Saint Jean-du-Bruel : l’hôtel du Midi-Papillon, une institution aveyronnaise qui fait référence en matière d’hostellerie et de gastronomie

30 Mai 2011

Le département de l’Aveyron compte quelques hôtels-restaurants de grande qualité qui font honneur à toute la profession. La plupart de ces établissements n’ont le plus souvent que quelques décennies d’existence et doivent d’abord leur célébrité au fait qu’ils figurent en bonne place parmi les grands guides des hôtels et restaurants de notre pays.

Il existe pourtant quelques très rares établissements, certes régulièrement reconnus par ces mêmes guides, qui depuis prés d’un siècle font l’unanimité de la clientèle qui les fréquente. Par delà les modes et l’humeur des guides gastronomiques et hôteliers, quelques professionnels perpétuent de longue date une tradition familiale longuement éprouvée ou le client reste roi et la priorité des priorités depuis toujours, au fil des générations. Parmi ces établissements d’exception figure l’Hôtel du Midi-Papillon à Saint Jean-du-Bruel.

Situé à l’extrême sud-est du département de l’Aveyron, dans ce que l’on appelle aussi « Le jardin de l’Aveyron » au cœur de la verte vallée de la Dourbie, à quelques encablures du Gard et de l’Hérault, l’hôtel du Midi-Papillon règne en maître depuis au moins 1870. Il fût fondé par la famille Grousset qui devint ensuite la famille Papillon vers 1920, sous l’impulsion d’Emilie et Alexandre Papillon.  L’établissement se développa ensuite aux mains de Maria et Gabriel Papillon ; Maria étant aux fourneaux. En 1955, ce fût au tour de Suzette et Guy Papillon de prendre le relais. Ils engagèrent d’importants travaux de transformation de l’établissement pour le moderniser et l’adapter aux demandes de la clientèle. Une nouvelle fois, ce fut une femme Suzette Papillon qui continua d’officier aux fourneaux.

Depuis 1981, l’hôtel du Midi-Papillon continue brillement son bonhomme de chemin aux mains de Maryse et Jean-Michel Papillon. Mais avec ce changement de génération, c’est un homme Jean-Michel Papillon, qui a repris la cuisine d’une main de maître, aidé en cela par de nombreux membres de la famille. De son côté, Maryse Papillon officie en salle et à l’accueil avec le savoir-faire que l’on lui connaît, secondée avec brio depuis peu par sa jeune nièce Laura Prelorenzo.

Difficile de prendre en défaut ces grands professionnels qui devraient inspirer un grand nombre d’établissements. A l’hôtel du Midi-Papillon, tout est toujours parfait de l’hôtel au restaurant, en passant par le service et l’accueil. A la moindre contrariété, tout le monde se met en quatre pour vous offrir le meilleur. A tel point qu’ici, contrairement à bien des établissements qui se veulent pourtant haut de gamme, on se sent ici comme chez soi, de son arrivée à son départ. Manifestement, le savoir-faire et l’accueil se sont ici transmis avec passion de génération en génération avec la même passion et exigence.

L’hôtel du Midi-Papillon est reconnu et réputé dans toute la région et une clientèle variée et exigeante s’y presse depuis des décennies, de Montpellier notamment, mais aussi de tout le Gard et l’Hérault voisins. Il faut avouer qu’ici, la gastronomie n’est pas un vain mot. La cuisine servie, basée sur les produits locaux et quelques spécialités de la maison, y est délicieuse, pour ne par dire exquise et le service parfait. Rarement, vous ne trouverez à ce niveau là, une cuisine aussi gouteuse et parfumée qui respire les produits du terroir. Ce n’est pas un hasard si depuis des décennies, le restaurant est régulièrement distingué par les principaux guides gastronomiques et notamment la Guide Michelin qui lui accorde depuis longtemps son Bib Gourmand, mais aussi Gault et Millau, guide HubertHôtels de Charme

L’hôtel n’est pas en reste. Simple et calme, au bord de la Dourbie, très confortable et impeccablement tenu, il constitue un établissement non dénué d’un certain charme. Comble du bonheur, les chambres ne disposent pas de la télévision pour mieux profiter de l’établissement et des alentours. Le réveil avec le gazouillis de la Dourbie et le soleil levant sur les Cévennes voisines est très agréable et ô combien mémorable, surtout si l’on a la chance de disposer d’une terrasse donnant sur la rivière. Aux beaux jours, l’hôtel dispose d’une piscine dominant la Dourbie.

Il faut bien l’avouer, après quelques jours, le départ est un arrachement. On n’a qu’une hâte, revenir au plus vite dans ce havre de paix et de tranquillité où l’on est royalement reçu comme un membre de la famille. Si vous ne connaissez pas encore l’hôtel du Midi-Papillon, réservez vite votre séjour. Attention, l’établissement n’est ouvert que de fin avril à la mi-novembre. Nul doute que la tradition hôtelière de la famille Papillon se perpétuera de longues décennies encore aux mains de Laura Prelorenzo, qui a repris en 2011 l’exploitation de l’établissement, avec toujours Jean-Michel Papillon aux cuisines.

Comble de satisfaction, l’hôtel du Midi-Papillon pratique des prix extrêmement doux et agréables au portefeuille sans que la qualité des prestations fournies ne soit prise en défaut. Un hôtel-restaurant de tradition comme on ne l’imagine plus aujourd’hui. Dans ce monde complexe et difficile, pourquoi se priver d’une escale à Saint Jean-du-Bruel pour combattre son stress et retrouver ses repères ?

Plus d’informations :

Hôtel du Midi-Papillon place du Manège 12230 Saint Jean-du-Bruel  (Ouverture du dimanche des Rameaux au 11 novembre)

Tél : 05 65 62 26 04 – Fax : 05 65 62 12 97 – www.hotel-midi-papillon.com


France : le gouvernement tergiverse sur la sécurité routière face à la fronde d’une poignée de députés UMP

26 Mai 2011

Face à l’augmentation des accidents de la route ces derniers mois (+ 10% de morts depuis le début de l’année 2011), le récent Comité interministériel de sécurité routière (CISR) du 11 mai, convoqué en urgence par François Fillon, Premier ministre, a décidé de durcir sensiblement les sanctions pour lutter contre l’insécurité routière.

Voici les principales mesures :

  • Pour lutter contre le comportement irresponsable de ceux roulent à des vitesses abusives, les excès de vitesse de plus de 50 km/h seront désormais qualifiés de délit, et ce, dès la première infraction,
  • Afin de « dissuader les excès de vitesse», les avertisseurs de radar seront interdits et les panneaux indiquant la présence de radars fixes supprimés,
  • Le seuil légal d’alcoolémie reste fixé à 0,8 g, mais tout taux supérieur sera dorénavant sanctionné par le retrait de huit points au lieu de six,
  • Les sanctions seront aggravées pour les conducteurs téléphonant au volant, sans pour autant interdire l’utilisation de kits main libre. Cette infraction donnera désormais lieu à une contravention de 4e classe, soit un retrait de trois points sur le permis de conduire au lieu de deux.

Si  certaines mesures peuvent paraître radicales à certains, elles restent néanmoins en retrait par rapport à ce que demandaient certaines organisations de sécurité routière, telles la Ligue contre la violence routière qui estime qu’il fait accentuer la répression, y compris à l’encontre des automobilistes auteurs de petites infractions pour faire baisser substantiellement les nombre de victimes de la route.

Toujours est-il que la décision de supprimer les panneaux signalant les radars fixes a généré la fronde d’une poignée de députés UMP mécontents.  A les entendre, la suppression des panneaux ne serait en rien un frein aux accidents de la route , tout constituant une mesure excessivement répressive à l’encontre des automobilistes qui risqueraient ainsi de se faire « piéger » encore plus souvent par les radars non identifiés. Clairement, selon certains parlementaires, « cette mesure serait à la fois inutile, impopulaire et même dangereuse pour la sécurité des automobilistes ».

Manifestement ces quelques députés UMP se moquent éperdument du nombre de victimes sur les routes et préfèrent nier l’évidence pour défendre leurs petits intérêts électoraux. Pas si sûr que ce soit le meilleur moyen de gagner les prochaines élections législatives ! En attendant, par leur prise de position contre la suppression des panneaux  annonçant les radars fixes, ces parlementaires ne font que conforter certains automobilistes dans l’idée que la vitesse n’est sensée être respectée qu’à hauteur des radars. Rappelons en effet que la vitesse est limitée partout en France et les automobilistes sont sensés la respecter, avec ou sans radars, avec ou sans panneau de signalisation. C’est uniquement par la discipline, c’est-à-dire le strict respect des vitesses, que la bataille contre l’insécurité routière pourra être gagnée et que de nombreuses vies pourront être sauvées.

Face à cette grogne, Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, a confirmé avec le soutien du Premier ministre, qu’il était hors de question de revenir sur cette décision du gouvernement qui s’inscrivait dans une politique de fermeté visant à approcher le seuil des 3 000 morts à fin 2012, comme promis par Nicolas Sarkozy (contre 4 000 aujourd’hui). Cette détermination s’est quelque peu estompée dés le dimanche 22 mai, où il a fini par accepter le déploiement de 1.000 radars « pédagogiques » pour limiter l’impact de la suppression des panneaux et tenter d’amadouer les parlementaires. Il a par ailleurs annoncé qu’une mission d’information parlementaire concernant les accidents de la route allait être créée.

Cela n’a pas suffit à calmer la grogne des quelques députés UMP qui avaient écrit lundi 23 mai au Premier ministre François Fillon pour lui faire part de la « profonde exaspération » de leurs électeurs. Ni plus, ni moins ! Le 24 mai 2011, après une rencontre avec les parlementaires, ces derniers ont crié victoire et annoncé que Claude Guéant avait fini par reculer et que les panneaux seraient remplacés par des « radars pédagogiques ».  Alors que la suppression des panneaux de présignalisation était l’une des mesures-phare des nouvelles dispositions, à demi mot, il semblait que le gouvernement s’orientait vers une quasi-substitution des panneaux d’avertissement des radars fixes. Autant l’avouer, une reculade de plus du gouvernement !

Aux dernières nouvelles, l’interprétation des parlementaires serait erronée, sans rapport avec la position du ministre de l’Intérieur et du gouvernement. Le 25 mai, François Baroin, porte-parole du gouvernement, est monté au créneau pour affirmer que le gouvernement  maintenait la suppression des panneaux indicateurs de radars fixes, même si la décision pourrait en priorité revenir aux commissions départementales de sécurité routière. Il a également affirmé qu’il n’était pas envisagé de remplacer systématiquement les panneaux par des « radars pédagogiques » qui n’avaient pas la même fonction, ni le même coût.

On en était là le jeudi 26 mai ! Une belle cacophonie à l’initiative de l’UMP qui ne fait guère honneur aux parlementaires frondeurs. Voilà qui est de nature à brouiller un peu plus la politique gouvernementale en matière de sécurité routière, au moment où il semble manquer une volonté politique et une détermination sans faille face aux incivilités routières de toutes sortes. Pas sûr que ce soit le bon moyen de combattre durablement l’insécurité routière.


France : les opérations militaires en cours mettent en évidence l’urgence à moderniser les forces armées

24 Mai 2011

L’armée française est engagée dans diverses opérations militaires, notamment en Afghanistan et plus récemment en Libye. Réalisées dans le cadre de résolutions des Nations Unies, ces interventions mobilisent d’importants moyens humains et matériels.

En ces périodes de crise budgétaire et de chasse des déficits publics, le coût de ces opérations est de l’ordre de 150 millions d’euros par trimestre en Afghanistan et 100 millions d’euros par trimestre en Libye. Les deux interventions sont toutefois très différentes. La première est de nature classique, avec plus de 3 000 hommes au sol, appuyés par des véhicules légers, des hélicoptères, quelques avions et drones ; l’opération est chapeautée par les USA qui coordonnent l’intervention en  fournissant prés de 80% des effectifs et des moyens matériels.

Il en va différemment en Libye où il s’agit uniquement d’opérations aériennes en vue de neutraliser les armes offensives et désorganiser l’armée de Kadhafi au moyen de bombardements et autres armes guidées. Si l’armée américaine est intervenue initialement avec ses missiles de croisière Tomahawk, son rôle est aujourd’hui réduit à la fourniture de drones, indispensables pour observer l’évolution des forces sur place et cibler les objectifs à bombarder. Avec la Grande-Bretagne et quelques pays qui portent assistance tels l’Italie, la France est ici en première ligne avec le porte-avion Charles-de-Gaulle et ses forces aériennes et aéronavales équipées notamment du Rafale.

A cet égard, l’opération aura permis de tester en conditions réelles le Rafale et notamment sa polyvalence qui en font un avion de combat moderne et performant, qu’il s’agisse de bombardements au sol, de reconnaissances ou de missions de supériorité aérienne. Le seul problème c’est le coût global de mise en œuvre en raison des distances depuis les bases françaises. Pourtant, le coût le plus important reviendrait aux seules munitions et surtout aux missiles utilisés par les avions qui représenteraient plus de 60 millions d’euros pour une période de 3 mois (un missile coûte en moyenne un million d’euros l’unité). Heureusement, il semble que nos aviateurs soient économes et visent bien.

De nombreux enseignement devront être tirés de l’intervention libyenne. Si les moyens en avions et en armement semblent à un niveau acceptable en temps de paix, ils sont manifestement insuffisants pour assurer le succès de multiples interventions répétées dans le temps, surtout lorsque le théâtre des opérations est éloigné comme en Libye. Qu’il s’agisse des avions, des missiles ou plus récemment des hélicoptères de combats, cette intervention démontre qu’il faudra revoir leur nombre à la hausse pour permettre de conserver un haut niveau de performance et d’efficacité pour notre armée. De même, un seul porte-avion ne saurait suffire car il ne permet pas d’assurer durablement à la France une capacité d’intervention, sans l’aide de pays tiers.

Plus inquiétant, les conflits modernes actuels nécessitent de surveiller en permanence le champ de bataille et plus généralement les territoires hostiles. Les quelques drones Harfang fabriqués par EADS que possède la France sont aujourd’hui largement dépassés, notamment au regard des performances des drones américains Reaper-Prédator de Général Atomics. D’ailleurs, ce sont ces mêmes drones de l’armée américaine qui interviennent régulièrement en Libye. Leur présence est indispensable pour permettre aux avions de combat d’identifier leurs objectifs et d’opérer des frappes chirurgicales. Les militaires français demandent d’ailleurs depuis plusieurs années l’achat de drones Reaper américains pour faire face à leur mission car c’est actuellement le meilleur drone sur le marché. Il est vrai qu’après la perte du colossal contrat des avions ravitailleurs de l’US Air Force par EADS au profit de Boeing, à moins d’un an de l’élection présidentielle, le dossier est politiquement chaud. Mais peut-on attendre ?

France a-t-elle le choix si elle veut conserver une armée opérationnelle ? En attendant que le futur drone de nouvelle génération (qui devrait être conçu en coopération entre le Royaume-Uni et la France, pour une mise en service prévue en 2020) soit opérationnel, plutôt que de vouloir moderniser à prix d’or ses vieux Harfangs, la France ne serait-elle pas mieux inspirée d’acheter des Reaper américains pour assurer la transition ? Gageons que le ministre de la Défense, Gérard Longuet, saura entendre les militaires et aura le courage de prendre la seule décision qui s’impose. Après tout, les américains ne sont-ils pas nos amis et alliés de toujours ?

L’industrie européenne de la défense aurait par ailleurs tout à gagner à coopérer très largement pour concevoir les matériels nécessaires à ses propres armées, plutôt que de se faire concurrence ou de favoriser l’industrie américaine. A cette fin, faisons l’Europe de la défense et créons l’industrie qui va avec, à l’instar de ce qui a déjà été fait avec EADS. Outre la réduction de son coût de fonctionnement, une  armée européenne présenterait beaucoup d’avantage pour les nations de la vieille Europe, à commencer par préserver son indépendance et appuyer sa politique étrangère. Cela permettrait aussi de maintenir une armée à un haut niveau opérationnel et de créer des centaines de milliers d’emplois localement.

En attendant, espérons que les interventions extérieures françaises qui ont permis au Rafale de se distinguer, lui permettront de s’imposer très prochainement sur les grands marchés internationaux : au Brésil, au Moyen-Orient et en Inde. Ce serait bénéfique pour l’équilibre de notre balance commerciale, pour l’emploi et plus généralement pour l’armée française qui pourrait ainsi acquérir à meilleur prix les équipements modernes dont elle a cruellement besoin pour faire face à ces missions.


Grand Rodez : une agglomération de plus en plus isolée, qui risque de passer à côté de la réforme territoriale

20 Mai 2011

Le 21 avril 2011, conformément à la loi 2010-1563 du 16 décembre 2010 relative à la réforme des collectivités territoriales, Danièle Polvé-Montmasson, préfète de l’Aveyron a présidé la réunion de la Commission départementale de coopération intercommunale (CDCI) et  présenté le projet de schéma départemental de coopération intercommunale (SDCI). Cette réunion était une étape importante du calendrier de mise en œuvre de la réforme des collectivités territoriales.

Le SDCI repose sur le schéma de cohérence territoriale (SCOT). Ce document détermine, à l’échelle de plusieurs communes ou groupements de communes, un projet de territoire visant à mettre en cohérence l’ensemble des politiques sectorielles notamment en matière d’urbanisme, d’habitat, de déplacements et d’équipements commerciaux, dans un environnement préservé et valorisé. Instauré par la loi SRU du 13 décembre 2000, le SCOT doit couvrir un territoire continu et sans enclaves. Les objectifs d’un schéma de cohérence territoriale sont fixés dans l’article L.121-1 du code de l’urbanisme. La Loi Grenelle II a modifié l’article L.122-2 du code de l’Urbanisme afin d’inciter progressivement à la généralisation des SCOT.

Voici quelques jours, le conseil d’agglomération du Grand Rodez a longuement débattu du schéma départemental de coopération intercommunale présenté par la préfète. En effet, à ce stade, ce schéma ne propose pas d’extension de l’agglomération qui se limiterait aux 8 communes actuelles alors que la plupart des agglomérations comparables en comporteront de 50 à 100, pour prés de 100 000 habitant, contre 56 000 pour Rodez. Les élus du Grand Rodez se disent étonnés par cette incohérence qui écarte la principale agglomération de toute extension, en créant autour d’elle un ensemble d’intercommunalités indépendantes.

Les élus du Grand Rodez se réveillent enfin et s’inquiètent à juste titre de ce projet qui bloquerait durablement le développement de l’agglomération. Une réaction bien tardive et qui, au final, à peu de chances d’aboutir puisque la plupart des communes alentours refusent purement et simplement de rejoindre l’agglomération de Rodez. Selon elles, leurs intérêts ne seraient pas pris en compte par l’agglomération : leurs charges risquent d’augmenter avec les conséquences que l’on sait sur les impôts locaux, leur marge de manœuvre et indépendance s’en trouverait réduite et, plus généralement, les problèmes de gouvernance au sein du Grand Rodez ces dernières années et l’absence de véritable projet cohérent, seraient un obstacle à leur adhésion.

Face à une telle attitude, certains élus à l’instar de Fabrice Geniez, vice-président de l’agglomération, tirent le signal d’alarme et proposent de faire preuve d’une plus grande diplomatie et ouverture envers des communes extérieures afin de leur donner envie de rejoindre l’agglomération. En attendant, les élus du Grand Rodez ont émis un avis défavorable au schéma départemental de coopération intercommunale présenté la préfète et approuvé l’extension de l’agglomération avec la mise en place d’une procédure de concertation avec les intercommunalités voisines pour tenter d’étendre le périmètre de l’agglomération. Cela ne mange pas de pain…

Hélas, le temps imparti risque d’être bien court pour faire évoluer le schéma qui doit être arrêté d’ici 2012. Il est vrai que le schéma actuel isole un peu plus Rodez et, à terme, risque d’asphyxier l’agglomération en lui interdisant pour longtemps toute possibilité d’extension, indispensable à son développement futur. Ce serait dramatique pour le Grand Rodez, l’un des premiers districts urbains de France, qui se trouverait ainsi encerclé par des intercommunalités indépendantes qui auraient pour principal objectif de se développer à son détriment, en profitant de leur proximité et de l’attractivité de l’agglomération.

Hélas, les ruthénois ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes et à leurs élus du Grand Rodez qui portent une immense responsabilité dans cette situation. Alors que l’on savait depuis quelques années que la réforme des collectivités territoriales allait entrer en vigueur, ces derniers n’ont strictement rien fait pour se préparer à cette échéance et tenter de convaincre les intercommunalités voisines de les rejoindre. Au contraire, le non fonctionnement de l’agglomération, les tentatives des grandes communes d’imposer leurs vues aux plus petites communes de l’agglomération, les tensions et autres conflits de personnes, ont paralysé la collectivité et donné d’elle une image négative, peu propice à encourager des communes extérieures à rejoindre le Grand Rodez. Aujourd’hui, le mal est fait et il sera bien difficile d’inverser le cours des choses, tellement certaines communes sont aujourd’hui hostiles à toute entrée dans l’agglomération.

En cela, le schéma proposé par la préfète de l’Aveyron en ce qui concerne l’agglomération du Grand Rodez est conforme à la réalité et aux souhaits exprimés par les communes hors agglomération. Cette situation est la résultante du manque d’attractivité et de l’absence de toute politique d’extension de l’agglomération menée par les élus du Grand Rodez. La responsabilité du président de l’agglomération et du maire de Rode, Christian Teyssedre, est ici pleine et entière. Gouverner, c’est prévoir et anticiper. Ce qui ne semble guère être le cas de la plupart des élus ruthénois, manifestement totalement dépassés par les évènements et les enjeux. A ce rythme, après des décennies de dynamisme et de croissance, on peut légitimement s’interroger sur l’avenir de l’agglomération du Grand Rodez.

Bien que les choses soient mal engagées, espérons malgré tout qu’une extension de l’agglomération pourra se faire dans des conditions satisfaisantes pour tous. Il y a urgence pour le Grand Rodez.

Plus d’information :


Rodez : l’aéroport de Rodez-Aveyron poursuit son développement

16 Mai 2011

En début d’année 2011, les nouvelles installations de l’aéroport de Rodez-Aveyron  (anciennement Rodez-Marcillac) ont été inaugurées. Depuis 2004 et l’arrivée de la compagnie low-cost irlandaise Ryanair (1), le trafic annuel de l’aéroport de Rodez s’est stabilisé autour de 145 000 passagers, dont environ la moitié généré par cette dernière via les destinations de  Rodez-Londres, Rodez-Porto et Rodez-Dublin. Le reste du trafic est principalement assuré par Air-France, via Brit Air sur Rodez-Paris. La compagnie Hex’Air assure également la desserte Rodez-Lyon.

L’aéroport étant proche de la saturation, ces nouveaux investissements étaient devenus indispensables pour permettre son développement dans de bonnes conditions  et affronter la concurrence qui s’annonce rude avec l’ouverture prochaine du nouvel aéroport de Brive-Souillac au nord-ouest. Les travaux d’extension de Rodez ont été engagés dés 2008. Au total, c’est prés de 9 millions d’euros (dont 5 millions financés par le Conseil général de l’Aveyron et 1.6 millions par la région Midi-Pyrénées) qui auront été investis pour moderniser et améliorer l’accueil des installations aéroportuaires qui font aujourd’hui de Rodez-Aveyron, un aéroport régional d’excellent niveau.

Les investissements ont principalement concerné l’extension de l’aérogare qui est passée de 1 000 m2 à 3 000 m2, permettant la création de deux salles d’embarquement distinctes de plus de 300 personnes, ainsi qu’une salle de réception et de contrôle automatisé des bagages en sous-sol. Parallèlement, l’accès à l’aéroport a été amélioré avec notamment l’agrandissement des parkings qui peuvent désormais accueillir plus de 650 véhicules.  A noter que ce parking est dorénavant payant. Avec ces nouveaux équipements, l’aéroport ruthénois porte ainsi sa capacité d’accueil à 300 000 passagers/an. De quoi voir venir !

La gestion de l’aéroport est assurée par la SAEML Air 12. Depuis 2011, le Conseil général de l’Aveyron en assure dorénavant le contrôle à hauteur de 75% ; la CCI de l’Aveyron et la Communauté d’agglomération du Grand Rodez ne conservant plus que 12.50% du capital chacune. Une page est ainsi tournée, après des décennies de gestion paritaire avec les autres partenaires. Le Conseil général est donc maintenant seul aux manettes de l’aéroport ; ce qui a l’avantage d’une clarification des rôles et devrait, à terme, permettre une optimisation de cette infrastructure qui participe activement au développement de l’agglomération de Rodez et du département.

Dans un souci de meilleure lisibilité, l’aéroport de Rodez-Marcillac est devenu l’aéroport de Rodez-Aveyron.

Pour rentabiliser et pérenniser cet équipement, celui-ci doit atteindre un trafic annuel de l’ordre de 200 000 passagers à l’horizon 2015. Les défis à relever sont nombreux : conforter la place de l’aéroport de Rodez au plan régional, développer la liaison sur Paris-Orly-Ouest avec des tarifs et des capacités plus adaptées, nécessité de créer de nouvelles destinations low-cost vers l’Europe, s’intégrer au sein des aéroports existants…

Même si certains pensent que les investissements réalisés sont quelque peu démesurés, ils étaient pourtant  essentiels pour assurer l’avenir de l’aéroport, et par voie de conséquence, de tout le département. N’oublions pas le rôle économique essentiel qu’à joué cet équipement au cours des dernières décennies !


Grand Rodez : la zone commerciale du Comtal décolle enfin…

14 Mai 2011

Après de longues années d’attente, la nouvelle zone d’activité commerciale du Comtal (anciennement l’Estreniols) fait enfin surface et vient compléter le centre commercial de l’Eldorado existant.

En quelques semaines, les bâtiments des principales enseignes sont sortis de terre, à proximité de l’hypermarché E. Leclerc. D’une superficie totale de 10 ha, cette zone commerciale viendra enrichir l’offre commerciale de l’agglomération avec des enseignes nationales et régionales supplémentaires. Au total, une quinzaine d’enseignes vont s’installer sur les 20 000 m2 en cours de construction, générant quelques 150 emplois.

Les premiers commerces devraient ouvrir leurs portes dés le mois d’août 2011 et s’échelonner jusqu’au début de l’automne prochain pour les derniers. Les principales enseignes à s’installer dans la nouvelle zone du Comtal sont : But,  Darty, Decathlon, Gify, Leclerc bricolage… Voilà qui ne manquera pas de doper l’offre commerciale sur l’agglomération du Grand Rodez, déjà fort bien fournie en périphérie (bricolage, électroménager, ameublement, accessoires pour la maison, habillement, jardineries…). Reste à espérer qu’en ces temps de crise, les consommateurs y trouveront leur compte.

Conséquence inéluctable, la circulation automobile déjà largement saturée entre Rodez et Sébazac-Concourés ne va que s’amplifier ; ce qui rendra encore plus difficile les déplacements au nord de la ville, notamment le samedi. Gageons que le Conseil général de l’Aveyron engagera rapidement la construction du barreau de Saint Mayme permettant de contourner Sébazac-Concourés pour desservir Lioujas, Bozouls et le nord Aveyron (début des travaux prévus en 2012).

Cette explosion des enseignes en périphérie, si elle n’est pas propre à Rodez, n’en reste pas moins inquiétante pour le développement des commerces en centre-ville. Le centre-ville de Rodez doit en effet faire face à la fermeture régulière d’un certain nombre de magasins ; ce qui réduit considérablement l’offre commerciale en ville, notamment dans certains domaines comme les commerces de bouche. Manifestement, contrairement aux engagements de certains du côté de la mairie de Rodez (qui se faisaient fort de dynamiser le commerce en centre-ville en y attirant quelques locomotives nationales et internationales : on parlait alors de la Fnac et de H&M…), force est de constater que le centre-ville se vide et se meurt à grands pas ces dernières années.

A moins de deux ans de l’ouverture du musée Soulages, qui doit être le moyen d’attirer et de conserver plus longuement les visiteurs en centre-ville, voilà qui n’est point de bon augure. En effet, si Rodez n’est pas en mesure de leur proposer un centre-ville agréable et attractif, tant au plan des aménagements urbains et piétonniers que commerciaux, susceptibles de leur proposer des prestations de qualité, ils risquent fort de repartir aussitôt la visite du musée terminée pour retrouver des destinations plus accueillantes et qui répondront davantage à leur attente du côté d’Albi,  Carcassonne ou Montpellier, par exemple.

Ce qui priverait Rodez de substantielles retombées touristiques qui lui font tant défaut et qui avaient pourtant justifié la création du musée Soulages. Espérons qu’il n’en sera rien et que la ville de Rodez va enfin mettre les bouchées doubles pour dynamiser son centre-ville et le rendre attractif d’ici 2013. C’est l’un des principaux défis auquel devra faire face la ville de Rodez. Sera-t-elle à la hauteur ?


Syrie : quand le monde assiste impuissant au massacre de tout un peuple par le régime dictatorial de Bachar al Assad

10 Mai 2011

En dépit des interdictions, des arrestations et des nombreux morts sous les balles des services de sécurité, depuis bientôt deux mois, le peuple syrien ne cesse de manifester massivement sa réprobation contre le régime dictatorial des Bachar al Assad pour exiger son départ immédiat. La ville de Derra est au centre de la contestation et le berceau de la révolution syrienne : plus de 3 000 personnes y ont récemment demandé la levée du siège. A Banias, des centaines de manifestants ont défié le régime en manifestant au cœur de la ville assiégée. Une nouvelle fois, ils ont scandé des slogans appelant à la chute du dictateur Assad.

Les nombreux militants opposés au régime syrien semblent plus déterminés que jamais malgré les promesses de libération du pouvoir et l’intensification des arrestations dont le nombre est évalué à plus de 1 000 pour les seuls premiers jours de mai, notamment à Deraa. Une organisation des droits de l’homme a publié le chiffre de 2 843 personnes arrêtées depuis un mois toujours détenues et de 632 morts. De son côté Amnesty International a évoqué le chiffre d’un millier de morts. L’ONG a dénoncé la torture subie par les manifestants arrêtés et déclaré : « Les informations sur les détenus qui ont été torturés soulignent encore plus la nécessité pour le président Bachar al Assad, de mettre fin aux violentes attaques des services de sécurité contre son propre peuple. »

La répression du gouvernement syrien face à ces manifestations est en effet totalement disproportionnée : intervention de chars, tir directs sur les manifestants, arrestations massives et arbitraires, torture… Depuis le début des manifestations, le monde entier peut enfin voir au grand jour le vrai visage de la Syrie de Bachar al Assad : un état policier hautement répressif qui impose une dictature implacable et terrible à sa population qui n’a aujourd’hui d’autre alternative que de se rebeller et risquer sa vie pour tenter d’échapper à l’étau de leur prison syrienne. Une résistance admirable de tout un peuple qui n’aspire qu’à une chose légitime : retrouver sa liberté.

Pourquoi si peu de réaction face aux agissements inadmissibles et criminels de la dictature syrienne ?

On est ici bien loin des gentilles révolutions tunisiennes et égyptiennes qui se sont terminées sans grands dégâts pour les populations. En Libye, face aux bombardements aériens des civils par les forces armées de Kadhafi, la communauté internationale avec l’aval des Nations Unies, a décidé d’intervenir pour éviter le massacre. En Syrie, l’attitude des forces de sécurité et de l’armée à l’encontre des manifestants sans armes est bien plus disproportionnée, comme en atteste les milliers de victimes et d’arrestations. Pourtant la communauté internationale paraît ici sourde et aveugle et tous les médias occidentaux sont interdits en Syrie. Pourquoi deux poids, deux mesures, entre la Libye de Kadhafi et la Syrie d’Assad ?

Manifestement, contrairement à la Lybie, le non respect des droits de l’homme et le massacre de civils innocents en Syrie ne semblent pas à eux seuls une raison suffisante pour motiver une intervention militaire, alors même que ce pays est connu pour  soutenir activement de nombreux groupes terroristes. Ici, la géopolitique et les intérêts semblent guider l’action. La Syrie est en effet au cœur d’une zone géographique très sensible où se mêlent de nombreuses problématiques : ses relations avec ses voisins, l’Iran, le Liban et Israël, mais aussi la question kurde…

De plus, une intervention militaire, outre le fait qu’elle risque de ne jamais être autorisée par l’ONU en raison du véto de la Russie, allié traditionnel de la Syrie, paraît très délicate à mettre en œuvre au regard des moyens colossaux qu’elle requerrait, sans commune mesure avec ceux mobilisés pour l’intervention libyenne. En effet, la Syrie reste un pays extrêmement militarisé et structuré avec plus de 4 000 chars, 400 avions de combat et de 300 000 hommes bien entrainés !

Les Etats-Unis ont accusé Damas de barbarie et demandé à « M. Assad de cesser toute violence contre les manifestants innocents. Le président Nicolas Sarkozy a lui appelé à infliger « les sanctions les plus sévères pour punir la répression inacceptable. » En attendant, l’ambassadeur de Syrie en France a été convoqué le 27 avril au ministère des affaires étrangères pour se voir signifier la réprobation de la France. La Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne ont agi de manière semblable. Pas sûr que cela suffise.

Combien de temps va-t-on rester sans réagir face au massacre du peuple syrien par la dictature de Bachar al Assad ?


Ben Laden mort, Al-Qaïda et le terrorisme subsistent

5 Mai 2011

Le président des Etats-Unis, Barack Obama a solennellement annoncé le 01 mai 2011 que le terroriste Oussama Ben Laden avait été tué lors d’une opération menée par les forces spéciales américaines.

Après prés de 10 ans de traque par les services secrets américains et occidentaux, Ben Laden l’instigateur des attentats du 11 septembre 2001 au World Trade Center à New-York, qui avait causé la mort de prés de 3 000 américains, a enfin été tué et mis hors d’état de nuire. Depuis plusieurs mois, les services secrets américains avaient localisé Ben Laden dans une luxueuse villa dans la ville résidentielle d’Abbottabad, localisée à seulement une cinquante de kilomètres d’Islamabad, la capitale du Pakistan. A priori, Ben Laden y séjournait en toute quiétude depuis plusieurs années, à quelques encablures d’importantes installations militaires dont l’académie militaire de l’armée pakistanaise.

Voilà qui en dit probablement long sur la complaisance, pour ne pas dire la complicité, qui régnait entre certains services de l’armée pakistanaise, et plus particulièrement une branche des services secrets de l’ISI (Inter Services Intelligence) et Ben Laden, le terroriste le plus recherché au monde. N’était-ce d’ailleurs pas ces mêmes services spéciaux de l’ISI qui avaient encouragé la création d’Al Qaïda, il y a plus de 30 ans, pour lutter contre les soviétiques en Afghanistan ? Comment les américains ont-ils pu se laisser abuser si longtemps par leurs alliés pakistanais qui n’ont eu de cesse, ces dernières années, de soutenir les talibans  en Afghanistan ? Comment pouvaient-ils ignorer le double jeu des pakistanais qui n’ont semble-t-il jamais cessé d’accorder refuge aux terroristes d’Al Qaïda au cœur du Pakistan et pas que dans les zones tribales, pour échapper aux forces occidentales ?

Preuve des relations complexes des Etats-Unis avec le Pakistan, l’intervention des forces spéciales pour éliminer Ben Laden se serait faite sans prévenir préalablement le gouvernement pakistanais, qui aurait été mis devant le fait accompli. Voilà qui en dit long sur le peu de confiance des américains en leur allié pakistanais. La CIA a d’ailleurs confirmé récemment qu’elle n’avait pas averti les services secrets pakistanais de l’identification de Ben Laden de peur qu’ils ne le préviennent. Et si tout cela n’était que fumée ?

Quoi qu’il en soit, l’opération militaire menée par les américains et la mort de Ben Laden sont indiscutablement un succès pour Barack Obama en particulier. Dans l’immédiat, ce dernier se trouve renforcé dans son rôle de chef des armées incontesté, mais jusqu’à quand ? Du côté des pays occidentaux et européens en particulier, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France se sont félicités de l’élimination du terroriste par les américains. Plusieurs pays arabes, comme l’Arabie Saoudite se sont également réjouis, rappelant qu’Al Qaïda  avait : « tué et terrorisé des innocents » et que la voie tracée par Ben Laden avait : « répandu la haine et accolé à l’islam l’image de terrorisme ».

Par delà le succès de l’opération, il faut bien avouer que la mort de Ben Laden dont l’influence dans les pays arabes était de plus en plus réduite, risque de n’avoir que des effets limités sur le terrorisme international. Au contraire, certains groupuscules proches de l’organisation terroriste risquent de vouloir passer à l’action pour venger leur leader et poursuivre le jihad contre les occidentaux. De fait, en dépit d’une organisation en perte de vitesse, les risques de recrudescence du terrorisme se trouvent aujourd’hui amplifiés. Il n’est donc pas si sûr que le succès de l’opération militaire américaine ne génère pas, à terme, une recrudescence du terrorisme anti-occidental.

Quelques jours après l’opération, beaucoup d’interrogations subsistent cependant et ce n’est pas les déclarations contradictoires des officiels américains qui vont contribuer à clarifier les choses. Comment croire que l’armée US ait pu intervenir pour une opération militaire au cœur du Pakistan sans avoir informé les autorités politiques et/ou militaires de ce pays (pénétration sur plus de 200 km à l’intérieur du pays avec plusieurs hélicoptères) ? Comment expliquer que les militaires pakistanais soient restés sans réaction pendant toute la mission qui a duré prés d’une heure, à proximité d’installations militaires sensibles ? Pourquoi avoir pris le risque d’une intrusion militaire au sein d’un pays musulman dont la population est réputée peu favorable aux américains, au risque de favoriser des réactions d’hostilité  qui comportent plus d’inconvénients que d’avantages ? De même, la précipitation avec laquelle le corps de Ben Laden a été immergé en mer au large du Pakistan et le peu de détail justifiant des conditions de sa mort et de l’opération en général, ne vont-elle pas amener l’eau au moulin des théoriciens du complot et des extrémistes musulmans qui ne vont pas manquer de contester la mort du terroriste et d’évoquer une opération d’intoxication américaine ?

Pour couper court à ces suspissions, les américains ne pourront faire autrement que d’apporter rapidement quelques éléments justifiant de la mort effective de Ben Laden et du bien fondé de l’opération d’élimination. Quoi qu’il en soit, la mort de Ben Laden dans ces conditions pour le moins troubles, risque d’envenimer durablement les relations entre pays occidentaux et monde musulman.

Au final, l’opération contre Ben Laden pourrait bien se retourner contre Obama lui-même. Si l’on ne peut que se réjouir de la mort d’un des principaux terroristes de ces 15 dernières années qui a plus de 6 000 morts sur la conscience, ce n’est pas pour autant la fin du terrorisme. Bien au contraire, la vigilance s’impose plus que jamais pour tous les pays et la lutte contre le terrorisme doit s’amplifier car les risques n’ont jamais été aussi élevés.