Après 5 ans de silence radio des élus ruthénois concernant le contournement du Grand Rodez et la liaison de type autoroutier entre Rodez de Séverac-le-Château (A75), le serpent de mer refait surface à l’initiative de Jacques Molières, le président de la Chambre d’agriculture et de Jean-Claude Luche, le président du Conseil général.
Aussi bizarrement que cela puisse paraître, sur un dossier qui concerne avant tout Rodez, ce sont des élus extérieurs à la ville de Rodez et à l’agglomération qui montent au créneau pour demander l’engagement des travaux nécessaires à la mise aux normes de la rocade de Rodez qui souffre d’encombrements quasi-permanents. Mais où sont donc passés les élus socialistes ruthénois sur un dossier majeur pour la ville et l’agglomération ? Une fois de plus, ils sont aux abonnés absents
Avec la mise en service progressive de la RN88 à 2 X 2 voies au sud de Rodez, en direction d’Albi (achèvement prévu en 2016), la situation devrait se dégrader davantage dans les années à venir et asphyxier progressivement l’agglomération du Grand Rodez. Une situation inacceptable à bien des égards.
Face à l’incapacité des élus de Rodez à porter ce dossier et aux perspectives catastrophiques liées à la saturation de cette épine dorsale majeure pour le développement économique de l’agglomération du Grand Rodez et de l’ensemble du département, le Conseil général a préféré prendre les devants et tirer le signal d’alarme. Il vient de soumettre à l’ensemble des élus concernés, une proposition visant à transformer la rocade actuelle en boulevard urbain, avec mise à 2 x 2 voies dans toute sa longueur, comprenant la réalisation de trois carrefours dénivelés pour fluidifier le trafic au niveau des giratoires de La Gineste, des Moutiers et de Saint Marc qui constituent actuellement les gros points noirs de la rocade de Rodez.
Même si la proposition reste très discrète sur le dossier du contournement du Grand Rodez (autres serpent de mer), lui aussi abandonné par les élus ruthénois depuis 2008, elle a le mérite de constituer une alternative aux problèmes d’engorgement de l’actuelle rocade. Les élus signataires du document sont, outre le président du conseil général sont Yves Censi, député de l’Aveyron et les trois présidents des chambres consulaires. En principe, les autres élus devraient se rallier à la proposition. Martin Malvy, président de la région Midi-Pyrénées paraît moins convaincu par la démarche des élus aveyronnais car, pour lui, la priorité reste d’achever les travaux du côté des déviations d’Albi et de Baraqueville avant de passer aux étapes suivantes.
Le courrier des élus aveyronnais doit être transmis au préfet de région dans les prochains jours. Il s’agit d’un acte fondateur qui marque la volonté commune des élus de voir aboutir au plus vite l’aménagement de l’actuelle rocade de Rodez, selon les caractéristiques d’un boulevard urbain avec carrefours dénivelés sur l’ensemble de sa longueur. A défaut de mieux, dans l’immédiat, difficile de faire la fine bouche. Reste plus qu’à espérer que l’ensemble des élus du département se rallieront à la proposition !
Au demeurant, le coût des travaux d’aménagement des trois échangeurs (appelons les choses par leur nom), ne dépasserait pas 18 millions d’euros aux dires de Jean-Claude Luche ; ce qui paraît tout à fait raisonnable pour un tel chantier. Il ne reste plus à espérer que l’Etat mettra également la main à la poche pour soutenir les collectivités publiques afin que les travaux puissent démarrer au plus vite. Cette initiative politique sur ce dossier essentiel pour le développement de l’agglomération et du département est de bon augure pour la suite des travaux.
L’on ne peut que regretter que le grand contournement de Rodez soit aujourd’hui en sommeil, au grand désespoir des grands ruthénois qui risquent de voir leur agglomération définitivement coupée en deux par l’actuelle rocade, avec tous les effets nocifs que cela implique pour leur qualité de vie.
L’autre grand dossier routier concerne la mise à 2 x 2 voies de la RN88 entre Rodez et l’autoroute A75, à Séverac-le-Château. Alors que les acquisitions foncières ont été effectuées, il y a urgence à ce que l’Etat respecte ses engagements et démarre rapidement les travaux, quitte à mettre une nouvelle fois à contribution le département et la région qui semblent aujourd’hui prêts à investir dans ce vaste projet de désenclavement autoroutier stratégique pour Rodez et l’ensemble de l’Aveyron. Le coût de la mise aux normes autoroutières de la RN 88 entre Rodez et l’A75 serait d’un peu moins de 300 millions d’euros pour environ 42 kilomètres ; ce qui est peu de choses au regard du budget de l’Etat, même si les finances publiques ne sont pas au mieux. Mais ne s’agit-il pas d’un investissement d’avenir ?
La réalisation rapide de la continuité autoroutière entre Rodez et Séverac-le-Château, l’un des deux seuls axes routiers du département à la charge de l’Etat, doit rester la priorité des priorités pour mettre un terme à l’enclavement du département. Une fois de plus, on ne peut que regretter que les actuels élus ruthénois n’aient pas été en mesure de soutenir activement cc dossier, essentiel s’il en est, pour la préfecture aveyronnaise.