Même si la victoire est un peu moins large qu’annoncée par les organismes de sondage à l’issue du 1er tour des élections législatives, au 2ème tour, La République en Marche du président Macron obtient la majorité absolue.
LREM et son allié ont obtenu 350 sièges à l’Assemblée nationale sur un total de 577 sièges. Plus exactement 308 sièges LREM et 42 sièges pour le Modem. A lui seul, la République en Marche détient donc la majorité qui est de 289 sièges. De quoi rassurer le président face à un allié, le Modem, pas très sûr !
Au final, le résultat est conforme à celui de la présidentielle, ni plus, ni moins. Le nouveau président élu disposera d’une large majorité pour mettre en œuvre sa politique, même si le nombre important d‘élus et le fait que la plupart soient novices en politique risque de compliquer quelques peu le travail de la majorité présidentielle. Le futur responsable du groupe parlementaire, probablement Richard Ferrand, un proche du président, aura la lourde tâche de tenir et cadrer les nouveaux élus sous peine de le voir se disloquer à la moindre difficulté.
Le seul regret de ces élections législatives reste la très faible participation. Seuls 43.60% des inscrits ont daigné se rendre aux urnes, ce qui est le plus mauvais résultat depuis la création de la 5ème République. Le fait que les organismes de sondages aient annoncés une large victoire du parti du président a probablement découragé certains électeurs qui ont considérés que les jeux étaient faits d’avance et n’ont pas jugé utile de se déplacer. De plus, nombre de candidats issus des partis les plus contestataires (FN et France Insoumise) étaient moins présents lors de ces élections législatives. Enfin, fortement déçu et déstabilisé par l’échec du 1er tour de la présidentielle, l’électorat de droite et du centre ne s’est guère mobilisé pour ce scrutin, à l’exception peut-être du 2ème tour, pour soutenir ses candidats face à LREM.
Les oppositions seront largement représentées avec au moins trois groupes parlementaires : Les Républicains-UDI et divers droite (130 élus, dont 117 Les Républicains), le PS-PRG et EELV (46 élus dont 33 PS) et La France Insoumise-PCF (27 élus dont 17 FI). A cela s’ajoutent 8 élus FN et 9 autres divers. Les groupes pourraient cependant connaître une recomposition dans les prochains mois, notamment chez Les Républicains où il n’est pas impossible qu’une quarantaine de députés dénommé « Les Constructifs », soutenant le président Macron, décident de créer un groupe indépendant.
Cette nouvelle assemblée sera, et de loin, la plus féminisée avec prés de 40% de femmes et une très large majorité de cadres du privé et de chefs d’entreprises dans ses rangs. De ce point de vue, avec une moyenne d’âge en baisse à 45 ans et plus de 75% de nouveaux élus, la nouvelle assemblée marque incontestablement un renouveau certain qui ne peut qu’être bénéfique pour notre démocratie.
Notons enfin que les élus La Républiques en Marche sont principalement des élus urbains (Paris-Région parisienne, Lyon, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Nantes, Lille, Strasbourg…) alors que les zones rurales ont globalement voté de manière plus traditionnelle marquant ainsi leur différence. Le nouveau gouvernement ne pourra ignorer cette réalité des territoires ruraux aujourd’hui en difficulté.
Pour autant, en Aveyron, département rural s’il en est, La République ne Marche y a réalisé de bons résultats, emportant 2 sièges sur 3.
Dans la 1ère circonscription (Rodez), avec seulement 33.60%, le député sortant Yves Cens (LR) qui briguait un 4ème mandat, a été sévèrement battu par Stéphane Mazars. Ce dernier est élu avec 66.40% des voix et réalise le meilleur score de la circonscription depuis longtemps pourtant réputée à droite. L’ampleur de ce résultat ne peut s’expliquer par la seule vague LREM. Outre la lassitude et le désenchantement croissant des électeurs y compris du nord Aveyron, Yves Censi semble payer les dissensions et rancœurs qui perdurent depuis longtemps au sein des formations de la droite et du centre du ruthénois. De nombreux électeurs mécontents ayant manifestement préféré soutenir le candidat d’en Marche. Enfin, la notoriété personnelle de Stéphane Mazars, y compris sur le nord Aveyron d’où il est originaire, mais aussi en tant que maire adjoint de Rodez, conseiller départemental du Vallon et ex-sénateur, ont grandement favorisé sa victoire. Une nouvelle page s’ouvre !
La 2ème circonscription (Villefranche-de-Rouergue, Decazeville, Aubin) a vu une large victoire de la candidate LREM, Anne Blanc, maire de Naucelle fort bien connue dans tout l’ouest aveyronnais. La sortante (PS) ne s’étant pas représentée, elle l’emporte avec 100% des voix puisque son adversaire du second tour, André At (LR) avait préféré se retirer. Il avait obtenu 20.20% des voix au premier tour. Circonscription très ancrée à gauche, de nombreuses personnalités de gauche et du centre avaient apporté leur soutien à Anne Blanc ; ce qui a rendu la tache de son adversaire très difficile.
Dans la 3ème circonscription (Millau, Saint Affrique), Arnaud Viala, le député (LR) sortant se représentait après avoir été brillamment élu en 2015 suite à une élection partielle. Il affrontait au deuxième tour Jean-Louis Austruy (LREM). En dépit d’un premier tour serré où il avait devancé son adversaire avec 33.60%, Arnaud Viala l’emporte finalement très largement au deuxième tour avec 59.20% des voix face au candidat LREM. Ce beau résultat, il le doit à son travail de terrain réalisé aux cours de ces deux années au service de ses concitoyens et à une campagne de proximité très dynamique, relayée par tous les élus de la droite et du centre du sud Aveyron.
L’état désastreux de la France après 5 ans de Hollande ou comment éviter l’erreur de reconduire les héritiers de ce dernier !
3 avril 2017Une majorité de français pensent qu’ils vivent moins bien aujourd’hui qu’il y a 5 ans, où la France sortait pourtant d’une importante crise financière qui avait lourdement mis à mal ses finances publiques. Début 2012, malgré la crise, la situation de la France au plan économique et budgétaire était malgré tout proche de celle de ses voisins de l’Europe du nord et de l’Allemagne en particulier ; ce qui laissait entrevoir une amélioration progressive de sa situation au cours des années suivantes.
Hélas, il n’en a rien été du fait de la rupture engendrée par la mauvaise politique suivie par M. Hollande, qui a largement ouvert le robinet des dépenses publiques en augmentant considérablement la pression fiscale.
Depuis 2012, selon un récent sondage effectué pour Les Echos et l’Institut Montaigne, 67% des français considèrent que leur situation personnelle s’est nettement détériorée contre 9% qui pensent qu’elle s’est améliorée. Le sentiment de recul des français touche presque tous les secteurs et notamment, dans l’ordre :
La réalité reste toutefois un peu différente du ressenti des français. En effet, quelques indicateurs économiques se sont améliorés comme la compétitivité par rapport à l’Allemagne et l’UE, les énergies vertes sont en progression, les levées de fonds des start-up française ont fortement augmenté et le nombre d’entreprisse a également connu une progression.
Pour autant, en dépit d’une situation économique favorable en Europe et dans le monde, la France a cependant continué à perdre du terrain dans de nombreux domaines. Ainsi, malgré la forte baisse des taux d’intérêts depuis 2012, la charge de la dette a continué de croître alors qu’elle a décru presque partout au sein de l’UE. En 2017, la dette de la France atteint près de 2 200 milliards d’euros, soit prés de 98% du PIB. Quant-aux déficits publics, si le gouvernement affiche un -3.4% contre -3% prévu, en réalité, le déficit est plus proche de -4%, ce qui nous place parmi les plus mauvais élèves de l’UE. Pas de quoi permettre à la France d’imposer son point de vue en Europe et dans le monde.
La plupart des indicateurs économiques de la France se sont enfoncés durablement dans le rouge. La croissance est restée atone avec moins de 1% en moyenne, de telle sorte que le PIB par habitant en 2016 est redescendu en dessous de celui de 2010. C’est probablement le signe le plus mal ressenti par les français qui ont eu l’impression de voir leur pouvoir d’achat partir en fumée.
Tout aussi inquiétant, la part de l’industrie dans l’économie française a continué de décroître atteignant son plus bas niveau alors que le déficit du commerce extérieur du pays a quasiment doublé entre 2012 et 2016, atteignant plus de 35 milliards d’euros. Preuve de la mauvaise situation économique et sociale du pays, le chômage (demandeurs d’emploi de catégorie A) a fortement augmenté, passant de 3 160 000 personnes en mai 2012 à 3 724 000 personnes en janvier 2017 alors qu’il a régressé fortement dans la quasi-totalité des pays de l’UE, y compris du sud.
Tout cela démontre, au besoin, les résultats catastrophiques du quinquennat de M. Hollande qui a été incapable de conduire les réformes nécessaires à la modernisation de notre pays et de profiter de l’embellie économique des pays de l’UE depuis 2012 pour remettre notre économie sur les rails après la grave crise de 2008. Conséquence, la France a fortement reculé sur de nombreux plans et se trouve aujourd’hui dans une situation particulièrement difficile qui va nécessiter beaucoup de courage et de volonté aux futurs élus pour sortir notre pays de l’impasse actuelle. A défaut, c’est tout simplement la faillite du pays qui menace !
Ce calamiteux bilan de M. Hollande est aussi celui de M. Macron qui a été le conseiller économique du président durant deux ans et ministre de l’économie durant deux antres années. Emmanuel Macron (Hollande) voudrait aujourd’hui passer sous silence ces quatre années passées aux côtés de Hollande qui ont conduit la France au bord du précipice. Il porte assurément une part importante de responsabilité dans cet échec et on voit mal comment il pourrait présenter une alternative crédible pour notre pays. Il suffit pour s’en convaincre de constater qu’il n’a toujours présenté aucun programme sérieux.
Dans ce contexte, on peut comprendre l’inquiétude des français qui ont vu leur pouvoir d’achat baisser, les impôts et le chômage augmenter pendant que notre système de santé explosait.
Les atouts de la France existent mais encore faut-il redresser la situation actuelle. Cela passe nécessairement par quelques années d’efforts où il faudra se serrer (un peu) la ceinture pour rééquilibrer nos finances publiques et réformer le pays. Un seul candidat, par la crédibilité de son programme et son expérience, semble aujourd’hui en mesure de pouvoir sortir la France de l’impasse actuelle. Il s’agit bien sûr de François Fillon.