On pouvait penser que les élections municipales de mars 2014 étaient de nature à changer la donne ruthénoise et que les choses allaient peut-être enfin changer dans le bon sens, après 6 années de gestion chaotique pour le moins désastreuse, tant à la mairie de Rodez qu’à la communauté d’agglomération du Grand Rodez.
Eh bien non ! Même si beaucoup de ruthénois ont manifesté une réelle volonté de changement du fait de la personnalité très contestée du maire de Rodez et de ses piètres résultats, les électeurs ont finalement boudé le scrutin comme en atteste la modeste participation. Probablement par manque d’adhésion à la seule liste qui présentait pourtant une réelle alternative au maire sortant, celle de Rodez Uni, Rodez en Grand. Le piètre résultat obtenu constitue un échec cinglant pour la droite et le centre ruthénois qui n’ont pas réussi à mobiliser leur propre électorat en dépit d’un programme et d’une équipe de qualité. Cet échec est d’autant plus insupportable que partout ailleurs en France, y compris dans des villes profondément ancrées à gauche depuis des décennies, la vague bleue nationale l’a largement emporté.
Dans ce contexte, comment ne pas comprendre l’extrême déception de beaucoup de ruthénois. La droite ruthénoise ne pourra plus longtemps se voiler la face ; le temps est pour elle venu de changer de cap et de braquet sous peine d’être marginalisée. Pour l’instant, c’est loin d’être gagné… En attendant, espérons que les ruthénois auront au moins une véritable opposition municipale qui saura se faire entendre face aux mensonges et autres manipulations du maire de Rodez.
Conséquence de cet échec, la municipalité socialiste a été reconduite jusqu’en 2020, même si c’est avec seulement 48% des suffrages exprimés et 30% des inscrits. Fort de leurs pleins pouvoirs, les élus socialistes ruthénois, dés le 1er Conseil municipal, se sont empressés de s’octroyer les indemnités maximales prévues pour la ville au profit du maire et ses 10 adjoints. Pourquoi se priver, au moment même où tant de foyers voient leur rémunération ou pension de retraite baisser et leurs impôts augmenter ? Pourquoi imiter les nombreuses municipalités qui ont décidé de baisser substantiellement leurs indemnités par esprit de solidarité et de rigueur des finances locales ? Les électeurs ruthénois apprécieront surtout lorsqu’ils recevront la prochaine augmentation de la taxe d’habitation ! Rendez-vous en 2015.
Du côté de l’agglomération du Grand Rodez, ont était en droit de s’attendre à quelques changements, notamment en raison de la défaite Fabrice Geniez, le maire socialiste d’Onet-le-Château. Compte-tenu des voix de cette dernière et d’une majorité de communes peu enchantées à l’idée de reconduire le maire de Rodez à la présidence de l’agglomération, les conditions semblaient réunies pour un possible basculement.
Finalement, il n’en sera rien. Bien au contraire, après négociation, la quasi-totalité des communes de l’agglomération, y compris les plus à droite, se sont entendues avec le maire de Rodez et ont décidé unanimement de lui apporter leur soutien. De quoi s’interroger lorsque l’on connaît le bilan désastreux de 6 années de gestion socialiste de l’agglomération du Grand Rodez (explosion des impôts locaux, de la dette et des dépenses de fonctionnement, absence de projet d’agglomération). C’est dire combien les enjeux locaux et autres promesses faites à quelques communes ont primés sur les intérêts de l’agglomération, quelque peu oubliés.
Les élus de l’agglomération ont rapidement cédé aux avances du magicien Teyssèdre. Malin comme il est, il a su s’attirer l’adhésion de l’ensemble des élus à commencer par ceux des principales communes pourtant censées se situer politiquement au centre-droit (Onet-le-Château, Luc-La Primaube, Baraqueville, Druelle, Sainte Radegonde…). Alors même qu’aucun projet n’a été soumis aux membres du Conseil d‘agglomération, et bien que le passif du mandat précédent soit très lourd, Christian Teyssèdre a été élu président de l’agglomération du Grand Rodez dés le premier tour avec pas moins de 38 voix sur 51. Sur la lancée, 15 vice-présidents ont été élus, soit le maximum autorisé par le code général des collectivités territoriales. Pourquoi se priver des indemnités de l’agglomération et tant pis pour ses finances exsangues !
Voilà des changements qui n’en sont pas et que ne permettent pas de regarder l’avenir de la cité ruthénoise avec beaucoup d’optimisme, loin s’en faut.
Une fois de plus, l’agglomération du Grand Rodez a été sacrifiée au profit des petits arrangements politiques locaux. Plutôt que de conduire un véritable projet d’agglomération ambitieux et porteur d’avenir, les élus de l’agglomération ont préféré privilégier leur commune ; confortant ainsi l’EPCI dans son rôle stérile de simple guichet intercommunal destiné à alimenter les petits projets locaux. Une dérive dramatique à l’opposé de ce que doit être aujourd’hui une communauté d’agglomération moderne, unie sur un projet d’agglomération et tournée vers l’avenir.
Au moment où le gouvernement souhaite réduire le nombre de régions et supprimer les départements, il est paradoxal que les délégués de l’agglomération privilégient la défense de leurs petits intérêts communaux aujourd’hui dépassés. Ils ne semblent pas avoir compris (au moins pour le plus grand nombre d’entre eux) qu’ils ont été élus pour défendre les intérêts de l’agglomération du Grand Rodez et non l’inverse ! Vivement la fusion des entités communales de l’agglomération au sein d’une seule et même commune : Rodez.
Une fois de plus, le manque de courage des élus, obsédés par la préservation de leur petit prés carré et leur réélection constituent un frein au développement du Grand Rodez ! Il est temps que cela change si nous voulons que notre agglomération retrouve les voies de la croissance, de l’emploi et de la confiance en son avenir et celui des générations futures.