France/UE : la tension monte entre la Commission européenne et le gouvernement français

26 juin 2013

Ce dimanche 23 juin, sur France Inter, Arnaud Montebourg, le ministre français du redressement productif a tout bonnement accusé José Manuel Barroso d’être « le carburant du Front national ». Et d’ajouter : « Je crois que la principale cause de la montée du Front national est liée à la façon dont l’UE exerce aujourd’hui une pression considérable sur des gouvernements démocratiquement élus ».

On connaît la modération légendaire d’Arnaud Montebourg ! Mais là, il dépasse les bornes en tentant de faire de Bruxelles le bouc émissaire du résultat important qu’à recueilli le représentant du Front national lors du deuxième tour de la législative partielle de Villeneuve-sur-Lot. Tout d’abord, Montebourg oublie les raisons essentielles de l’échec de la gauche et du bon résultat du parti de Mme Le Pen à ce scrutin, à savoir que c’est Jérôme Cahuzac, ancien député et ministre socialiste, qui est directement à l’origine de cette élection. Outre ce discrédit jeté sur toute la classe politique, c’est aussi l’absence de véritables résultats du gouvernement face à la crise et à la montée du chômage qui a contribué à piètre résultat enregistré par la gauche.

M. Barroso n’est ici strictement pour rien dans ce résultat ! Il est purement et simplement honteux qu’un ministre de la République tienne de tels propos, totalement faux et irresponsables. Plus grave, ni le Premier ministre, ni le président de la République, n’ont rappelé le ministre à l’ordre pour ces propos, approuvant ainsi implicitement Montebourg.

Interrogé sur France 2 sur les propos tenus par Montebourg, Michel Barnier, commissaire européen, n’a pas mâché ses mots : « c’est à la fois faux et absurde », a-t-il affirmé. « Il y a deux leçons à tirer de cette législative partielle: c’est d’abord le comportement du député précédent qui a provoqué l’élection, ça personne ne doit l’oublier », a expliqué l’ancien ministre de l’Agriculture de Nicolas Sarkozy qui a cru bon d’ajouter : « A Villeneuve-sur-Lot comme partout en France c’est le chômage, c’est l’inquiétude, c’est l’insécurité, c’est la crise économique et sociale très profonde et ça c’est le coeur de ce que doit être l’action politique, l’action des ministres ».

Les socialistes français ont une relation pour le moins compliquée avec l’Europe. Parmi leurs membres, on compte à la fois des personnalités les plus favorables à la construction européenne, mais aussi ses plus fervents détracteurs. On se rappelle d’ailleurs les affrontements internes fratricides entre les adeptes du traité de Maastricht et les opposants au référendum sur la Constitution européenne en 2005, en passant par le pacte de discipline budgétaire en 2012, finalement adopté pour le gouvernement socialiste et M. Hollande. On se rappelle encore qu’il y a quelques semaines, le vote des militants socialistes sur un texte sur l’Europe, en vue des élections européennes de 2014, avait été extrêmement critique à l’égard de notre principal partenaire européen et la politique conduite par la chancelière Angela Merkel. Ce qui avait valu à M. Hollande de sérieuses remontrances du gouvernement allemand et avait nécessité une mise au point de ce dernier pour finalement ce désolidariser de ce texte.

On retrouve ces mêmes clivages politiques au sein même du gouvernement socialiste actuel, entre un Arnaud Montebourg protectionniste et un Pierre Moscovici qui défend l’orthodoxie budgétaire si chère à Bruxelles. Ce qui n’est pas sans générer de nombreuses et importantes tensions entre de nombreux ministres du gouvernement français, dont ces deux là.

Combien de temps encore Hollande pourrait-il surfer entre ces deux tendances pro-européennes et anti-européennes au sein de son gouvernement et du parti socialiste et cacher ses profondes divisions ?

Courant mai 2013, la Commission européenne avait donné ses recommandations au gouvernement français, notamment concernant les réformes structurelles à mener en priorité, rappelant cruellement à ce dernier qu’il avait ratifié en 2012 le traité de discipline budgétaire de l’Union européenne et qu’un délai supplémentaire de deux ans lui avait été exceptionnellement accordé pour lui permettre de revenir à un déficit budgétaire inférieur à 3% du PIB dés 2015.

A force d’entretenir l’ambiguïté sur sa ligne politique et de tergiverser en permanence, le navire France tangue sérieusement de l’intérieur, ce qui inquiète fortement la flotte européenne qui aimerait un cap clair et précis pour les années à venir. Ce n’est certainement pas en tentant de faire porter les difficultés actuelles de la France sur l’Europe, que le gouvernement socialiste gagnera en crédibilité et réglera durablement les problèmes internes. Le jour viendra, probablement plus tôt qu’on ne le pense, où Hollande devra enfin trancher !


Rodez : après la démission du président de l’agglomération, quel avenir pour le Grand Rodez ?

24 juin 2013

L’affaire couvait depuis de longs mois déjà, pour ne pas dire depuis son élection en 2008 à la tête de la communauté d’agglomération du Grand Rodez. Ludovic Mouly, simple conseiller municipal de Rodez et sans grand expérience politique et professionnelle, avait été élu à ce poste non sans surprise. Il annonce aujourd’hui sa démission pour rejoindre un poste au sein du groupe GDF-Suez, en charge de la conduite des projets de territoires.

Depuis son élection, M. Mouly était régulièrement l’objet d’attaques à son égard ; beaucoup le jugeant comme n’étant pas à la hauteur du mandat qui était le sien, incapable de prendre les décisions qui s’imposent et de définir une véritable politique de l’agglomération. A tel point que, vu de l’extérieur, les habitants de l’agglomération ont souvent eu l’occasion qu’il n’y avait pas de pilote dans l’avion et que c’était plutôt la foire d’empoigne entre les élus des diverses communes pour tenter d’arracher un budget et faire avancer ses propres dossiers, plutôt que ceux de l’agglomération.

On est aujourd’hui bien loin de la politique d’intérêt communautaire qui régnait du temps où Marc Censi présidait l’agglomération, avec un projet global et équilibré entre les diverses communes. Aujourd’hui, c’est plutôt la politique de gribouille du côté de l’agglomération et force est de constater que les choses n’ont guère avancé au niveau du Grand Rodez.

Si Ludovic Mouly n’était manifestement pas l’homme de la situation, il est vrai que la tache ne lui a pas été facilitée par Christian Teyssèdre, le maire de Rodez, qui était en réalité le véritable président de l’agglomération et qui n’avait de cesse de privilégier avant tout sa ville. Bien que la majorité de l’agglomération soit aujourd’hui politiquement à gauche, les tensions entre certains élus n’ont jamais été aussi grandes ces dernières années.

Malgré les tensions et les crises, M. Mouly aura tout de même tenu cinq ans pendant lesquelles l’agglomération a fonctionné cahin-caha, plutôt mal que bien. A part la réalisation du musée Soulages engagé par l’équipe précédente, on peut s’interroger sur le véritable bilan de l’agglomération. En somme, cinq années de perdues pour l’agglomération du Grand Rodez qu’il va falloir rattraper d’une manière ou d’une autre. Une chose est d’ores et déjà acquise, les réalisations d’intérêt communautaire restent limitées et les finances de l’agglomération apparaissent pour les moins exsangues, pour ne pas dire franchement mauvaises, notamment au regard de la forte augmentation de la dette.

Espérons que l’on y verra plus clair dans les prochains mois. En attendant, à moins d’un an des élections municipales, personne ne semble prêt à se lancer dans une bataille politique pour la présidence de l’agglomération. Aussi, nul doute que dans les prochaines semaines, Christian Teyssèdre, maire de Rodez, devrait être élu président. A moins que …

Voilà qui ne va pas manquer de donner des ailes à M. Teyssèdre, à moins que le piètre bilan de l’agglomération ne s’avère finalement un fardeau lourd à porter !


France : à peine plus d’un an après son élection, M. Hollande doit faire face aux résultats désastreux de sa politique. Sera-t-il en mesure de rétablir la confiance des français ?

19 juin 2013

François Hollande, en cette fin de printemps 2013, avec à peine 28% d’opinion favorables, reste au plus bas dans les sondages et ne semble pas en mesure d’inverser durablement la tendance. Jamais aucun président n’avait atteint un tel mécontentement chez ses concitoyens. C’est dire le peu de crédit qu’il inspire aux français.

Les nombreux déplacements et autres émissions télévisées n’y changent strictement rien. Autant dire que pour Hollande, c’est la Bérézina sur toute la ligne. Ainsi, son apparition pourtant soigneusement préparée dans l’émission « Capital » sur M6 dimanche dernier, a été un échec cinglant. Si la célèbre émission de la chaîne a battu un record au cours de la soirée, c’est à la baisse ! En effet, l’audience a été prés de fois inférieure aux meilleurs résultats enregistrés ces dernières années, soit tout bonnement le plus mauvais score. Un bien triste record pour un chef de l’Etat !

Au plan électoral, les résultats ne sont pas meilleurs. Sur 8 élections législatives partielles depuis un an, la gauche a perdu l’intégralité des sièges de députés qu’elle avait emporté en juin 2012. Lors du 1er tour de l’élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot de dimanche dernier, le candidat socialiste a purement et simplement été éliminé du second tour. Autant dire que si des élections nationales avaient lieu aujourd’hui, ni Hollande, ni la gauche n’auraient la majorité. On comprend la décision du gouvernement et des parlementaires socialistes de reporter à plus tard la mise en œuvre de la loi limitant le cumul des mandats car ce serait, à n’en pas douter, de nombreuses élections législatives et sénatoriales partielles qui couteraient purement et simplement la majorité à la gauche dans les deux assemblées. Or, celle-ci n’entend pas abandonner ainsi le pouvoir !

Tout cela parce que François Hollande a trompé les électeurs de bout en bout et qu’il fait aujourd’hui, le plus souvent, l’inverse de ce qu’il avait promis. Plus grave, il s’avère incapable de définir une véritable ligne politique et budgétaire et s’y tenir durablement. L’incohérence et l’inconsistance de sa politique aggrave ainsi chaque jour un peu plus la situation économique, budgétaire et sociale de la France et repousse davantage les perspectives de reprise de la croissance et de l’emploi. Voici qui n’est guère réjouissant.

Les mois qui viennent seront décisifs pour l’avenir de la France et probablement de François Hollande et de son gouvernement eux-mêmes.

Sauront-ils mener les négociations avec les partenaires sociaux pour s’attaquer durablement à la réduction des dépenses publiques et aux indispensables réformes de structures tant attendues : réforme des retraites, remise en cause des régimes spéciaux, réduction de la fonction publique, mise à plat des aides et autres subventions …

Parallèlement, le gouvernement va devoir s’engager sur le difficile chemin d’une baisse des impôts et des charges sociales pour redonner confiance aux entreprises et aux consommateurs afin d’enrayer les dernières augmentations d’impôt qui ont plombé la croissance de la France et miné le moral des français.

L’un des moteurs espéré pour stimuler la croissance, le crédit d’impôt compétitivité en dépit de son coût élevé pour les finances publiques, s’avère être un échec en raison du faible nombre d’entreprises qui y ont eu recours à ce jour. Il faudra donc trouver autre chose pour encourager la croissance indispensable à la création d’emplois. Quant aux contrats de génération et d’avenir proposés, les objectifs de création d’emplois sont aujourd’hui très loin d’être atteints.

N’en déplaise au chef de l’Etat, ce n’est pas en 2013 que la situation va s’arranger sur le front de l’emploi. Le coût politique d’un tel échec risque d’être très élevé pour la gauche à un moment où certaines formations politiques et syndicales, très marquées à gauche, vont engager de vastes opérations de mobilisation contre la politique du gouvernement qui n’a pourtant pas encore commencé à mettre en œuvre les réformes les plus délicates. Après un printemps froid et pluvieux, voilà qui promet un automne très chaud en France.

Hollande et son gouvernement auront-ils le courage et l’envergure nécessaire à la mise en œuvre des véritables réformes dont la France à besoin pour sortir de l’impasse actuelle ?


France : une fois de plus, Hollande et son gouvernement cèdent à la facilité de l’augmentation des impôts

6 juin 2013

Depuis quelques mois, le gouvernement planchait sur l’équilibre du financement des allocations familiales.

Après maintes négociations avec les associations familiales et les organisations syndicales, le gouvernement socialiste a finalement renoncé à moduler les allocations familiales en fonction des revenus, comme il l’avait envisagé initialement. Pour rétablir l’équilibre, François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont finalement arbitré en faveur d’une baisse du quotient familial.

Rappelons que le quotient familial est un mécanisme propre à la France qui vise à réduire l’impôt sur le revenu des ménages ayant des enfants à charge. Jusqu’en 2013, l’avantage maximal que procure le bénéfice d’une demi-part supplémentaire s’élève à 2 000 euros. Le calcul de l’impôt sur le revenu est établi avec une 1/2 part supplémentaire pour les 1er et 2ème enfants, puis une part supplémentaire à partir du 3ème enfant. A partir de 2014, l’avantage maximal par baissera de 2 000 € par ½ part à 1 500 €.

Les conséquences devraient se faire sentir à hauteur de 500 € par an, pour un couple avec un enfant, disposant d’un revenu de 5 370 € par mois. Pour un couple avec deux enfants, disposant d’un revenu de 5 850 €, le coût devrait être de l’ordre de 1 000 € par an. Enfin, pour un couple de 3 enfants, disposant d’un revenu de 6 820 €, l’impôt supplémentaire devrait être de 2 000 €.

Ce sont ainsi plus de 1, 3 millions de familles qui seront impactées par cette diminution du quotient familial qui constituera bel et bien une augmentation de l’impôt sur le revenu des personnes physiques à hauteur d’environ un milliard d’euros dés l’an prochain, soit plus de la moitié des 2 milliards nécessaires au rétablissement du régime selon le gouvernement.

Au final, ce sont une nouvelle fois les classes moyennes qui seront principalement touchées par cette mesure puisque la diminution annoncée du quotient familial touchera les couples avec un enfant, disposant d’un revenu global de l’ordre de 5 000 € par mois, soit un revenu moyen de 2 500 euros par membre du foyer.

Une fois de plus, alors même qu’il s’était engagé à ne pas augmenter les impôts, François Hollande s’avère incapable de tenir ses promesses et cède à la facilité de la mesure. Par là-même, il démontre que son gouvernement est incapable de réduire les dépenses publiques ; ce qui augure très mal de sa capacité à engager les réformes profondes qui s’imposent à notre pays. Le manque de courage de ce gouvernement qui cède au moindre caprice des partenaires sociaux n’est guère encourageant à bien des égards.

Ce sont encore les classes moyennes qui vont faire les frais de cette politique en supportant à elles seules cette nouvelle augmentation des impôts. A ce rythme, on peut hélas s’attendre à d’autres augmentations de ce type. C’est tellement difficile de s’attaquer aux dépenses de l’Etat !

Pas étonnant que le moral des français soit au plus bas et que les perspectives de croissance s’éloignent encore un peu. Décidément, l’élection de François Hollande est probablement la pire chose qui ait pu arriver à la France depuis bien longtemps. A quand le bout du tunnel ?


Rodez : le périple ruthénois de Hollande pour rien ?

3 juin 2013

Ce mercredi 29 mai, François Hollande était de passage à Rodez. Accompagné de forces de l’ordre comme jamais on en avait vu à Rodez, même sous son prédécesseur, c’est sous une pluie battante qu’il a visité l’usine Robert Bosch France d’Onet-le-Château, puis le musée Soulages de Rodez.

Même si au final, la majorité des syndicats ont signé l’accord d’entreprise qui va permettre de maintenir des investissements importants pour pérenniser le site en concurrence directe face à d’autres pays, on ne peut oublier les difficultés rencontrées pour aboutir à un accord d’entreprise à Robert Bosch Rodez. On se rappelle en effet que les élus socialistes ruthénois, et notamment le maire de Rodez, M. Teyssèdre, n’avaient pas hésité à prendre à partie la direction du site de Rodez, en prenant fait et cause pour les syndicats les plus contestataires. Heureusement, la direction a réussi à ramener le calme en mettant en garde les syndicats quand aux dégâts irréversibles sur l’emploi que n’aurait pas manqué de générer un échec des négociations.

Finalement la raison l’a emporté et l’on ne peut que s’en réjouir lorsque l’on sait qu’outre les 1 600 emplois directs de Bosch, c’est autant d’emplois qui sont préservés dans la sous-traitance locale. Au moment où le nombre de chômeurs ne cesse de battre des records en Aveyron, comme en France, alors que l’ensemble de l’industrie automobile est en pleine crise, cet accord reste un excellent résultat pour toutes les parties. On peut regretter la relative froideur du chef de l’Etat à l’occasion de cette visite ; il est vrai que les salariés étaient précédés d’une cohorte d’élus de gauche qui s’étaient réservé les meilleures places ! Qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour être aux premières loges, même si c’est pour être en face du chef de l’Etat le plus impopulaire que le République n’ait jamais eu. On ne sait jamais !

Les ruthénois auront remarqué la présence au premier rang des élus du Grand Rodez du président de l’agglomération et du maire de Rodez, eux qui jusqu’alors n’avaient pas daigné rencontrer les dirigeants du site Robert Bosch de Rodez, si ce n’est par presse interposée. Il est vrai que nos petits élus socialistes ruthénois n’ont aucune connaissance réelle du fonctionnement et des difficultés des entreprises aujourd’hui. Espérons que ce contact, bien que rapide et tardif, contribuera à faciliter les échanges avec cette entreprise clef pour l’avenir de agglomération et le département de l’Aveyron.

Contrairement à ce qu’à laissé entendre le chef de l’Etat, le gouvernement n’est strictement pour rien dans cet accord d’entreprise. Peut-être était-ce là aussi pour Hollande, en grand froid avec la chancelière Angela Merkel, l’occasion d’envoyer un petit signal d’entente cordiale entre les deux pays ? Pas sûr que cela suffise, surtout après ses critiques à l’encontre de la Commission européenne qu’il fera un peu plus tard depuis Rodez.

Dans une brève intervention ruthénoise, François Hollande a en effet vertement commenté les exigences formulées par la Commission européennes envers la France, en contrepartie du délai supplémentaire de 2 ans qui lui a été accordé pour ramener ses déficits à moins de 2.8% du PIB en 2015. Le président français a purement et simplement déclaré : « La Commission n’a pas à nous dicter ce que nous avons à faire » oubliant au passage qu’il avait lui-même signé, il y a un peu moins d’un an, le traité prévoyant la convergence des critères budgétaires au sein de l’Union européenne. Une déclaration pour le moins irresponsable de M. Hollande qui n’a pas du manquer de choquer la Commission et nos amis allemands qui doutent de plus en plus de la capacité et de la volonté du gouvernement socialiste français de respecter ses engagements.

Il s’agit d’ailleurs là d’une nouvelle contradiction au vu des objectifs affichés quelques semaines plus tôt par Hollande lui-même. On se rappelle en effet que lors de sa visite au congrès des 150 ans du SPD allemand à Leipzig, ce même Hollande avait déclaré : « On ne construit rien de solide en ignorant le réel ». Lors de son discours devant le SPD, il a même enfoncé le clou, donnant enfin l’impression de vouloir quitter son manteau socialiste pour endosser celui d’une social-démocratie moderne à l’européenne. Il avait notamment fait l’éloge de Gerhard Schröder, l’ancien chancelier SPD qui, en 2004, avait réalisé des réformes courageuses dans son pays, au travers des lois Hartz, qui avaient largement contribué à la réforme du marché du travail en Allemagne. En accordant beaucoup plus de flexibilité aux entreprises, cette grande réforme avait permis au pays de retrouver sa compétitivité quelques années plus tard.

Hormis quelques mini-réformes en trompe l’œil, il est hélas peu probable que Hollande ait le courage d’engager les réformes de structures nécessaires à la France. Manifestement, une fois de plus, le discours de Hollande devant le SPD en Allemagne n’était rien d’autre qu’une mascarade puisque quelques jours plus tard, face aux réalités françaises, il tient un discours irresponsable qui nie la nécessité de mener au plus vite les réformes structurelles profondes, comme le font ou l’on fait la quasi-totalité des grands pays européens.

Après la visite plus classique du futur musée Soulages, la soirée s’est terminée par une petite réception entre amis à l’hôtel de ville de Rodez, à l’invitation du maire socialiste de Rodez. Pendant que les rues de Rodez avaient été désertées du fait du quadrillage des forces de sécurité et du mauvais temps, tous les élus socialistes, radicaux et autres écologistes s’étaient massés autour de Hollande, au premier rang duquel la député et les sénateurs de gauche. Une belle brochette d’élus de gauche de tous poils, mais pour quel résultats ?

Si cette cérémonie n’avait rien de choquant en soit, on ne peut que s’étonner que les élus socialistes aient manifesté si peu de respect à l’encontre des précédents présidents de la République qui n’étaient pas de leur bord ; eux qui sont habituellement si prompt à donner des leçons de démocratie. En dépit des profondes divergences avec Hollande, nombre d’élus de droite et du centre étaient présents à cette rencontre, à commencer par Yves Censi, le député de la circonscription.

Malheureusement, cette visite n’a strictement rien apporté à l’agglomération du Grand Rodez et à l’Aveyron en général. Aucun dossier local  n’a manifestement été abordé, à commencer par la poursuite de l’aménagement de la RN88 à 2 X 2 voies entre Rodez et Séverac-le-Château ou le chantier du grand contournement autoroutier de Rodez. Un silence coupable des élus ruthénois face à l’urgence du dossier alors même que Mme Anne-Marie Escoffier, ancien sénateur de l’Aveyron, est elle-même ministre déléguée auprès de la ministre de la Réforme de l’Etat, de la Décentralisation et de la Fonction publique, chargée de la Décentralisation, depuis le 21 juin 2012.

A quoi servent la ministre et les élus ruthénois s’ils sont incapables de faire avancer ce dossier majeur pour le développement économique de l’agglomération et du département ?