La Haute Autorité pour la Primaire de la droite et du centre a validé la semaine dernière la liste des candidats retenus pour participer à la compétition. Au final, après examen des divers parrainages nécessaires pour chaque candidat (20 parlementaires et 250 élus répartis sur au moins 30 départements ainsi que 2 500 adhérents.
Les candidats à la Primaire de la droite et du centre seront donc 7 au total : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Bruno Le Maire, François Fillon, Nathalie Kosciusko-Morizet, Jean-François Copé qui ont obtenu leurs parrainages ainsi que Jean-Frédéric Poisson, désigné de plein droit, en tant que président du parti chrétien-démocrate.
Au total, 85 % des députés et sénateurs Les Républicains et la moitié des parlementaires UDI ont parrainé un candidat à la primaire.
Au niveau des parrainages des parlementaires, Nicolas Sarkozy arrive en tête (103 soutiens), devant François Fillon (78), Alain Juppé (72) Bruno Le Maire (34), Jean-François Copé (24) et Nathalie Kosciusko-Morizet (23). La répartition entre députés et sénateurs est très différente selon les candidats. Ainsi, Nicolas Sarkozy a ainsi reçu le soutien de 66 députés et seulement de 29 sénateurs ; à l’inverse, Alain Juppé a eu plus de succès chez les sénateurs (45) que chez les députés (23), tandis que François Fillon est a égalité (39 députés et 38 sénateurs). Quand à NKM, elle a davantage séduit les sénateurs (14 contre 9 députés), tandis que les députés donnaient l’avantage à Bruno Le Maire (20 contre 13 sénateurs) et Jean-François Copé (18 contre 5).
Selon une étude menée par le journal Le Figaro auprès des 353 parlementaires (304 Républicains, 39 UDI, 5 divers droite et 5 divers gauche) ayant parrainé l’un des 6 prétendants, il en ressort que seuls 23 députés Les Républicains sur un groupe de 198 membres n’ont signé pour aucun candidat alors que 23 sénateurs sont également dans ce cas sur un groupe de 147 membres seulement. Autant dire qu’ils ont beaucoup plus largement pris parti pour un candidat à la primaire. S’agissant de l’UDI qui a décidé de ne pas participer à la primaire, une majorité de ses parlementaires a parrainé un candidat : 16 députés sur 28 et 23 sénateurs sur 43.
La répartition des parlementaires ayant parrainé un candidat à la primaire
On retrouve des parrains dans la quasi-totalité des départements de la métropole avec au moins un parlementaire LR ou UDI, à une exception prés : l’Aveyron.
Pourtant, le département de l’Aveyron compte pas moins de quatre parlementaires de droite et du centre (deux députés LR et deux sénateurs LR et UDI). Il se distingue en n’ayant parrainé aucun candidat à la primaire. Ceci est d’autant plus surprenant que dans les deux tiers des départements métropolitains ayant une représentation de l’opposition, la totalité des parlementaires s’est engagée. Les parlementaires aveyronnais Les Républicains, dont certains sont déjà des anciens, se font ainsi remarquer par une neutralité pas très heureuse, ni guère courageuse. Ce qui en dit long sur l’engagement politique… En ces temps difficiles pour notre pays, ce non choix constitue une véritable erreur politique.
Sur un plan géographique, le record de parlementaires dans un même département est atteint par Nicolas Sarkozy dans les Alpes-Maritimes, avec 8 parrainages, soit les deux tiers des députés et sénateurs du département. Rappelons que le département comporte deux poids-lourds : Eric Ciotti le président du Conseil départemental et Christian Estrosi, président de la région PACA. Dans deux autres départements, le Rhône et son ancien «fief» des Hauts-de-Seine, Nicolas Sarkozy obtient 5 élus. Ce qui représente la moitié des élus des deux départements. Il devance également tous ses concurrents dans les départements de la Loire, l’Isère, l’Oise, le Var et Paris.
De son côté, Alain Juppé décroche la première place dans le Nord (6 parrainages contre 4 pour Sarkozy) et 3 parlementaires sur 4 dans son département de la Gironde ainsi qu’en Haute-Garonne. Alain Juppé obtient également des élus dans la Marne, terre d’élection de son bras droit Benoist Apparu, et dans plusieurs départements où certains élus sont réputés proches : la Charente-Maritime avec Dominique Bussereau, la Vienne avec Jean-Pierre Raffarin, le Bas-Rhin avec Fabienne Keller ou le Maine-et-Loire avec Christophe Béchu.
François Fillon obtient le soutien des trois parlementaires de son ancienne terre électorale de la Sarthe, mais aussi 4 des 5 parrainages vendéens, département de son ami Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat, dans le Val d’Oise, chez Jérôme Chartier, le Loiret et le Doubs et le Rhône où il fait jeu égal avec Nicolas Sarkozy. A noter que François Fillon est le candidat parrainé par des parlementaires du plus grand nombre de départements (47), devant Nicolas Sarkozy (45) et Alain Juppé (41). Bruno Le Maire est en tête dans l’Ain, dans l’Eure, l’Eure-et-Loir et surtout la Seine-et-Marne avec 4 parrainages. NKM a la plus forte proportion d’élus d’outre-mer ou représentant les Français établis hors de France.
Le calendrier de la primaire de la droite et du centre
Le 1er tour de la Primaire de la droite et du centre aura lieu le dimanche 20 novembre 2016 et le 2ème tour le dimanche 27 novembre 2016.
Le scrutin est ouvert à l’ensemble des électeurs français et aura lieu uniquement par bulletin papier (sauf certains Français de l’étranger) et sans procuration afin d’éviter les risques de fraude. Il se déroulera dans quelque 10.330 bureaux de vote répartis sur l’ensemble du territoire. La liste définitive (la localisation des bureaux de vote et heures d’ouverture) sera publiée au plus tard le 30 septembre.
Les électeurs, obligatoirement être inscrits sur les listes électorales, devront signer « une charte de l’alternance » dans laquelle ils indiqueront « partager les valeurs de la droite républicaine et du centre » et s’engager pour « l’alternance afin de réussir le redressement de la France ». Il leur faudra aussi s’acquitter 2 euros par tour. Le coût de revient de la primaire a été budgété « entre 5 et 8 millions d’euros ». Ce coût sera autofinancé à partir d’une participation de l’ordre de 2 millions d’électeurs.
L’objectif affiché des organisateurs de la primaire de la droite et du centre est d’approcher une participation de l’ordre de 3 millions de personnes, ce qui serait un véritable succès.
La campagne officielle pour le primaire a débuté le 20 septembre. Avant le 1er tour du 20 novembre, trois grands débats publics de deux heures 30 minutes seront organisés entre les divers participants (15 mn chacun):
- jeudi 13 octobre à 20 h 45 avec TF1, RTL, Public Sénat et LCI
- jeudi 03 novembre à 20 h 45 avec BFMTV, iTélé et leurs partenaires
- jeudi 17 novembre à 20 h 45 avec France2, Europe1 et leurs partenaires
En vue du 2ème tour fixé au 27 novembre, un face à face sera organisé entre les deux finalistes :
- jeudi 24 novembre à 20 h 45 avec TFI, France2, France-Inter et Le Monde
Cette primaire permettra de désigner le candidat unique de la droite et du centre à l’élection présidentielle de 2017. Tous les candidats se sont en effet engagés à se ranger derrière le vainqueur et à le soutenir en vue de la victoire.
Plus d’informations : Primaire de la droite et du centre 2016