France : augmenter les prix de l’électricité pour assurer le développement d’EDF (1)

30 octobre 2010

En cette fin octobre, EDF laisse entendre que les tarifs de l’électricité pourraient à nouveau augmenter de l’ordre de 3% en janvier 2011. Celle-ci aurait pour objet de compenser le surcoût lié à l’obligation de rachat de l’électricité, par l’opérateur public, aux producteurs d’énergie renouvelables (éolienne et solaire) à un prix élevé. En effet, la redevance versée à EDF est restée inchangée depuis plusieurs années alors que les quantités d’électricité achetées aux opérateurs alternatifs n’ont cessé d’augmenter, grevant lourdement la trésorerie de l’entreprise.

Déjà au mois d’août, le gouvernement français avait autorisé EDF à procéder à une augmentation des tarifs de l’électricité. Sauf que cette année, pour la première fois depuis de longues années, l’augmentation accordée s’établit globalement aux alentours de +5%, soit en moyenne +3% pour les particuliers et +4% à +5.5% pour les professionnels, suivant la taille de l’entreprise. Pourquoi une telle augmentation en pleine crise économique alors que l’inflation ne dépasse pas 1.5% ? That’s the question !

Comme à l’habitude, les partis de gauche, à commencer par le parti socialiste, s’étaient aussitôt déclarés scandalisés à cette augmentation des tarifs de l’entreprise publique. On aura toutefois noté la relative modération du syndicat CGT, habituellement si prompt à dénoncer les augmentations autres que salariales. C’est tout simplement que la CGT, syndicat majoritaire à EDF, connaît parfaitement la situation difficile que traverse l’entreprise et n’ignore pas que le rétablissement d’une situation financière d’EDF ne peut passer que par une augmentation des tarifs.

En effet, pendant plus de 30 ans, les gouvernements français successifs  ont encouragé et soutenu le développement de l’énergie nucléaire par l’opérateur public, sans pour autant lui donner les moyens financiers de son développement à long terme, arguant du fait que l’énergie d’origine nucléaire était propre et moins chère. Ce discours des pouvoirs-publics et de la quasi-totalité des partis politiques et syndicats, largement soutenu par l’important lobby pro-nucléaire, n’avait en fait d’autre but que de mieux faire accepter ce type d’énergie aux français, alors que l’énergie nucléaire était fortement décriée et contestée dans de nombreux pays développés (trop coûteuse, dangereuse, exposée à de nombreux risques, pas si durable qu’on veut bien le dire…).

Résultat, la France dispose aujourd’hui d’un grand nombre de réacteurs nucléaires (58), dont certains sont déjà vieux. Deuxième producteur d’énergie nucléaire derrière les USA (107 réacteurs), juste devant le Japon (54 réacteurs), la France est le pays au monde qui dispose, et de loin, de la plus grosse part de son énergie d’origine nucléaire : plus de 80%. Si cela a permis de faire face aux diverses crises de l’énergie et de préserver notre indépendance, les choses sont restées figées depuis plus de 25 ans. Les installations ont vieilli et nombre d’entre-elles vont devoir, à court terme, soit être modernisée pour prolonger leur durée de vie, soit démantelées. Autant d’opérations qui nécessitent de lourds investissements dans les prochaines années. Livrée aux mains des pro-nucléaires, EDF n’a pas su anticiper les évolutions et diversifier ses moyens de production d’énergie. Elle a ainsi, en partie, raté son entrée dans l’ère des énergies propres et renouvelables que sont notamment l’éolien et le solaire.

L’heure de l’addition approche et elle passe nécessairement par une opération « vérité des prix » de l’électricité.


Réforme des retraites : vers la promulgation de la loi et la fin du conflit ?

27 octobre 2010

Après le Sénat mardi, l’Assemblée nationale a adopté ce mercredi 27 octobre par 336 voix contre 233, le texte définitif validant le projet de loi relatif à la modification du régime des retraites.  La loi devrait être promulguée courant novembre.

Issue de longs mois de négociations avec les partenaires sociaux et de centaines d’heures de débats au Parlement, rarement une loi aura autant mobilisé les élus de la nation. A défaut de régler le financement du régime des retraites au-delà de 2020, cette loi a le mérite d’assurer la pérennité de l’actuel régime de retraite par répartition. Le débat démocratique regretté par certains a bien eu lieu même si les français, selon certains sondages, étaient globalement opposés à cette réforme.

Justifier la mobilisation contre la réforme en arguant de l’appui  d’une majorité de français n’est pas très démocratique. Comment peut-on d’ailleurs juger de l’opinion des français sur un sujet aussi sensible et complexe alors qu’il y a encore quelques mois, ils étaient largement  favorables à cette réforme? Au vu de la confusion entretenue par certains syndicalistes et médias, il apparait pour le moins abusif de s’appuyer  sur quelques sondages pour justifier des manifestations, au demeurant soutenues par une faible part de grévistes (moins de 10% ces dernières semaines). On est donc bien loin d’une franche opposition à la réforme.

On ne peut que regretter que le tohu bohu médiatique autour de cette réforme n’ait pas permis d’avoir un débat serein et constructif. Une fois encore, les syndicats français ont fait la démonstration qu’ils préféraient la confrontation à la concertation. A moins que l’objectif avoué de certains n’ai été d’en découdre, par principe, plutôt que de trouver des solutions au financement du régime des retraites, en tentant de mettre en difficulté le Chef de l’Etat sur une réforme clef de son quinquennat ? Nous sommes là bien loin du souci de sauvegarder du système des retraites revendiqué. A ce petit jeu, comme les lycéens, les manifestants ne sont-ils pas en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis ?

Cette réforme méritait-elle autant d’excès et de manipulations de toutes sortes alors qu’elle demeure relativement équilibrée, avec la prise en compte de certaines demandes des syndicats comme sur la pénibilité, les carrières longues ou les conditions des femmes ayant interrompu leur carrière pour élever leurs enfants. La justesse de la réforme est d’autant moins contestable que :

  • dans la plupart des pays européens, l’âge légal de la retraite est généralement de 65 ans et parfois au-delà,
  • l’espérance de vie au-delà de la retraite n’a jamais été aussi importante en France (plus de 20 ans et bien encore demain),
  • le système de financement par répartition si cher aux français est maintenu alors qu’il est inévitable qu’il faudra tôt ou tard le compléter par un système basé sur la capitalisation,
  • les régimes spéciaux, très favorables et couteux des salariés de certaines entreprises publiques (EDF, SNCF…) ne sont pas remis en cause par la présente réforme alors qu’ils devront inéluctablement être alignés sur ceux du régime général,
  • les pensions de retraites sont maintenues au niveau actuel.

Les syndicats français, probablement par souci de maintenir à tout prix la cohésion syndicale, ont-ils été manipulés par leurs fractions les plus radicales, opposées à toute forme de négociation avec les pouvoirs-publics ? De son côté, une fois de plus, le parti socialiste s’est limité à suivre et encourager le mouvement de protestation, fondé en grande partie sur la peur et l’inquiétude de l’avenir, plutôt que de s’aliéner l’électorat de gauche le plus radical, brouillant au passage son image de parti de gouvernement. Pourquoi si peu de courage politique ? Ce dernier gagnerait à tenir un discours responsable à l’égard des français plutôt que de retomber dans son péché mignon : la démagogie.

Au final, dans ce dossier des retraites, tout le monde aura été perdant et c’est bien dommage. Beaucoup de temps perdu et d’énergie dépensée pour rien car la réforme était de toute façon nécessaire et inéluctable. Si une certaine forme de contestation et de mécontentement pouvait se comprendre durant le processus devant le Parlement, la démocratie exige maintenant que les manifestations et autres blocages par la force de notre pays cessent dés lors que la loi est définitivement adoptée. La démocratie c’est d’abord de respecter la légitimité de celles et ceux qui ont été élus pour diriger ce pays, à commencer par le Parlement. La prochaine échéance électorale pour la démocratie française est prévue au printemps 2012 !

 


Montpellier : Georges Frêche quitte le Languedoc-Roussillon !

25 octobre 2010

Georges Frêche s’en est allé brusquement ce 24 octobre, à l’âge de 72 ans, en plein travail dans son bureau de président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon. Nous ne l’entendrons plus s’exprimer avec cette voix rocailleuse, typique de l’arrière-pays languedocien et le franc parler qui le caractérisait.

Sa personnalité, son caractère et son indépendance lui ont probablement valu de se faire quelques ennemis, y compris au sein de sa propre famille politique. Que l’on ait été de son bord ou parmi ses opposants, Georges Frêche ne laissait personne indifférent. Ce provincial cultivé a démontré qu’il ne suffisait d’être parisien ou élu national pour exister, construire et défendre sa région.

Maire de Montpellier et président de la communauté d’agglomération pendant prés de 30 ans,  Georges Frêche aura marqué sa cité dont il a su faire une véritable capitale régionale rayonnante, jeune et dynamique. Elu bâtisseur et visionnaire, il a su imposer un certain nombre d’investissements majeurs : Antigone, un vaste ensemble urbain réalisé par l’architecte catalan Ricardo Bofill ; la place de la Comédie en 1986 qui sera la plus grande place piétonne d’Europe. Ont suivi un certain nombre d’équipements de haut niveau : le premier Zénith en 1986, le Corum, alliant palais des congrès et opéra en 1991, une piscine olympique en 1996, l’agrandissement du stade de La Mosson en 1998, la médiathèque Emile-Zola  en 2000, la première ligne de tramway en 2001 (la troisième est en construction), la restructuration du musée Fabre en 2007, l’Arena, première grande salle de spectacle de province en 2010… Toutes ces réalisations d’exception ont été confiées à de grands architectures : Vasconi, Meier, Chemetov, Portzamparc, Nouvel… qui ont largement contribué à la renommée de la ville au-delà des frontières françaises.

Elu député de l’Hérault de 1973 à 2002, c’est à la présidence de la région Languedoc-Roussillon, que Georges Frêche aura consacré ses dernières années et assurément mis beaucoup d’énergie et de plaisir à exercer ses fonctions.  Jusqu’au dernier moment, il aura consacré ses forces à promouvoir sa région et lui donner une identité forte. C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles il était l’un des seuls présidents de Région connu de tous les français.

A la fois aimé et critiqué, Georges Frêche restera dans les mémoires comme un grand visionnaire, passionné par l’avenir de sa ville de Montpellier, de son agglomération et sa région du Languedoc-Roussillon. Son départ laisse un grand vide dans tout le sud de la France.


Guerre des smartphones : Nokia contre-attaque avec le N8

22 octobre 2010

C’est à Londres, les 14 et 15 septembre dernier, que Nokia a convié la presse et les développeurs afin d’assister à l’édition 2010 de la Nokia World.  Nokia s’est attaché à y démontrer qu’il n’avait pas l’intention de se laisser distancer sans réagir. Tout au long de la conférence d’ouverture de sa manifestation annuelle Nokia World, l’entreprise finlandaise y a présenté ses 4 nouveaux smartphones fonctionnant sous Symbian^3 : le N8 et les C6, C7 et E7.

Les caractéristiques du Nokia N8 sont les suivantes :

  • poids 135 g avec batterie, taille : 113,5 x 59 x 12,9 mm
  • écran tactile multipoint 3,5 pouces, résolution 640 x 360 pixels AMOLED, 16,7 millions de couleurs
  • 16 Go de mémoire, extensible jusqu’à 32 Go par carte MicroSD,
  • appareil photos 12 méga, avec optique Carl Zeiss, qualité HD résolution de 720 pixels
  • lecture vidéo HD 720 pixels sur TV HD avec connexion par câble HDMI, son Dolby Digital Surround Plus
  • GPS intégré, récepteurs A-GPS Ovi Cartes
  • Wi-Fi 802.11 b/g/n, Bluetooth 3.0, HDMI, USB haut débit 2,0 avec connecteur micro-USB
  • batterie BL-4D Li-Ion de 1200 mAh, Autonomie maxi en communication : 720 mn (GSM) – Autonomie maxi en veille : 400 h (WCDMA)

Appareil haut de gamme, le Nokia N8 a commencé la livraison aux clients ayant pré-commandé dés le 30 septembre 2010, comme prévu. Il est disponible en France et en Europe depuis la mi-octobre à un prix hors subvention très compétitif de 459 euros La plupart des opérateurs téléphoniques le proposent à un prix de l’ordre de 99 euros avec souscription d’un forfait multimédia. Au dire des spécialistes, le leader mondial des smartphones revient en force avec son N8 qui devrait largement soutenir la comparaison face à l’Iphone 4 et autres smartphones sous Androïd. Nul doute qu’à ce prix, les fidèles de Nokia vont se ruer vers ce bijou de technologie dernier cri, fabriqué en Finlande, s’il vous plait.

De son côté, le Nokia E7 est un smartphone avec clavier coulissant en mode paysage, écran 4 pouces et capteur photo 8 méga. Essentiellement destiné au marché professionnel, il offrira également une série d’applications professionnelles sur Ovi Store. Sa commercialisation est prévue au 4e trimestre au prix de 729 euros hors subvention et abonnement.

Le Nokia C7 reste un modèle haut de gamme visant plus spécialement les amateurs de réseaux sociaux. Il sera équipé d’un écran HD AMOLED de 3,5 pouces, d’un capteur photo 8 méga comprenant le support de la vidéo HD 720p, 8 Go de stockage interne extensible par carte mémoire microSD, Bluetooth et Wi-Fi. Un accès direct à la messagerie et aux principaux réseaux sociaux sera accessible en page d’accueil. L’E7 devrait être disponible en fin d’année 2010 au prix de 499 euros, hors subvention.

Le Nokia C6 reste le modèle de base pour attaquer le marché. Il sera doté d’un écran tactile AMOLED de 3.2 pouce, de 340 Mo de stockage interne (+carte microSD), un capteur 8 méga, des connexions Bluetooth et Wi-Fi ainsi qu’un GPS. Il arrivera en fin d’année au prix public, hors subvention de 399 euros.

Face à la rude concurrence dans les smartphones, les objectifs de Nokia restent ambitieux. La marque finlandaise compte faire du N8 et ses dérivés le fer de lance pour la reconquête du marché. Rendez-vous dans votre boutique de téléphonie préférée pour le découvrir avec les autres nouveautés Nokia 2010.

Plus d’infos : Nokia –  Blog N8 Nokia –  Découvrez le Nokia N8Symbian FranceOVI Store

 


Rodez : en attendant le musée, l’oeuvre de Pierre Soulages a été présentée aux ruthénois

20 octobre 2010

Historien d’art, responsable ministériel et linguiste, Pierre Encrevé, anciennement maître de conférences en linguistique générale à l’Université de Paris VIII, est aujourd’hui directeur d’études en linguistique et sémantique à l’École des hautes études en sciences sociales. Cet ancien membre du cabinet de Michel Rocard, Premier Ministre, s’intéresse également aux arts et notamment à la peinture. Fervent admirateur et connaisseur de l’œuvre du peintre Pierre Soulages, il participe aujourd’hui activement à la promotion de l’œuvre de ce grand artiste contemporain au travers de nombreux ouvrages qui lui sont dédiés.

C’est à ce titre que Pierre Encrevé était ce 19 octobre à Rodez pour présenter aux ruthénois l’œuvre de Pierre Soulages. En prélude à la pose de la première pierre du musée national qui ouvrira ses portes à Rodez en 2013, Pierre Soulages avait accepté d’être présent à cette manifestation. Les ruthénois le lui ont bien rendu en étant massivement présents à cette présentation magistrale qui a donné un avant-goût prometteur des formidables potentialités du futur musée Soulages.

Après la grande rétrospective Soulages de 2009 au Centre Georges Pompidou à Paris qui a accueilli plus de 500 000 visiteurs (un record dans ce domaine), l’œuvre a fait l’objet d’une exposition à Mexico avant de rejoindre récemment Berlin. Pierre Soulages est aujourd’hui un peintre contemporain de très grand renom à travers le monde tant son œuvre est unique et exceptionnelle.

En à peine plus d’une heure, Pierre Encrevé s’est efforcé de la présenter au ruthénois dans ses grandes lignes, en partant des années 1947 avec ses premières peintures sur papier en noir et blanc, auxquelles ont succédé ses œuvres en cuivres et bronzes et autres brou de noix et huiles qui lui ont permis de travailler le noir et les contrastes. C’est ensuite le rendez-vous de Conques (un retour de sources qui ont inspiré Soulages) et ses vitraux avec un méticuleux travail de recherche pour fabriquer le verre adéquat. Ces derniers lui prendront prés de 8 ans de 1986 à 1994, date de la pose des 104 vitraux dans la merveilleuse abbatiale romane de Conques. Du travail d’artiste qui met aujourd’hui en valeur la splendeur de l’abbaye romane au travers de subtils jeux de lumière qui varient selon le moment de la journée.

Quelques années plus tard, l’œuvre de Pierre Soulages connaîtra une nouvelle grande évolution avec ce qu’il a appelé « l’outre-noir », mis en scène au travers de nombreuses peintures géantes. Des noirs extrêmes, au-delà du noir, où une fois encore les jeux de lumière rendent la peinture encore plus dense et expressive pour qui sait l’observer. Du très grand art et probablement les peintures les plus sophistiquées et abouties de son œuvre qui connaît un immense succès à travers le monde au fil des années.

Indiscutablement, avec l’outre-noir, Pierre Soulages aujourd’hui âgé de 91 ans, est au zénith de son art. Nul doute que les plus grands musées mondiaux vont encore s’arracher ses œuvres et expositions car le public américain, japonais et européen en redemande. Chapeau M. Pierre Soulages et merci encore pour cette donation exceptionnelle à la ville de Rodez et pour avoir permis que votre ville natale dispose d’un musée national dédié à Soulages où les visiteurs pourront venir admirer l’essentiel de l’œuvre, comme nulle part ailleurs.

La construction du musée Soulages à Rodez démarre en cette fin d’année 2010, pour une ouverture prévue au printemps 2013 si tout se passe pour le mieux. Sa conception a été confiée dés 2008 au jeune cabinet d’architectes catalans RCR – Aranda – Pigem – Vilalta. Conçu comme un musée jardin, il se présente sous la forme de cinq volumes séparés. Les architectes ont pleinement tiré parti de l’implantation sur le talus de l’ancien foirail, ce qui permettra de superbes vues sur les paysages du plateau de l’Aubrac en arrière-plan. Le musée intégrera une galerie pour des expositions temporaires ainsi qu’un bar-restaurant qui devrait être exploité par Michel et Sébastien Bras, les célèbres restaurateurs de Laguiole (3 Etoiles du Guide Michelin depuis 1999)

Ce projet majeur pour l’agglomération du Grand Rodez (maître d’ouvrage du musée)  pèse la coquette somme de 24 millions d’euros. Un investissement important qu’il importera de rentabiliser au mieux en adaptant les équipements d’accueil de la ville (hôtels et restaurants de haut niveau, boutiques, larges espaces piétonniers, mise en valeur du patrimoine bâti…). Bien des défis restent à relever pour que le musée Soulages soit un succès à la hauteur de l’artiste et une locomotive pour le développement touristique et économique régional.

 


France : 2011, suppression du bouclier fiscal et réforme de la fiscalité du patrimoine

18 octobre 2010

La réforme des retraites à peine terminée, Nicolas Sarkozy annonce que le rythme va se poursuivre de plus belle jusqu’en 2012. Ceux qui attendaient une pause au niveau des réformes risquent donc d’en être pour leurs frais. Il est vrai qu’après des décennies d’immobilisme, la France a pris beaucoup de retard dans la modernisation et l’adaptation de son économie et de sa fiscalité.

Voilà prés d’un an que les parlementaires de la majorité bataillent pour infléchir la position du chef de l’Etat en ce qui concerne le bouclier fiscal. Il est vrai qu’en ces temps de crise et de vaches maigres pour de nombreux français, le bouclier fiscal plafonnant le montant des impôts acquittés annuellement par un même contribuable à 50% de ses revenus déclarés, apparait pour beaucoup comme excessif. L’affaire Bettencourt, l’une des plus riches fortunes françaises, a récemment mis en évidence un remboursement d’impôt de 32 millions d’euros en 2008 au titre du bouclier fiscal. Ce qui a contribué largement à populariser l’idée, probablement à raison, que ce dispositif ne visait que les plus riches foyers fiscaux. Difficile dans ces conditions aux parlementaires UMP de défendre cette mesure auprès de leurs électeurs pour le moins excédés par ce « cadeau » de prés de 800 millions d’euros consenti annuellement à quelques-uns des foyers fiscaux les  plus aisés du pays.

D’autant plus que l’objectif avoué d’un tel dispositif qui était de favoriser le retour d’exilés fiscaux, ne semble pas avoir été atteint. Dans un contexte budgétaire  tendu où les recettes fiscales baissent et les dépenses de fonctionnement tendent à augmenter, difficile de ne pas envisager une remise en cause de cet avantage pour le moins disproportionné et coûteux pour la collectivité. Cet avantage avait toutefois été largement rogné par la loi de finances pour 2010 qui avait mis en place la fin progressive de l’abattement sur les dividendes, permettant aux contribuables fortunés de minorer légalement leur base d’imposition. Par delà la suppression programmée du bouclier, pourquoi ne pas retoquer l’impôt sur le patrimoine comme le suggèrent certains parlementaires ?

En effet, l’ISF (Impôt sur la fortune), impôt idéologique s’il en est, s’avère complexe et rapporte finalement très peu au regard de sa lourdeur de gestion. De plus, au dire des spécialistes et de nos amis suisses en particulier, l’ISF contribue grandement à l’exil de nombreux français vers les douceurs du lac de Genève et autres. D’ailleurs, ces derniers redoutent beaucoup une suppression éventuelle de l’ISF en France. C’est peu dire de son efficacité fiscale ! Autres défauts, il pénalise le patrimoine, notamment la résidence principale et son assiette est complexe et difficile à contrôler ; ce qui permet une évasion fiscale importante, à l’instar des biens situés à l’étranger.

Pour palier à ces handicaps, le gouvernement français soutenu par de nombreux parlementaires, s’oriente vers une modification sensible de l’assiette de l’ISF pour en atténuer certains effets, en  exonérant par exemple l’intégralité de la résidence principale avec, en parallèle, une augmentation sensible de la fiscalité du patrimoine, qu’il s’agisse de l’impôt des successions, des plus-values immobilières et mobilières. Voilà qui aurait le mérite d’instaurer une meilleure équité fiscale tout en générant, le cas échéant, des recettes supplémentaires pour l’Etat sans effet induit sur la croissance. Ce serait aussi l’occasion de rapprocher enfin, autant que faire ce peu, les fiscalités françaises et allemandes.

De plus, ce serait politiquement bien joué car la gauche serait bien en peine de contester le bien fondé de telles mesures fiscales. Aux dernières nouvelles, ces dispositions fiscales qui restent à définir et surtout à calibrer, devraient faire l’objet d’une loi de finances rectificative pour 2011, soumise au Parlement à la mi-2011, pour une mise en œuvre dés 2012, année de la présidentielle. Manifestement, l’année 2011 s’annonce très chargée tant au niveau interne, avec la poursuite d’importantes réformes qu’en externe, avec la présidence par la France du G20.

 


Laguiole : Sergio Calderon élu sommelier de l’année 2010

15 octobre 2010

Le magazine professionnel Le Chef a réuni le 27 septembre dernier, au Pavillon d’Armenonvile à Paris, pas moins de 500 grands chefs pour célébrer le rassemblement annuel de la profession. A cette occasion, plus de 6 000 professionnels étaient invités à désigner les vainqueurs des Trophées du Chef 2010.

Gilles Goujon, chef de l’Auberge du Vieux-Puits à Fontjoncouse (11) 3 étoiles au guide Michelin, a été élu meilleur chef de l’année tandis que Camille Lesecq, patisserie Rigollot à Annecy (74) a été désigné meilleur pâtissier. En ce qui concerne le trophée du meilleur sommelier 2010, après Antoine Pétrus (Hôtel Crillon à Paris) en 2008, Michèle Vétélé (Anne de Bretagne à La Baule) en 2009, il a été attribué à Sergio Calderon, Maison Bras à Laguiole (12).

Une précieuse récompense pour l’argentin Sergio Calderon, le fidèle sommelier depuis plus de 20 ans du célèbre restaurant Michel et Sébastien Bras à Laguiole (restaurant 3 étoiles au guide Michelin depuis 1999). Toute sa carrière de sommelier s’est déroulée dans ce prestigieux établissement où il avait pris la suite de Ginette Bras.

Si vous ne connaissez pas encore Sergio Calderon, il suffit de vous rendre chez Bras à Laguiole. Sergio vous fera partager l’amour du vin et saura vous conseiller au mieux et vous faire découvrir les meilleurs vins pour que votre repas soit un grand moment de plaisir et de bonheur. Outre les vins les plus prestigieux, vous pourrez également apprécier de merveilleux vins de terroir, issus des vignobles français et autres vins du nouveau monde. Sergio Calderon est à l’image de la maison Bras : discret et modeste. Des qualités particulièrement appréciées par de nombreux clients de l’établissement.

Ce dernier devrait ouvrir une boutique de vin dans le village de Laguiole, au cœur de l’Aubrac, dés 2011. L’occasion de mettre son art au service du plus grand nombre. Après un séjour chez Bras, gageons que les amateurs de vins ne manqueront pas faire un petit détour chez Sergio pour découvrir de nouveaux vins d’ici et d‘ailleurs et les précieux conseils qui vont avec.

Plus d ‘informations : Michel et Sébastien Bras à Laguiole


France : la gauche appelle les lycéens à la rescousse pour s’opposer à la réforme des retraites

13 octobre 2010

Depuis septembre, à défaut d’attirer les grandes foules, les manifestations poursuivent leur petit bonhomme de chemin, variant de 800 000 personnes à 3 200 000 personnes selon les estimations. La vérité se trouve plus probablement entre 1 000 000 à 1 500 000 de personnes au grand maximum. Ce qui est certes déjà pas mal, mais si peu à la fois au regard d’une population française de prés de 65 000 000 habitants et de 28 000 000 d’actifs, soit respectivement moins de 2.40% et 5.40% de la population.

Contrairement à une idée trop souvent répandue par certains médias, il faut bien reconnaître que la mobilisation autour de ces manifestations n’atteint pas les records attendus et ne réussit pas à décoller, y compris les weekends. Les grèves à répétition liées à ces manifestations restent d’ailleurs très largement concentrées dans les administrations et services publics et ne dépassent généralement pas 20% de grévistes, et souvent beaucoup moins. Nous sommes bien loin du raz de marée attendu.

Force est de constater que le tohu bohu médiatique organisé avec la complicité des organisations syndicales et des partis de gauche, est disproportionné par rapport à la réalité sur le terrain. Une fois de plus, les opérations de manipulations savamment orchestrées et appuyées par certains médias complaisants ont du mal à cacher l’échec relatif de la mobilisation au yeux de l’observateur attentif.

Plusieurs signes ne trompent pas. A défaut d’emporter une large adhésion de français, certains syndicalistes et politiques de gauche tentent désespérément de radicaliser le mouvement. Nous sommes en train de basculer vers un mouvement de contestation strictement politique qui n’a plus rien à voir avec la réforme des retraites.

Pour preuve, depuis plus d’une semaine, certains partis de gauche incitent ouvertement les lycéens à participer aux manifestations. Bien curieuse manière de procéder à l’égard de jeunes, le plus souvent mineurs et ignorant tout de la réforme des retraites, en les appelant à manifester massivement à leurs côtés plutôt que de suivre assidument les cours qui les prépareront à affronter cet avenir incertain qui les attend. Etrange attitude irresponsable des adultes qui pour préserver quelques petits privilèges, n’hésitent pas à tromper les plus jeunes en leur laissant croire que c’est pour maintenir à leur profit le régime des retraites, qu’ils doivent manifester massivement. La réalité est que les anciens auront profité d’un régime de retraite que la France ne pourra probablement pas offrir aux jeunes d’aujourd’hui et que la meilleure manière d’en préserver l’essentiel, est aujourd’hui de soutenir la réforme en cours, bien qu’imparfaite à bien des égards.

Pour rassembler davantage de monde dans les manifestations, les syndicats et partis de gauche vont-ils bientôt aller jusqu’à appeler en renfort les collégiens, les primaires et pourquoi pas les maternelles ? Vraiment, tout cela est grotesque de la part de gens qui sont eux-mêmes incapables de proposer une réforme des retraites crédible et qui permette d’assurer durablement une pension décente au plus grand nombre de français.

Les tentatives désespérées de quelques syndicalistes radicaux d’entrainer les transports publics et les raffineries de pétrole dans le conflit pour bloquer le pays en dit long sur le caractère strictement politique de ces manifestations censées s’opposer à la réforme des retraites, alors même que certains d’entre eux bénéficient de régimes spéciaux particulièrement favorables qui ne sont pas visés par la présente réforme.

Dans un pays démocratique, peut-on accepter que moins de 5% de la population tente régulièrement d’imposer sa loi par la force parce que les réformes ne lui plaisent pas ? Dans une situation de crise comme jamais depuis 1929, la France ne pourra s’en sortir qu’en se réformant radicalement et profondément pour affronter les défis de demain. A défaut, la France s’achemine irrémédiablement vers une situation à la grecque et ce sont encore une fois les plus modestes qui vont trinquer.  L’attitude conservatrice et irresponsable d’une partie de la gauche française montre qu’elle a encore beaucoup de chemin à parcourir pour offrir un projet crédible et une véritable alternative à Nicolas Sarkozy.