecture de l’Aveyron


Rodez : Le palais épiscopal convertit en hôtel 5 étoiles d’ici 2018 ?

10 mars 2016

Jean-Claude Luche, président du Conseil départemental de l’Aveyron a dévoilé fin février le projet lors de la cession de rentrée du Conseil départemental, consacrée au débat d’orientation budgétaire pour 2016.

Le palais épiscopal de Rodez, situé 1 rue de Frayssinous, à proximité immédiate de la cathédrale, est la propriété du Conseil départemental de l’Aveyron. Les locaux occupés par l’évêché étant devenus inadaptés et trop coûteux, ce dernier a décidé de s’installer dans de nouveaux locaux plus fonctionnels (ancien carmel) situés rue Combarel à Rodez. Les travaux sont en cours de finition et le déménagement est prévu à l’automne 2016.

La construction du palais épiscopal avait été entrepris en 1684 par Paul-Louis-Philippe de Lezay de Lusignan, évêque de Rodez. Edifié dans le style Louis XIII avec son escalier central rappelant celui du château de Fontainebleau, il a été achevé en 1694. Il fût ultérieurement vendu comme bien national et devint alors le siège de l’administration départementale, puis de la préfecture. En 1822, la préfecture s’installa dans les locaux actuels : l’hôtel Le Normant d’Ayssènes. Partiellement inscrit au titre des monuments historiques depuis 1942, le palais épiscopal était occupé par l’évêché de Rodez depuis cette date.

Ces dernières années, le Conseil départemental cherchait une solution pour réduire le coût d’entretien et de fonctionnement de ce bâtiment de plus de 3 600 m2 situé au cœur de la ville de Rodez. C’est dans ce contexte que Jean-Claude Luche a récemment annoncé la bonne nouvelle pour les finances du département : le palais épiscopal fera l’objet d’une location au profit d’un investisseur qui s’engage à y aménager un hôtel 5 étoiles !

A cet effet, un bail emphytéotique d’une durée de 50 ans devrait être prochainement conclu entre le preneur et le Conseil départemental. Rappelons qu’un bail emphytéotique est un bail de longue durée, d’au moins 18 ans et d’au plus 99 ans. Il s’agit d’un droit réel immobilier. A l’issue du bail emphytéotique, les constructions ou améliorations réalisées par le locataire deviennent la propriété du bailleur, en principe sans indemnité, sauf clause contraire. Le bail emphytéotique est aujourd’hui régulièrement utilisé par les collectivités locales ou des investisseurs pour permettre l’exploitation de bâtiments industriels ou commerciaux.

A ce jour, les conditions précises de cette location ne sont pas encore connues. On sait par contre que le preneur est bien connu dans le département d’où est originaire sa famille. Après avoir travaillé dans la finance à Londres, puis Hong-Kong, il se serait reconverti ces dernières années dans l’immobilier de luxe en Asie notamment dans l’hôtellerie.

Le projet tel que présenté prévoit un début des travaux fin 2016 pour une ouverture courant 2018. L’investissement serait de l’ordre de 5 millions d’euros. Cet hôtel 5 étoiles devrait comporter de 25 à 35 chambres, deux restaurants dont un gastronomique, une piscine, un centre de remise en forme et une boutique de produits régionaux. Au total, une quarantaine de personnes devraient y être employées.

A noter que Catherine Painvin, fondatrice de Tartine & Chocolat et du Comptoir de l’Aubrac, devrait être la directrice artistique de l’établissement. Selon les engagements du preneur, l’actuel jardin de l’évêché devrait toutefois rester ouvert au public, au moins pour partie.

Contrairement aux craintes de certains hôteliers ruthénois, cet établissement de luxe ne devrait en rien concurrencer les hôtels existants qui ne se situent pas sur le même niveau de confort et de prestations qui seront ici proches d’un palace, avec des tarifs sans commune mesure avec ceux en vigueur localement et le tout, sans promotion bien entendu. C’est principalement la clientèle étrangère d’Asie, Amérique du nord, Japon… qui est ici visée et qui devrait faire les beaux jours du nouveau palais épiscopal de Rodez.

Indiscutablement, si le projet se concrétise, il s’agira là d’un atout indéniable pour l’image et l’attractivité touristique de l’agglomération ruthénoise qui viendra conforter le musée Soulages. Rappelons en effet que les infrastructures d’hébergement actuelles sont dans l’incapacité de retenir les touristes à fort potentiel qui ne fréquentent généralement que les 5 étoiles et autres palaces de Toulouse ou Montpellier. D’ailleurs, le projet de musée Soulages prévoyait initialement la construction d’un tel établissement hôtelier de luxe à Rodez afin de favoriser les séjours de plusieurs jours par ces touristes à fort pouvoir d’achat.

Voilà un manque qui devrait être prochainement comblé, en espérant que la fréquentation sera au rendez-vous. Un plus indéniable pour l’attractivité de Rodez et conforter son rôle de véritable capitale du sud Massif- Central.

Reste maintenant à la ville de Rodez à terminer l’aménagement du centre-ville pour favoriser l’intégration de ce nouvel hôtel 5 étoiles. Son attractivité passe par la mise en valeur de la richesse patrimoniale et le développement des espaces piétonniers, à commencer par la place de la Cité « véritable cœur de ville » et ceux autour de la cathédrale, à commencer par la rue Frayssinous.

Espérons que la municipalité ruthénoise sera à la hauteur des enjeux.