Lors de sa séance du 16 décembre dernier, le Conseil municipal de Rodez a adopté le budget 2017. Un budget sans grande surprise aux ambitions somme toute limitées en attendant l’année 2018.
Le budget primitif de fonctionnement pour 2017 s’établit à 31,523 millions d’euros (identique à 2016) :
Principales dépenses de fonctionnement du budget principal :
- Charges de personnel : 15,200 M€ (+1.36%)
- Charges à caractère général : 5,502 M€ (+7.36%)
- Autres charges de gestion courante (dont subventions aux associations : 3,041 M€ (-11.39%)
Principales recettes de fonctionnement du budget principal :
- Impôts et taxes : 23,148 M€ (+0.69%) dont 17,500 M€ d’impôts locaux,
- Dotations et participations : 6,405 M€ (-3.11%)
- Produits des services : 1,388 M€ (-9.34)
L’épargne brute ressort à 7,470 millions d’euros, représentant 23.72% des recettes de fonctionnement. L’épargne nette, après déduction de l’annuité de la dette de 1,966 millions d’euros, s’établit à 5,504 millions d’euros.
Le budget primitif d’investissement s’établit à 12,287 millions d’euros, contre 11,006 millions en 2016 :
Principales dépenses d’investissement (9,420 M€)
- Dépenses patrimoniales : 4,15 M€ (dont voirie : 2,699 M€…)
- Crédits de paiement des programmes AP/CP : 3,125 M€ (dont îlot Béteille : 1 M€, quartier Saint Eloi : 0,773 M€, Quartier Tarayre/St Cyrice : 0,512 M€, regroupement services techniques : 0,700 M€…)
- Dépenses programmées : 2,144 M€ (dont rénovation place Foch : 0,500 M€, programme ADAP : 0,500 M€)
Principales recettes d’investissement (4,816 M€)
- Produits des cessions : 2,41 M€ (cessions immobilières diverses)
- Dotation d’investissement : 1,425 M€ (TCTVA, taxe urbanisme, amendes… )
Les impôts locaux en 2017 (taxe d’habitation, taxe foncière et taxe foncière sur les propriétés non bâties) resteront inchangées par rapport à 2016 à respectivement : 16,38% (TH), 28,94% (TF) et 91,00% (TFPNB). Pour les années à venir, la municipalité envisage une évolution des taux à la baisse, en allant au-delà de la baisse liée à la suppression de l’abattement général à la base qui n’est plus que de 5% en 2016 (celui-ci était de 15% en 2008). A suivre !
Evolution de la dette :
Comme en 2016, aucun emprunt ne devrait être souscrit en 2017. Au 31/12/2016, la dette consolidée de la ville de Rodez (budget principal + budgets annexes) devrait s’établir à 20,389 M€, dont 16,597 M€ pour le budget principal). A fin 2017, la dette consolidée prévisionnelle devrait être de l’ordre de 18,200 M€, dont 14,600 M€ pour le budget principal. A noter que la dette des budgets annexes concerne principalement le budget des parcs de stationnement (parking du Foirail réalisé en 2013).
L’avis sur le budget 2017 de la ville de Rodez :
Comme 2015 et 2016, le budget primitif pour 2017 est un budget de transition. Comme souvent, la majorité municipale attend l’approche des prochaines échéances électorales pour engager les grands travaux. En attendant, les investissements portent principalement sur des travaux d’entretien et de rénovation certes indispensables mais qui ne constituent pas à eux seuls un projet structurant. Ainsi, le projet d’aménagement de la place de la Cité et de ses alentours qui remonte à plus de 10 ans, ne cesse d’être différé alors qu’il s’agit d’un dossier majeur pour l’attractivité du centre-ville. Il faudra probablement attendre 2018 ou 2019 pour le voir se concrétiser en espérant que le projet sera à la hauteur des ambitions de Rodez.
Ce budget, comme les deux précédents, marque une pose et de fait, une baisse du niveau de la dette qui devrait atteindre à fin 2017 l’un de ses plus bas niveaux depuis bien longtemps. Rappelons toutefois que la dette ne fait que retrouver le niveau qui était habituellement le sien en 2007 aux alentours de 20 millions d’euros, étant précisé qu’elle avait atteint le niveau record de 32 M€ en 2013, sous l’actuelle majorité municipale. Il n’y a donc pas de quoi pavoiser puisqu’il ne s’agit là que d’un simple retour à la normale ! Plus vraisemblablement, cette baisse de la dette résulte aussi d’un manque de réels projets portés par l’actuelle majorité.
Si la baisse de la dette est généralement une bonne chose pour une collectivité, ce ne peut-être une fin en soit ! Alors que la ville de Rodez est parmi les moins endettées de France dans sa catégorie, au vu de l’actuelle baisse des taux d’intérêts, on peut s’interroger de savoir s’il ne serait pas judicieux d’emprunter modérément pour financer et anticiper les travaux de rénovation de la place de la Cité ? On peut ainsi s’interroger sur l’obsession du maire de Rodez vis-à-vis de la dette !
Outre la baisse des investissements, la baisse de la dette est confortée par l’importance des cessions de biens immobiliers de la ville comme jamais jusqu’alors. A ce rythme, la plupart des bijoux de famille de la ville de Rodez auront été cédés à la fin de l’actuel mandat.
En attendant, nul doute que les grands travaux attendus reprendront en 2018 et 2019, à la veille des prochaines élections municipales. Probablement un pur hasard de calendrier une fois encore !