Aveyron : Alors que la mise à 2 x 2 voies de la RN 88 traîne en longueur, les routes financées par le Conseil général avancent

25 novembre 2014

Depuis plus de 30 ans, l’Etat promet aux aveyronnais l’aménagement de la RN88 avec des caractéristiques autoroutières.

Un pas important avait été franchi en 2008 par le gouvernement Fillon qui avait fini par accepter de financer son aménagement à hauteur de 52% en ce qui concerne le tronçon d’environ 35 km, situé entre l’échangeur de Carmaux-nord (Croix de Mille) et Rodez, à la condition que le solde soit financé par la région Midi-Pyrénées (24%) et les Conseils généraux de l’Aveyron et du Tarn (24%). Les travaux ont été engagés fin 2010.

La mise à 2 x 2 voies de la RN88 traîne en longueur du fait de l’Etat

Depuis le début de l’année 2014, le tronçon entre Albi nord et le viaduc du Viaur est entièrement en service et les travaux devraient s’achever dans les prochains mois pour le tronçon entre le viaduc du Viaur et La Mothe. Ce tronçon de 14 km doit être mis en service au printemps 2015, avec prés d’un an de retard sur le programme initial. Il aura coûté 95 millions d’euros. A cette date, il restera encore 15 km à réaliser (déviation de Baraqueville) pour achever la mise à 2X2 voies de la RN 88.

Les travaux de ce dernier tronçon au sud de Rodez, entre La Mothe et Calmont, ont débuté à l’automne 2014 mais le rythme n’est guère soutenu. Leur coût est de 120 millions d’euros. Initialement prévus pour se terminer en 2015, ce tronçon ne devrait, dans le meilleur des cas, être achevé avant 2018, voire 2019, soit avec plus de 4 ans de retard imputables à l’Etat. A cette date, avec les travaux actuellement en cours sur la déviation d’Albi, le Grand Rodez devrait enfin relié à Toulouse, la capitale régionale, via une véritable infrastructure autoroute.

Il aura fallu beaucoup de temps et de persévérance pour en arriver là. Rappelons que ces importants travaux n’ont pu se faire qu’avec une participation financière de l’ordre de 100 millions d’euros du Conseil général et de la Région. Pour autant, le chantier de la RN 88 à 2 x 2 voies est encore loin d’être achevé. Outre les retards importants pris sur les tronçons situés entre Le Puy-en-Velay (Haute-Loire) et l’A75 (Lozère), il reste deux gros points noirs en Aveyron : le contournement du Grand Rodez et bien sûr l’important tronçon de 42 km entre Rodez et l’A75 (Séverac-le-Château) dont le coût est estimé à 280 millions d’euros.

Le cavalier seul du Conseil général auprès de l’Etat en faveur l’aménagement autoroutier entre Rodez et l’A75

On ne peut que regretter le silence des élus du Grand Rodez sur ce dossier pourtant essentiel du contournement du Grand Rodez qui sera dans les prochaines années, le gros point noir de la circulation automobile entre Toulouse et Séverac-le-Château (A75). Comment des élus un tant soit peu responsables peuvent-ils à ce point ne rien faire pour éviter l’asphyxie progressive de toute l’agglomération qui est pourtant le poumon économique du département ?

Le dynamisme du Conseil général de l’Aveyron tranche face à l’inconsistance des élus du Grand Rodez. Alors même qu’il a du investir sur ses fonds propres pour compenser le désengagement de l’Etat sur la RN88, le Conseil général se bat en faveur de la poursuite de l’aménagement de cette liaison autoroutière vers l’A75 et va même jusqu’à proposer de participer à nouveau à son financement. Dommage que les élus ruthénois ne soient même pas capables de soutenir une motion en faveur de cet aménagement aux côtés du Conseil général. A croire que le désenclavement routier du Grand Rodez ne les concerne pas !

Alors que le département de l’Aveyron avait de 2012 à 2014 une ministre déléguée à la décentralisation : Anne-Marie Escoffier, par ailleurs conseiller général et sénatrice de l’Aveyron, le dossier de la RN88 à 2 x 2 voies entre Rodez et Séverac-le-Château n’a pas avancé d’un pouce.

Parmi les élus aveyronnais, force est de constater que Jean-Claude Luche, président du Conseil général et aujourd’hui sénateur de l’Aveyron (depuis septembre 2014) est bien le seul à se battre sur ce dossier en arguant de l’urgence de l’aménagement de cette dernière section. Il souhaite que les conditions de sa complète réalisation soient réunies rapidement sur la base de caractéristiques autoroutières, afin d’assurer la sécurité et le développement économique du département, en regrettant l’absence de décision concernant le grand contournement de Rodez.

Malgré une situation budgétaire tendue, le Conseil général a investi plus de 150 millions d’euros dans le réseau routier pour moderniser le réseau routier

Ces dernières années, le Conseil général a engagé d’importants travaux d’aménagements à 3 voies avec créneau de passement, du réseau routier départemental et notamment :

  • RD 840 (déviation de Viviez), entre Decazeville et Viviez, soit environ 5 km
  • RD 840 (côte de Nuces), entre Nuces et l’aéroport de Rodez-Aveyron, soit environ 4 km
  • RD 911 (déviation de Pont-de-Salars), soit prés de 5 km
  • RD 911 (côte de Saint Germain), entre Millau et l’échangeur A75, soit environ 2 km
  • RD 988 (déviation de Curlande), entre le Causse-Comtal et Bozouls, soit environ 7 km
  • RD 992 (côte de Raujoles), entre Creissels et Saint Georges-de-Luzençon, soit 2 km
  • RD 840 (côte d’Hymes), entre Firmi et Saint Christophe, soit prés de 3 km

Depuis 2008, c’est ainsi plus de prés de 150 millions d’euros qui ont été investis sur le seul réseau routier, soit 100 millions pour les routes départementales et 50 millions pour la mise à 2X2 voies de la RN 88 entre le viaduc du Viaduc du Viaur et Rodez.

Ce dernier tronçon achevé courant novembre 2014 est celui de la RD 840 (ancienne RN 140 déclassée). D’un coût total de 8 millions d’euros, il aura été financé pour plus de moitié par l’Etat et pour le reste par le Département et la Région, s’agissant d’une route nationale récemment transférée au département. Il vient compléter les travaux déjà réalisés sur cet axe très fréquenté entre Rodez et l’autoroute A20 ces dernières années.

Ces travaux routiers lourds, indispensables à la mise aux normes du réseau départemental, ont concernés des tronçons à fort trafic en vue de renforcer la sécurité routière et faciliter le développement économique.

La déviation d’Espalion : l’un des plus gros chantiers conduit par les Conseil général

Cette déviation était attendue depuis plus de 30 ans ! Depuis l’été 2014, cet important chantier de la déviation d’Espalion sur la RD 920, reliant Rodez à Aurillac est enfin engagé. C’est un tronçon de plus en plus fréquenté (7 500 véhicules jours) et dangereux du fait de sa forte déclivité, à l’entrée d’Espalion, qui sera ainsi mis en sécurité. Il reliera les 4 Routes au sud d’Espalion à la zone artisanale de La Bouysse, route d’Estaing, à l’ouest d’Espalion.

L’aménagement de la déviation porte sur une longueur de 4 km et prévoit deux échangeurs dénivelés, l’un aux 4 Routes et l’autre à hauteur du village de Bessuéjouls, pour traverser la RD 556. Trois créneaux de dépassement sont prévus : deux dans le sens Espalion-Rodez d’une longueur totale de 1,8 km et un de 750 m dans le sens descendant Rodez-Espalion. Le principal ouvrage d’art sera le pont à trois travées de 160 mètres de long qui franchira le Lot à hauteur du hameau de La Bouysse. Enfin, un giratoire dont la construction est achevée, raccordera la déviation à la RD 920 à l’entrée d’Espalion.

Le chantier de la déviation d’Espalion d’un coût évalué à 25 millions d’euros devrait être achevé mi 2016.

Au cours de cette même année 2016, le Conseil général devrait engager un autre grand chantier : celui de l’aménagement du fameux « barreau de Saint Mayme », reliant l’actuelle rocade de Rodez (RN88), à hauteur du village du même nom, au Causse Comtal, sur la RD 920. Cette déviation longue de 7 km tant attendue par les ruthénois, permettra de relier le nord-Aveyron à Rodez, en contournant les importantes zones commerciales de Sébazac-Concourés et d’Onet-le-Château dont l’accès est régulièrement engorgé.

Dans ce contexte, on ne peut que regretter l’inertie de la communauté d’agglomération du Grand Rodez sur un dossier qui la concerne directement et sur lequel elle est aux abonnés absents. Quand les élus du Grand Rodez vont-ils enfin se saisir du dossier de la déviation et du contournement de l’agglomération ?


Espace : Grâce à Rosetta, l’Europe permet à l’humanité de faire un pas de géant dans le domaine de l’exploration spatiale

19 novembre 2014

Rosetta est une mission de l’ESA (European Space Agency). C’est la 1ere mission dans l’histoire à se mettre en orbite autour d’une comète, à l’escorter autour du Soleil puis à déployer un atterrisseur à sa surface.

Selon les données du CNES (Centre national d’études spatiales), le 13 octobre 2014 à 0h00, la sonde Rosetta se situait à 477,1 millions de km de la Terre et à 477,3 millions de km du Soleil. Le délai de communication avec Rosetta est de l’ordre de 1 591 s ; il faut donc 26 min 31 s aux données émises par Rosetta pour atteindre la Terre.

La distance minimale entre la comète et le Soleil, le périhélie, se produira le 13 août 2015 à 185,9 millions de km et Rosetta devrait toujours être en orbite autour du noyau pour observer l’évolution de son activité. La distance entre la Terre et 67 P – Churyumov-Gerasimenko va augmenter jusqu’au 21 décembre prochain (527 millions de km), puis elle commencera à diminuer. Au périhélie, notre planète sera à 270 millions de km du noyau et le délai de communication sera d’une quinzaine de minutes.

L’objectif principal de la mission est de recueillir des données sur la composition du noyau de la comète 67 P – Churyumov-Gerasimenko et son comportement à l’approche du Soleil, en vue d’améliorer notre connaissance du processus de formation système solaire dont les comètes constituent des éléments clefs pour la compréhension de son évolution.

La mission Rosetta est pilotée par l’ESA depuis son centre de contrôle de Darmstad en Allemagne (European space operation centre), en collaboration avec le CNES à Toulouse. Le programme Rosetta demeure un projet phare pour l’ESA qui a investi plus d’un milliard d’euros dans cette mission.

La sonde Rosetta avait été lancée le 2 mars 2004 par le lanceur Ariane 5. Dans un souci d’économie, elle a passé une grande partie de son temps en mode hibernation pour se réveiller de sa longue léthargie électronique le 20 janvier 2014, à l’approche du système solaire et de son objectif. Après 10 ans de voyage et plus de 6,5 milliards de km dans le système solaire, la sonde européenne Rosetta a entamé le 6 août sa phase de mise en orbite autour du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko et réalisé de nombreux clichés.

Le 12 novembre 2014, le vaisseau-mère Rosetta a largué son petit robot scientifique Philae sur 67P – Churyumov-Gerasimenko. Après plusieurs rebonds à la surface de la comète, Philae s’est finalement stabilisé contre une paroi et les caméras ont pu réaliser des images de l’environnement de l’atterrisseur. Moins de 24 h après l’atterrissage du robot Philae sur la comète, le check up de Philae s’est poursuivi toute la nuit et les 1eres données collectées par les instruments à la surface ont été transmises au CNES à Toulouse pour exploitation.

Deux jours plus tard, le robot Philae est entré en hibernation du fait de l’absence d’énergie solaire dans sa position actuelle, non sans avoir préalablement mené à bien sa mission avec notamment la transmission des données relatives au forage réalisé à proximité. Des données très attendues par la communauté scientifiques. « On a tout reçu« , s’est félicité Jean-Pierre Bibring, responsable scientifique de l’atterrisseur au CNES. « Tout s’est déroulé exactement comme prévu. On a même pu faire la rotation pour optimiser la réception de lumière sur les panneaux solaires« .

L’hibernation de Philae ne marque pas la fin de sa vie, loin de là. En se rapprochant du soleil, la comète va être de plus en plus exposée à la lumière de l’étoile, ce qui devrait permettre, d’ici à quelques mois, de remettre en marche la sonde pour poursuivre les travaux. « Je suis convaincu qu’on est capables de maintenir Philae en survie jusqu’à ce que ses panneaux solaires puissent se recharger suffisamment en se rapprochant du soleil« , a confié M. Bibring.

En attendant, les chercheurs ne cachent pas leur enthousiasme à l’examen des premiers résultats transmis. Ils assurent que 80 % des expériences inscrites au programme ont pu être menées à bien, et que les données recueillies pourraient radicalement changer notre connaissance de l’espace. « Rien ne ressemble à ce que l’on avait prévu« , s’est félicité Jean-Pierre Bibring. « On s’aperçoit que c’est de plus en plus différent de ce que l’on imaginait, c’est fantastique ! ».

La NASA n’a pas manqué de féliciter l’ESA, son équivalent européen, pour la réussite de cette importante mission, probablement la plus importante après les explorations lunaires, il y a plus de 40 ans. Voilà encore un domaine où l’Europe avance à pas de géants : un exemple à suivre.

La réussite de la mission Rosetta coïncide avec la sortie sur les écrans français du film américain « Interstellar », réalisé par le britannique Christopher Nolan. Probablement l’un des meilleurs films de science-fiction jamais réalisé, à l’image de ce que fût en son temps, c’était en 1968, le célèbre « 2001, l’Odyssée de l’Espace » réalisé par Stanley Kubriek, à l’époque des missions lunaires de la NASA. D’ailleurs, « Interstellar » devait initialement être produit par célèbre Ridley Scott.

Le film « Interstellar » raconte la mission d’un groupe d’explorateurs partis dans l’univers durant des décennies à la recherche de planètes susceptibles d’accueillir les réfugiés de Terre. Pour cela, ils utilisent une faille dans l’espace-temps afin de repousser les limites humaines et pouvoir parcourir des distances astronomiques dans un voyage interstellaire où les explorateurs sont mis en hibernation durant leur long voyage.

Comme quoi, la fiction peut parfois s’approcher de la réalité.


France : Après l’ultimatum de Poutine, Hollande n’a d’autre choix que de reporter, voire d’annuler, la livraison du Vladivostok

17 novembre 2014

La France devait livrer courant septembre 2014 à la Russie le premier des deux bâtiments BPC (bâtiment de projection et de commandement) de la classe « Mistral » ; un navire de débarquement conçu pour être déployé dans le grand nord et qui fait aujourd’hui tant défaut à la marine russe. La France a suspendu sa livraison en raison de l’attitude de la Russie en Ukraine. Hollande a conditionné la livraison du « Vladivostok » à un accord de cessez le feu avec les séparatiste pro-russes et la neutralité de la Russie. Celle-ci a été reportée à début décembre.

Les navires Mistral sont des bâtiments de dernière génération, très bien équipés, pouvant emporter 16 hélicoptères, une cinquantaine d’engins blindés et prés de 700 hommes de troupes. Ce type de bâtiment polyvalent, le plus important après les porte-avions, mesure 200 m de long et jauge 22 000 tonnes. Equipé d’un hôpital de 70 lits, le Mistral permet à une unité combattante de se déployer rapidement et en totale autonomie sur les divers théâtres d’opérations mondiaux. En cela, il s’agit d’un équipement militaire offensif particulièrement sensible.

Au moment où le conflit en Ukraine repart de plus belle avec la montée en puissance de la Russie aux côtés des séparatistes, Hollande se trouve doublement piégé. Outre la pression importante des alliés de la France, Hollande doit faire face à l’ultimatum que vient de lancer Poutine qui fixe à fin novembre la date limite de livraison du premier navire « Vladivostok », sous peine d’exiger de la France d’importantes compensations financières.

Du côté des pays de l’Otan, des USA et de l’Australie, d’amicales pressions s’exercent pour que la France ne livre pas les navires à la Russie. Ce qui se comprend aisément dans le contexte présent. De la Pologne aux Etats baltes, ennemis jurés de Poutine, de nombreux pays demandent à Hollande de renoncer définitivement à cette livraison. En contrepartie, ils se disent même prêts à acquérir d’importants matériels militaires à la France en compensation, comme des hélicoptères de combat. On dit même que le Canada pourrait se porter acquéreur des navires destinés à la Russie !

Une chose est sûre, dans un contexte mondial très tendu avec la Russie de Poutine qui menace d’intervenir directement en Ukraine, la France n’a d’autre choix que de renoncer, au moins pour l’instant, à la livraison des deux bâtiments de guerre. Membre fondateur de l’Europe mais aussi de l’Otan, il serait irresponsable pour elle d’ignorer ses alliances et céder aux injonctions de Poutine au moment même où il prépare une invasion de l’Ukraine que défendent l’ensemble des pays de l’Union européenne.

Face à l’attitude agressive, pour ne pas dire belliqueuse, de la Russie en Ukraine, la France doit se montrer responsable. Quand bien même cela devrait avoir à terme un coût financier élevé, dans ce rapport de force avec Poutine, c’est la crédibilité politique et militaire de la France qui se joue au niveau mondial. Pour une fois, espérons que Hollande saura faire preuve de fermeté !

Rien ne permet d’affirmer que refuser d’honorer ce contrat avec la Russie porterai préjudice à l’industrie de défense française.


Catalogne : Plus de 80% des personnes qui ont pris part au vote ont dit « oui à l’indépendance »

14 novembre 2014

Depuis la suspension du référendum prévu par le gouvernement catalan par le tribunal Constitutionnel espagnol voici quelques semaines à la demande du chef de gouvernement espagnol Mariano Rajoy , la tension n’a cessé de monter d’un cran entre les protagonistes.

Les Catalans se sont rendus massivement aux urnes pour dire « oui » à l’indépendance : « A Catalunya ara »

Le bras de fer s’est poursuivi dimanche 9 novembre 2014 avec l’organisation d’un vote se substitution, en lieu et place du référendum prévu par Artur Mas, le président de la Generalitat de Catalunya. Après deux ans d’attente et de rebondissements, les catalans ont finalement pu déposer leurs bulletins l’urne. Répondant à l’appel du gouvernement catalan et des représentants de citoyens favorables à ce vote, 2.305millions d’électeurs résidents en Catalogne ont répondu hier aux deux questions sur leur futur : Voulez-vous que la Catalogne soit un état ?  Si oui ; voulez-vous que cet état soit indépendant ?

Le caractère symbolique de ce vote n’a pas freiné les catalans ; bien au contraire, il semble que la décision de Madrid de s’opposer au référendum ait largement motivé les partisans de l’indépendance.

Même si le résultat ne peut être considéré comme réellement représentatif puisque organisés directement par des comités de citoyens et non des agents publics, il n’en représente pas moins l’opinion d’une part importante de catalans, même si les votants ont été majoritairement ceux qui sont favorables à l’indépendance. Selon les résultats de la consultation du 9 novembre, prés de 81 % des votants se sont prononcés pour l’indépendance : « A Catalunya ara »

Artur Mas en ordre de bataille pour l’après consulta : « És el moment de l’alta política, no dels tribunals

Pour Artur Mas, le président de la Generalitat de Catalunya, ce scrutin a été un véritable « succès ». Conscient du poids médiatique et politique de ce scrutin non reconnu par les autorités espagnoles, il s’est rapidement exprimé dans la soirée de dimanche en plusieurs langues face aux médias venus du monde entier : « …Nous avons de nouveau démontré clairement que nous voulons nous autogouverner. Nous avons fait un pas de géant dans notre légitime aspiration à vouloir décider de notre futur politique… ».

Le président de la Généralitat de Catalunya a réaffirmé son entière responsabilité légale dans l’organisation de ce scrutin. L’essentiel pour Artur Mas était, au travers de ce vote, était de démontrer que la Catalogne « aura mérité le droit d’organiser un vrai référendum » et surtout de faire pression sur Madrid qui refuse toute forme d’indépendance de la Catalogne, la province la plus riche d’Espagne avec le Pays-Basque qui revendique également son indépendance.

Les négociations avec Madrid vont se poursuivre de plus belle avec une Catalogne renforcée dans sa volonté d’indépendance. Mais il reste encore un long chemin à parcourir avant de faire plier Madrid qui ne semble pas prête à céder au vu des enjeux.

Nombres d’autres régions d’Europe aspirent à une grande autonomie, voire à l’indépendante

Si la Catalogne reste l’une des régions d’Europe qui revendique haut et fort son souhait d’être indépendante, de nombreuses autres régions bataillent dans ce sens, même si c’est parfois avec une moindre mobilisation.

Voici quelques semaines, il y avait eu le référendum des Ecossais qui aspirent eux aussi à l’indépendance. Malgré la forte pression du gouvernement du Royaume-Uni, prés de 48% des Ecossais s’étaient prononcés pour l’indépendance. Jamais une grande région d’Europe n’a été aussi prés de l’indépendance. Ce n’est probablement qu’une question de temps.

Outre ces importantes régions, on peut la Flandre en Belgique ; le Pays-Basque en Espagne et bien sûr nombre de régions françaises parmi lesquelles : l’Alsace, la Bretagne, le Pays-Basque, la Corse et bien sûr l’Occitanie, la plus grande région française dont Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. A défaut pour l’Etat français d’avoir accordé une certaine autonomie à ces régions à fort caractère et ignoré, pour ne pas dire méprisé les spécificités culturelles régionales, le jacobinisme centralisateur des gouvernements français est en train de provoquer un véritable mouvement de fond qui va voir les revendications de ces régions s’affirmer au fil des ans. Pas sûr que la constitution française, aussi solide soit-elle, suffise à interdire toute évolution en ce sens à moyen terme.

Vers la fin des Etat-nation d’Europe ?

Avec l’Union européenne et le nécessaire développement fédéralisme qui paraît être le seul moyen de sortir l’Europe de l’impasse actuelle, n’en déplaise à certains nationalistes nostalgiques, les Etats nations sont condamnés à perdre de l’influence au profit des régions dont nombre d’entre-elles chevauchent d’ailleurs plusieurs pays. Cette évolution est inéluctable et salvatrice pour l’Europe car les spécificités régionales qui sont une réelle richesse.

Demain pourrait ainsi voir apparaître la grande nation occitano-catalane qui partage la même histoire et une langue sœur. N’oublions pas qu’à la fin du Moyen-âge, cette région était l’une des plus riches et des plus avancées au plan économique, politique et culturel de toute l’Europe.

La probable fusion prochaine, sous l’impulsion de l’Etat français, des régions de Midi-Pyrénées et de Languedoc-Roussillon, le cœur des régions occitanes de France, ne pourra que contribuer à favoriser le développement d’une grande région du Languedoc homogène et cohérente et à renforcer son identité occitane. Ce qui, à terme, conduira à un rapprochement avec les catalans dont nous partageons beaucoup de valeurs et une longue histoire commune.

C’est la raison pour laquelle le combat de la Catalogne pour l’indépendance est suivi avec beaucoup d’intérêt dans de nombreuses régions d’Europe.


Grand Rodez : Un président sur la défensive et une commune de Baraqueville déterminée à retrouver le Pays Baraquevillois pour créer le Grand Ségala

10 novembre 2014

Mardi 04 novembre 2014 s’est tenu un conseil d’agglomération du Grand Rodez. Parmi les questions à l’ordre du jour, il y avait l’examen de la demande de sortie de l’agglomération des communes de Baraqueville et Camboulazet. A noter la présence de nombreux policiers, à la demande du président de l’agglomération. Une présence pour le moins disproportionné et inopportune alors même que M. Christian Teyssèdre est directement responsables des fortes tensions sur le sujet qui mobilisent l’ensemble des élus et populations du Pays Baraquevillois.

Un vote pour ou contre le retrait de Baraqueville et Camboulazet pour le moins contestable

Alors que d’une part, la commune de Manhac ne s’est pas encore prononcée sur le sujet et qu’elle dispose d’un délai jusqu’au 25/12/2014 pour le faire et que, d’autre part, les communes ne pourront sortir de l’agglomération avant le 01/01/2016, le bureau de l’agglomération avait décidé de soumettre la question du retrait à l’ordre du jour. Pourquoi tant de précipitation alors que la question de la sortie des communes de Baraqueville et de Camboulazet ne se pose pas tant que celle de Manhac ne se sera pas prononcée ? Pour mettre la pression sur les communes concernées et les élus du Pays Baraquevillois ? Ce qui est certain, c’est qu’il s’agissait là d’une manœuvre de division qui ne peut d’exacerber les tensions, sans rien régler durablement.

Dans ce contexte, un vote de l’agglomération du Grand Rodez n’avait aucun sens. Tout au plus, cela démontre une fois de plus les pratiques peu respectueuses de la démocratie locale du président de l’agglomération qui entend d’abord imposer ses vues aux autres communes, quitte à le faire par la force.

Ceux qui connaissent M. Teyssèdre ne sont guère étonnés par de telles pratiques. Lui qui avait tout fait en coulisse pour faire entrer à tout prix Baraqueville et quelques autres communes, n’entend manifestement pas céder et les voir quitter l’agglomération. Ce serait pour lui un échec cuisant et désastreux sur le plan politique et il en est conscient lui qui, il n’y a pas si longtemps, se ventait d’avoir réussi à étendre le périmètre de l’agglomération. Pour combien de temps et à quel prix ?

Peu lui importe l’intérêt des communes de Baraqueville, Camboulazet, Manhac ou de la communauté de communes du Pays Baraquevillois ; la seule chose qui lui importe, c’est de verrouiller le périmètre de l’agglomération coûte que coûte. L’intervention fort maladroite et laborieuse et l’ancienne maire de Baraqueville a d’ailleurs confirmé que cette adhésion s’était faite à la demande du président de l’agglomération, sans aucune étude financière préalable et sans la moindre discussion avec les élus de la communauté de commune du Pays Baraquevillois. On comprend mieux les résultats désastreux de cette extension forcée, bien loin d’une adhésion partagée.

Des arguments du président de l’agglomération peu convaincants et pour le moins manipulateurs

Les arguments du président de l’agglomération ont d’ailleurs été tout, sauf convaincants. A l’entendre, l’agglomération du Grand Rodez doit s’étendre à tout prix pour atteindre une taille critique qu’il juge à une bonne trentaine de communes et une population de 90 000 habitants. On n’en prend manifestement pas le chemin à Rodez ! Et de citer de nombreuses agglomérations voisines qui comportent un plus grand nombre de communes, comme Albi, Aurillac ou Castres. Si on peut qu’être d’accord sur cet objectif, cela ne saurait justifier des adhésions forcée et contraires aux intercommunalités voisines. Une extension, comme cela est le cas ailleurs, ne peut se faire, au contraire, que sur la base d’une adhésion volontaire et partagée par l’ensemble des parties.

Le fait que l’agglomération de Rodez n’ait pu passer que de 8 communes à 11 en 2014, contre 30 ou même cinquante pour des communautés comparables, démontre au besoin l’échec du président de l’agglomération qui s’est avéré incapable de négocier l’adhésion des communes voisines, dont certaines font pourtant partie du bassin de vie de Rodez. Il y a là un sérieux problème de méthode comme le démontre l’actuelle demande de sortie des communes pourtant entrées il y a moins d’un an. L’échec n’en est que plus flagrant.

Quant à la création d’intercommunalités comportant plus de 70 communes sur une très vaste zone comme Figeac, sans cohérence particulière, n’a aucun sens et parait vouée à l’échec.

Autre argument fallacieux avancé par M. Teyssèdre, seulement 38% des actifs baraquevillois travailleraient à Baraqueville contre 48% à Rodez ; ce qui à l’entendre, justifierait son intégration dans le Grand Rodez. On peut rétorquer que la plupart des chefs-lieux de cantons voisins sont dans le même cas, voire pire, comme Marcillac-Vallon, Bozouls, Pont-de-Salars sans parler de nombreuses communes directement voisines de l’agglomération comme Flavin, Agen, La Loubière, Rodelle, Salles-la-Source… Dans ces communes, qui font d’ailleurs partie intégrante du bassin de vie de Rodez, c’est plus de 80% de la population active qui travaille sur le Grand Rodez. Pourtant, aussi surprenant que cela puisse paraître, ces communes n’ont pas intégré la communauté d’agglomération du Grand Rodez. Probablement à défaut d’avoir pu les convaincre, M. Teyssèdre s’acharne sur Baraqueville, Camboulazet et Manhac.

Plutôt qu’une extension à tout prix, mieux vaut conserver une taille plus modeste mais avec un territoire homogène et cohérent qui partage la même vision de l’avenir. Contrairement à ce que pense M. Teyssèdre, une intercommunalité ne peut se construire principalement sur des objectifs visant à obtenir les meilleures dotations de l’Etat ou de la région. Qui plus est, contrairement à ce qu’il a affirmé en Conseil d’agglomération, les communautés de communes pourront aussi bien prétendre à ces subsides financiers pour peu que leur taille soit suffisante.

Un maire de Baraqueville déterminé à sortir de l’agglo et sûr de son bon droit

Jacques Barbezanges élu en mars 2014, maire de Baraqueville, a très calmement rappelé la précipitation et l’impréparation qui avaient prévalues lors de l’adhésion de sa commune. Et d’affirmer que si un véritable dialogue et des études sérieuses avaient été menés préalablement, Baraqueville n’aurait jamais adhéré au Grand Rodez. En effet, non seulement le coût financier était trop élevé mais surtout il mettait en péril la communauté de communes du Pays Baraquevillois, dont le bourg centre de Baraqueville constitue l’ossature indispensable à sa survie. La démonstration a été convaincante et a été appuyée par de nombreux applaudissements.

Après cette réunion, les élus de la communauté de commune du Pays Baraquevillois ont collectivement et publiquement dénoncé l’attitude et les allégations du président de l’agglomération du Grand Rodez. Pour eux, tout cela n’est que mascarade destinée à semer la confusion et faire pression sur la commune de Manhac. Pour eux, comme pour d’autres, les promesses des élus de l’agglomération ne sont rien d’autre que du vent et des mensonges.

Au final, pas moins de 23 élus se sont abstenus lors du vote, dont 13 avaient quitté l’hémicycle, alors que 28 élus se sont prononcé contre les retraits de Baraqueville et Manhac. Un résultat principalement acquis grâce aux élus communautaires de Rodez, Onet-le-Château et Luc La Primaube dont les maires s’opposent à la sortie des comme de l’agglomération.

Rappelons que le souhait de quitter l’agglomération du Grand Rodez reste le libre choix de chaque commune. De par leur histoire et leur proximité, les communes du Pays baraquevillois sont en droit de lier leur avenir à une autre intercommunalité, surtout si l’on considère leur long parcours ensemble depuis des décennies. Ceci d’autant plus que les communes de Baraqueville, Camboulazet et Manhac, comme le Pays Baraquevillois auquel elles appartenaient il y a peu, ont le projet de se marier avec les intercommunalités voisines de Naucelle, Rieupeyroux et Cassagnes-Begonhés pour constituer le Grand Ségala. Pourquoi s’y opposer alors qu’il s’agira d’une entité de prés de 20 000 habitants, parfaitement cohérente et qui disposera d’une taille critique suffisante et pourra fonctionner en totale autonomie, en étroite relation avec l’agglomération du Grand Rodez ?

A vrai dire, il faut bien l’avouer, les difficultés d’extension proviennent tout simplement de l’incapacité pour les élus de l’agglomération du Grand Rodez de présenter un projet crédible, susceptible de convaincre les communes voisines de la rejoindre. Indiscutablement, ceci marque l’échec de la méthode suivie par M. Teyssèdre, président de l’agglomération. Cet échec de l’intégration de Baraqueville sera lourd de conséquence et risque de constituer un véritable frein à son extension à court terme. Ce qui est tout à fait dommageable pour la cohésion et les partenariats futurs entre l’agglomération du Grand Rodez et les intercommunalités voisines.


Grand Rodez : L’échec de l’extension du périmètre de l’agglomération

3 novembre 2014

Depuis le 01 janvier 2014, la communauté d’agglomération du Grand Rodez a intégré trois nouvelles communes : Baraqueville, Manhac et Camboulazet, soit 11 communes au total. Rappelons que la commune de Camboulazet n’avait pas voté de délibération en ce sens et avait été rattachée d’office à la communauté d’agglomération du Grand Rodez (CAGR) par décision préfectorale.

Chacun sait que si les communes de Baraqueville et Manhac ont brusquement décidé de rejoindre l’agglomération du Grand Rodez courant 2013, sans consulter préalablement leurs habitants, ni les autres communes membres de la communauté de communes du Pays Baraquevillois, c’est d’abord pour répondre à une « amicale » pression du président socialiste de l’agglomération du Grand Rodez. M. Teyssèdre, à défaut de pouvoir se prévaloir d’un bon bilan au sein de l’agglomération, avait en effet fait de l’extension du périmètre de l’agglomération, sa priorité.

La politique de l’enfumage pour parvenir à une extension de l’agglomération

La politique s’est ainsi invitée dans ce dossier qui a été mené dans la plus grande précipitation, juste avant les élections municipales de mars 2014, histoire pour le président de l’agglomération de pouvoir affirmer : « Regardez, j’ai réalisé l’extension du Grand Rodez, ce que n’avait pu faire jusqu’alors… ». Du vent en encore du vent… On le connaît Christian Teyssèdre ! Sauf qu’en agissant de la sorte et à la va vite, cette extension « politique » a été réalisée dans de très mauvaises conditions à bien des égards. Moins d’un an plus tard, on voit les dégâts et ce sont les nouveaux entrants en paient le prix fort.

Rappelons que ce sont les élus socialistes de Baraqueville et Manhac qui ont été approchés par l’agglomération du Grand Rodez en vue de rejoindre cet EPCI et non l’inverse comme le laissent croire certains. Si Baraqueville a effectivement demandé à rejoindre l’agglomération, c’est uniquement sur l’insistance du président de l’agglomération et non par conviction et intérêt.

Pour preuve, aucun véritable débat n’a eu lieu au niveau de la commune de Baraqueville et, plus grave, aucune étude sérieuse n’a été faite préalablement à cette extension en vue d’éclairer les choix des élus. D’où les tensions qui n’ont cessé de monter dans ce dossier complexe. Du fait de leur proximité politique avec le président de l’agglomération, les élus de ces deux communes n’ont pas su résister aux promesses (dans ce domaine le président de l’agglomération est imbattable) et ont décidé, unilatéralement et sans s’enquérir des conséquences financières, de rejoindre le Grand Rodez.

Une étude relative à l’impact financier de l’adhésion de la commune de Baraqueville à l’agglomération du Grand Rodez a été demandée tardivement et n’a d’ailleurs été communiquée que le 24 mars 2014, soit postérieurement au second tour des élections, tellement les conclusions étaient négative pour la commune. En voici le résumé : « Eu égard aux données du budget primitif 2014 et des derniers échanges, la situation financière de la ville de Baraqueville est en grave détérioration, et ce dés 2014 ». Et de conclure : « Afin d équilibrer le budget 2014 et suivants, la ville de Baraqueville devra augmenter ses taux ménages de 15% en 2014 et 70% en 2015… » Sans commentaire !

Ceci démontre que la décision de Baraqueville était une décision purement politicienne, contraire aux réalités du terrain et à ses propres intérêts financiers. Comment les élus baraquevillois ont-ils pu ce laisser berner ainsi ? Amputée de son important bourg centre de 3 000 habitants (plus d’un tiers de sa population) qui faisait la force et le dynamisme de l’intercommunalité, le territoire n’était plus viable et ne pouvait être organisé de manière cohérente.

Une extension du périmètre de l’agglomération irréaliste, fortement contestée par la population et les nouveaux élus municipaux

Pourquoi, dans ces conditions, l’Etat et le préfet de l’époque ont-ils soutenu une telle démarche qui déstabilisait durablement une communauté de commune qui fonctionnait fort bien jusque là et ne pouvait que conduire à l’échec à court terme ?

La seule explication plausible est que les autorités administratives n’ont probablement pas voulu aller à l’encontre du président de l’agglomération du Grand Rodez qui, après des tentatives infructueuses avec d’autres communes voisines, pourtant partie intégrante de son bassin de vie, tenait à tout prix réaliser une extension du périmètre de l’agglomération. Sachant que les communes de Baraqueville, Manhac et Camboulazet font partie du bassin de vie correspondant au canton de Baraqueville, comment l’Etat a-t-il pu ignorer les conséquences néfastes de cette adhésion forcée pour ces mêmes communes et plus encore pour la communauté de communes du Pays Baraquevillois.

Les élus de la commune de Baraqueville et de la communauté de communes du Pays Baraquevillois dénoncent le manque d’information des élus qui a prévalu au cours de la période de négociation et notamment le manque de transparence de l’Etat et du président de l’agglomération du Grand Rodez qui ne pouvaient ignorer le coût financier d’une telle opération pour la commune de Baraqueville, comme pour la communauté de commune, privée de son chef-lieu.

Devant tant d’incohérence, pour ne pas dire d’incompétence, lors des élections municipales de mars dernier, les habitants de Baraqueville ont massivement élu une nouvelle municipale en signe de désaccord. Ce qui en dit long sur les conditions d’adhésion et l’absence de démocratie locale qui ont prévalu au cours de la période antérieure. Dans la foulée, conforté par la forte dégradation des comptes de la commune, le nouveau maire Jacques Barbezanges a organisé courant juin 2014 une consultation publique sur l’éventuelle sortie de sa commune de l’agglomération du Grand Rodez.

Au final, avec une belle participation de 54.47%, pas moins de 66,38% des électeurs baraquevillois se sont prononcés pour la sortie de l’agglomération du Grand Rodez : « Oui je suis d’accord pour sortir du Grand Rodez ». Le résultat a le mérite d’être clair. Pour Jacques Barbezanges, le maire de Baraqueville: « Ce résultat est sans appel. Il reflète une volonté de sortir de l’agglomération, et c’est dommage qu’on n’ait pas commencé par organiser une telle consultation il y a 3 ans de cela. Ce résultat nous conforte dans notre démarché de sortie de l’agglomération, mais vous savez il ne s’agit là que d’une première étape. Il reste encore des étapes mais j’espère que notre mobilisation sera entendue. » Et de poursuivre : « Cela nous encourage à poursuivre notre démarche de retrouver nos amis du Ségala. »

L’objectif pour Baraqueville est aujourd’hui de construire un nouveau projet intercommunal cohérent et crédible : le Grand Ségala

Quelques mois après les élections municipales, les conseils municipaux de Baraqueville et de Camboulazet ont voté une délibération demandant leur sortie de la communauté d’agglomération du Grand Rodez. De son côté, la commune de Manhac qui n’a pas consulté sa population, devra se prononcer à son tour d’ici le 25 décembre 2014.

De son côté, la communauté de commune du Pays Baraquevillois, structure intercommunale à laquelle appartenaient les communes de Baraqueville, Manhac et Camboulazet jusqu’au 31/12/2013, organise ces derniers mois une série de réunions publiques pour accompagner ces mêmes communes dans leur démarche en vue de quitter le Grand Rodez et rejoindre leur ancienne intercommunalité.

La dernière réunion a eu lieu le 30 octobre dernier à Baraqueville à laquelle l’ensemble des élus du Grand Rodez étaient invités. Si les principaux maires de Rodez, Onet-le-Château et Luc La Primaube étaient absents, nombres d’autres maires et élus des communes de l’agglomération avaient fait le déplacement pour entendre les arguments du nouveau maire de Baraqueville, Jacques Barbezanges et Didier Mai-Andrieu de la communauté de communes du Pays Baraquevillois. Ce dernier a assuré que dans cette opération, les élus avaient été trahis par l’Etat et rappelé qu’un recours était en cours. En attendant, Jacques Barbezanges a indiqué, chiffres à l’appui, que la situation financière de Baraqueville s’était considérablement détériorée en 2014. Suite à l’adhésion à l’agglomération du Grand Rodez, il est apparu un manque à gagner de l’ordre de 460 000 € dés 2014 qui a nécessité une intervention de la Cour régionale des comptes. Selon lui, la situation financière devrait se dégrader au fil des ans du fait des contributions à l’agglomération et surtout de la baisse des dotations de l’Etat imputables à l’adhésion à l’agglomération.

En attendant la décision de Manhac, au plus tard le 25/12/2014, les communes de Baraqueville et Camboulazet manifestent clairement leur souhait de sortir du périmètre de l’agglomération du Grand Rodez au 01/01/2016 afin de retrouver la communauté de commune du Pays Baraquevillois, avec laquelle elles entendent construire le Grand Ségala. Ce nouvel EPIC intégrerait les cantons de Naucelle, Rieupeyroux, Cassagnes-Begonhes et pèserait prés de 20 000 habitants. Un véritable projet cohérent et répondant pleinement aux attentes des élus locaux et des populations.

Les responsabilités du président de l’agglomération dans l’échec de l’extension du périmètre du Grand Rodez

Les modalités même d’intégration des communes de Baraqueville, Manhac et Camboulazet ne pouvaient conduire à une extension durable et crédible de l’agglomération du Grand Rodez. Ce projet porté directement par le président de l’agglomération n’était pas viable car il ne reposait pas sur une adhésion des populations composant ces communes et surtout n’avait pas été négocié préalablement avec la communauté de commune du Pays Baraquevillois qui a découvert le départ de ces 3 communes par la presse, soit prés de 50% de sa population (4 300 habitants).

Qui pouvait croire, à part M. Teyssèdre, que l’on pouvait construire l’agglomération du Grand Rodez en détruisant la communauté de commune voisine avec qui ces mêmes communes avaient une longue histoire commune ? Faut-il rappeler que la commune de Baraqueville, qui comporte 3 200 habitants aujourd’hui, doit son propre développement aux seules communes voisines du Ségala dont elle constitue la véritable capitale ? A priori, cela avait échappé à certains pas très au fait des réalités locales. Dans ce contexte, un départ en force de Baraqueville, sans l’assentiment des autres communes, constituait une erreur grotesque et méprisante pour la communauté de commune du Pays Baraquevillois qui se trouvait ainsi déstabilisée dans son organisation et son fonctionnement.

On ne peut construire une agglomération crédible et forte sans un véritable projet cohérent et l’adhésion de l’ensemble des communes et des intercommunalités voisines. Hélas, l’aveuglement du président de l’agglomération du Grand Rodez, obnubilé par l’idée de parvenir à tout prix à l’extension du périmètre de l’agglomération dont il avait fait un objectif politique personnel, lui a fait oublier les réalités : la commune de Baraqueville n’est pas située dans le bassin de vie de Rodez, mais dispose de son bassin de vie propre.

Du fait de ces erreurs, les élus de la communauté d’agglomération du Grand Rodez et des communes qui la compose n’ont aujourd’hui d’autre choix que d’accepter la sortie des communes de Baraqueville, Camboulazet et éventuellement Manhac dés lors qu’elles en font la demande. Le contraire serait contreproductif et suicidaire pour l’avenir de l’agglomération du Grand Rodez.

En tout état de cause, cette tentative avortée d’extension du périmètre de l’agglomération du Grand Rodez est un échec cinglant pour M. Teyssèdre, président de l’agglomération. Mais il y a plus grave. Cet échec est aujourd’hui un sérieux handicap pour l’extension future de l’agglomération car ce triste épisode baraquevillois ne va pas manquer de refroidir l’ardeur des communes limitrophes de l’agglomération susceptibles de la rejoindre en raison de leur proximité et de leur appartenance au bassin de vie de Rodez.

Il va maintenant falloir beaucoup de patience et de persuasion pour les convaincre d’engager des pourparlers en vue de rejoindre le Grand Rodez. Pour cela, une nouvelle équipe crédible devrait s’imposer. Ce qui n’est hélas pas le cas aujourd’hui. Encore du temps perdu du fait des erreurs monumentales des actuels élus de l’agglomération du Grand Rodez.