Allemagne : avec le ras de marée en faveur d’Angela Merkel, c’est toute l’Europe qui gagne !

23 septembre 2013

La chancelière allemande Angela Merkel a été brillamment réélue ce dimanche 21 septembre 2013, avec un score historique de 41.50%, avec sa coalition de centre-droit CDU-CSU.

C’est l’un des meilleurs scores enregistré en Allemagne depuis la dernière guerre. Il s’agira là de son 3ème mandat à la tête de l’Allemagne, rejoignant ainsi les pères de l’Allemagne moderne que furent dans le passé les chanceliers Konrad Adenauer et Helmut Khol. Elue chancelière pour la première fois en 2005, elle avait été réélue en 2009 malgré la crise. Lors de son premier mandat, la CDU-CSU était alliée au SPD (sociaux-démocrates) alors qu’au cours de la période 2009-2013, la chancelière s’était alliée au FDP (libéraux). Elle devrait à nouveau s’allier au SPD pour un nouveau mandat. Verdit dans quelques mois.

Dans un Europe relativement euro-septique, l’élection allemande marque une très large victoire des formations politiques favorables à la construction européenne : CDU-CSU, SPD et les Verts (plus de 75% des voix). A l’inverse, même si le nouveau parti anti-euro atteint les 4.7%, le FDP très critique à l’encontre de l’Europe chute de prés de 10 points à 4.8%, son plus mauvais score qui ne lui permet pas d’avoir des élus au Bundestag alors que la gauche reste à moins de 9%. Avec cette grande victoire des formations politiques pro-européennes en Allemagne, la preuve est faite que les euro-septiques perdent du terrain et ne représentent qu’une minorité des électeurs.

La victoire est aussi indiscutablement celle de la chancelière Angela Merkel qui a su convaincre les électeurs, par sa volonté et sa détermination à défendre la construction européenne, que l’avenir de l’Allemagne passait inéluctablement par l’Europe. Même si son programme était presque inexistant, sa rigueur et sa ténacité dans la gestion des finances publiques  ont fini par convaincre les électeurs qu’elle était la femme de la situation pour l’Allemagne et pour l’Europe.

Une chose est sûre, quelle que soit la future coalition, Mme Angela Merkel sort renforcée de cette élection et sera plus que jamais en position d’imposer son leadership en Europe, mais si cette dernière, en excellente tacticienne, ne manquera pas d’associer les autres pays, à commencer par la France, aux futures réformes européennes.

Nul doute qu’Angela Merkel est bien consciente que, si cette victoire consacre la toute puissance de l’Allemagne d’aujourd’hui, son pays n’en demeure pas moins fragile sur un certain nombre de points. Si les finances publiques sont aujourd’hui bénéficiaires, la compétitivité, le chômage et les exportations au mieux, tout cela reste précaire face à la dégradation de la situation des pays émergents et à la compétitivité que ne devraient pas manquer de retrouver certains pays d’Europe du sud. L’autre grand défi pour Mme Merkel sera de faire avancer l’Europe, et en particulier la zone euro, vers plus de convergence et d’intégration.

Dans ce contexte, le couple franco-allemand qui reste le fer de lance de l’Europe, risque d’être quelque peu plombé par l’ampleur de la victoire d’Angela Merkel. Cependant, on peut penser que cette dernière fera tout pour gommer les tensions entre les deux pays pour privilégier l’avancement des dossiers les plus importants pour l’avenir de l’Europe.

La France paraît aujourd’hui pour le moins isolée alors que les rapports personnels entre Angela Merkel et François Hollande ne semblent pas au beau fixe. D’ailleurs, le président français, bien qu’élu de justesse, il y a 18 mois, est aujourd’hui affaibli et pour le moins discrédité face à l’échec de sa politique à tous les niveaux. Comment ne pas comparer le très faible score de M. Hollande dans les sondages d’opinion, avec seulement 23% d’opinions favorables en septembre 2013, contre plus de 60% pour Mme Merkel avant sa triomphale réélection !

Finalement, les électeurs allemands ont fait preuve d’intelligence en apportant leur voix à la seule politique qui préserve l’avenir de leur pays, à savoir : la réduction des dépenses publiques et la stabilité des impôts et taxes. De même, les électeurs français qui désapprouvent aujourd’hui massivement l’action de M. Hollande qui refuse de réduire le niveau excessif des dépenses publiques, tout en augmentant massivement les impôts et taxes qui pèsent sur les entreprises et l’ensemble des français, font preuve de beaucoup de bon sens.

A défaut de voir Angela Merkel s’imposer également en France, les français sont peut-être enfin prêts à de véritables réformes en profondeur de notre politique économique, sociale et fiscale. Reste pour la France à trouver l’homme ou la femme politique providentiel qui assurera cette transition politique salvatrice. Le chemin risque d’être long… avant que la France trouve enfin son Angela Merkel !


France : n’en déplaise à M. Hollande, la pause fiscale n’est pas pour demain. Les contribuables particuliers sont en train de le constater à leurs dépens et il risque d’en être ainsi en 2014 et peut-être au-delà !

19 septembre 2013

Depuis leur arrivée au gouvernement en juin 2012, les socialistes français, probablement par pure idéologie, n’avaient eu de cesse de montrer du doigt le monde de l’entreprise qui était, à les entendre, à l’origine de tous les maux de notre pays. Les mesures fiscales et sociales qui ont été prises, ont malheureusement sensiblement alourdi les charges pesant sur les entreprises et contribué à les rendre moins compétitives au regard de nombreux pays européens, pénalisant ainsi un peu plus la croissance et l’emploi.

Pourtant, chacun le sait, y compris les socialistes, le manque de compétitivité des entreprises françaises est un fait indiscutable qui constitue un lourd handicap. Ce n’est donc pas en augmentant les impôts et les taxes que les choses vont s’arranger ! Selon le dernier classement, la France a encore perdu des places en matière de compétitivité et se trouve aujourd’hui à la 23ème place mondiale alors que nos amis allemands sont remontés à la 4ème place.

Autre évolution inquiétante pour notre pays, selon les propres données de Bercy, fin 2013, le niveau de dépenses publiques devrait atteindre 57.1% du PIB alors que les prélèvements obligatoires devraient culminer aux alentours de 46.1% du PIB. Des niveaux record qui restent les plus élevés des grands pays de l’OCDE.

Tout cela parce que le gouvernement français refuse de s’attaquer à la racine du mal. Comme l’ont fait de nombreux pays, la solution réside pour la France dans de profondes réformes de structures et la réduction massive des dépenses publiques qui atteignent des proportions alarmantes. A ce jour, en dépit des discours, le gouvernement français s’y oppose et préfère augmenter massivement le nombre de fonctionnaires dans l’éducation nationale,  pourtant déjà pléthorique et bien moins efficace que dans la plupart des pays développés.

Le gouvernement socialiste français privilégie les augmentations d’impôts et taxes plutôt que réformer durablement. C’est tellement plus facile ! Une politique à très court terme qui risque de coûter très à la France dans les années à venir. Face à la montée au créneau des entreprises en général, le gouvernement semble enfin avoir compris qu’il fallait cesser de pénaliser ces dernières au risque de tuer la poule aux œufs d’or.  A défaut de s’attaquer aux dépenses publiques, ce sont maintenant les particuliers, y compris les plus modestes, qui sont dans le collimateur du gouvernement.

Il y avait eu la remise en cause de l’exonération des heures supplémentaires pour les bas salaires, soit entre 50 € et 100 € de moins par mois pour certains salariés. Par delà la symbolique de la taxation des plus hauts revenus à 75% qui, au final, ne va toucher qu’un nombre limité de personnes disposant de revenus conséquents, ce ne sont pas que les plus aisés qui sont en passe de devoir passer à la caisse. Comme le confirme les avis d’imposition à l’impôt sur le revenu que reçoivent actuellement les français pour l’année 2012, beaucoup de personnes modestes sont impactées par les augmentations d’impôt décidées par le gouvernement socialiste.

Après l’abaissement du plafond du quotient familial pour certains revenus et la fiscalisation des majorations de pensions de retraites pour familles nombreuses, dans son projet de loi de finances pour l’année 2014, le gouvernement de gauche prévoit de supprimer quelques menus avantages dont bénéficient les ménages pour la scolarisation de leurs enfants au motif qu’il s’agit de niches fiscales « exorbitantes » au dire de certains socialistes. Ainsi, en l’état, les réductions d’impôts sur le revenu jusque là accordées de 61 € par enfant au collège, 153 € par enfant inscrit dans un lycée et 183 € pour un enfant inscrit dans l’enseignement supérieur seraient supprimées. Manifestement avoir des enfants, pour la gauche, n’est pas constitutif de dépenses supplémentaires, y compris pour les classes moyennes qui sont déjà lourdement taxées. Gain estimé pour les finances publiques 445 millions d’euros.

Mais ce n’est pas tout. Pour 2014, le projet de loi de finances prévoit de supprimer purement et simplement une partie de la déduction fiscale dont bénéficient actuellement plus de 13 millions de salariés du privé qui ont souscrit une complémentaire santé au sein de leur entreprise. Le gain net attendu par le gouvernement est ici de l’ordre de un milliard d’euros, soit un complément d’impôt à acquitter de l’ordre de 77 € par contribuable.

A cela, viendra s’ajouter début 2014, l’augmentation non négligeable des taux de TVA. Le taux normal passant de 19.60% à 20%, le taux intermédiaire de 5.5% à 10% et le taux réduit de 5.5% à 5% auquel s’ajoutera l’augmentation des cotisations de retraite décidée récemment. Sans oublier quelques autres « menues » augmentations à venir. Pas sûr que dans ce contexte, le moral des français soit au plus haut en cet automne 2013.

De telles décisions nuisent gravement au retour de la croissance en France qui, dans le meilleur des cas, devrait s’établir entre 0% et 0.3% seulement, bien loin des 1.5% à 2% nécessaires à la création d’emploi et à la réduction des déficits publics. Immanquablement, cela va se traduire par une persistance du chômage dans notre pays pour quelques temps encore. On est encore bien loin du reflux du chômage promis par un certain François Hollande, quelques mois après son élection, en dépit de la création des emplois jeunes davantage destinés faire baisser artificiellement les statistiques qu’à proposer un emploi durable et pérenne aux jeunes.

Venant d’un gouvernement de gauche, on a beaucoup de mal à comprendre la logique qui abouti à la mise en œuvre de telles mesures fiscales qui pénalisent les français les plus modestes alors que subsistent de nombreuses niches fiscales bien plus importantes et peu justifiées qui servent à de riches contribuables à « optimiser » en toute légalité leurs impôts ! Nul doute que certains électeurs se sentent aujourd’hui « cocus ».

M. Hollande lui-même, dans une interview télévisée récente, n’annonçait-il pas une pause fiscale en France immédiate ? Il est vrai qu’il était démenti quelques jours plus tard par son propre Premier ministre qui affirmait que la pause fiscale n’interviendrait pas, au mieux, avant 2015. Ce qui est plus en phase avec la réalité. Face à cette nouvelle cacophonie au plus haut niveau de l’Etat, on comprend que 80% des français ne partagent pas cette vision pour le moins fantaisiste de la réalité présente et future.

Espérons que l’année 2015 sera enfin celle d’une véritable pause fiscale pour tous ! En attendant, les électeurs auront l’occasion de donner leur avis lors des prochaines élections de mars 2014, même si elles ne sont que municipales !


France : les artisans du bâtiment expriment leur ras le bol face aux contraintes qui leurs sont imposées

16 septembre 2013

« Attention, demain çà va péter ! »

Tel était le message affiché un peut partout sur les routes et ronds-points du département ces dernières semaines, en prélude à leur journée nationale d’action de ce vendredi 13 septembre.

En Aveyron, ils étaient un milliers d’artisans du bâtiment à manifester à Rodez. Au plan départemental, cette manifestation de protestation était organisée par la CAPEB 12 (Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment), présidée par Patrick Bounhol. Elle a consisté en de nombreux barrages filtrants sur de nombreux ronds-points de la communauté d’agglomération du Grand Rodez et en diverses manifestations devant divers bâtiments publics pour terminer par un sitting place d’Armes avec diverses interventions.

Au final, cette manifestation s’est fort bien déroulée sans le moindre incident à déplorer, même si certains automobilistes ont été parfois retardés dans leurs déplacements.

Selon le président de la CAPEB 12, cette manifestation (plutôt rare de la part de la CAPEB) avait pour objectif d’exprimer les nombreuses difficultés auxquelles ont à faire face aujourd’hui les artisans qui sont en « grand danger » notamment au vu des projets gouvernementaux actuels tels l’augmentation de la TVA, l’écotaxe sur les véhicules de plus de 3.5 tonnes et le statut d’auto-entrepreneur actuellement en discussion au Parlement.

Par delà cette manifestation de ras le bol, force est de constater que les artisans du bâtiment souvent situés dans des zones rurales, doivent faire face à de nombreuses contraintes, à commencer par le fort ralentissement de l’activité économique, notamment dans le bâtiment où les collectivités publiques donneuses d’ordre sont en train de réduire sensiblement leurs investissements pour faire face à la baisse des aides et subventions de l’Etat.

Par ailleurs, pour les artisans employant du personnel, les charges et contraintes liés à l’emploi de salariés se sont sensiblement accrues ces dernières années, sans parler des lourdeurs administratives qui monopolisent beaucoup de temps au détriment de leur activité. Enfin, il faut reconnaître qu’ils sont rudement concurrencés par des micro-entreprises qui ont peu de charges (exonération de TVA, charges sociales réduites…), sans parler du « travail au noir » qui reste un fléau dans le secteur du bâtiment.

Dans ce contexte, l’augmentation du taux de TVA de 5.5% à 10% pour certains travaux ne peut que conduire à fragiliser leur situation parfois précaire, en les rendant encore moins compétitifs, tout en contribuant à favoriser le travail non déclaré.

On ne peut qu’espérer que certaines revendications des artisans seront entendues par les pouvoirs-publics, au même titre que celle des entreprises de taille intermédiaire et au-delà qui ont réussi, sur certains points, à infléchir la politique gouvernementale.


Syrie : après avoir exigé une « punition » exemplaire, la France contrainte à se rallier à l’accord américano-russe

16 septembre 2013

Quelques jours après l’annonce de l’utilisation d’armes chimiques le 21 septembre dernier dans le conflit syrien, François Hollande avait exigé au nom de la France qu’une « punition » soit rapidement infligée au dictateur Bacher Al Assad afin de le dissuader d’utiliser à nouveau de telles armes. Il s’état montré déterminé et prêt  à déclencher des frappes dans les plus brefs délais.

Quelques semaines plus tard, la France s’est retrouvée bien seule sur la scène internationale puisqu’au final, la Grande-Bretagne, puis les Etats-Unis, initialement favorables à des frappes ciblées contre les forces de Bachar Al Assad, ont fait marche arrière notamment au vu de l’opposition de la Russie à toute action militaire contre la Syrie. Face au véto du Conseil de sécurité de l’ONU imposé par la Russie et la Chine, deux pays qui sont tout sauf démocratiques et qui sont des soutiens inconditionnels à la dictature syrienne, Barack Obama a préféré consulter son congrès  et calmer le jeu devant les risques d’escalade.

A l’initiative des russes, les négociations se sont rapidement engagées avec les américains, sans participation des autres pays et de la France, pour tenter de convaincre Al Assad de renoncer définitivement à ses armes chimiques. Toute intervention militaire en Syrie est aujourd’hui suspendue en attendant que la dictature syrienne donne les garanties requises, à savoir, identifier les stocks d’armes chimiques en sa possession et leur mise sous contrôle de l’ONU, en vue de leur destruction future. Peut-on vraiment faire confiance aux syriens pour qu’ils révèlent aux experts de l’ONU l’emplacement de l’intégralité de leurs armes chimiques, alors qu’il est probable qu’une partie a déjà quitté la Syrie ? Certainement pas, mais c’est un premier pas qui permet aux Etats-Unis d’éviter un nouveau conflit à hauts risques.

Le rapport des experts de l’ONU publié le 16 septembre confirme, sans qu’il soit permis d’en douter, que des armes chimiques ont été largement utilisées dans le conflit syrien, prés de Damas, faisant plus de 1 500 morts dont plus de 400 enfants. Par contre, même s’il est probable que ces armes ont été utilisées par le régime syrien, rien ne permet de l’affirmer ; c’est pourquoi le rapport se garde bien de répondre à cette question.

Dans ces conditions, une intervention hors de tout aval du Conseil de sécurité reste très improbable. D’autant que se poserait alors la question des objectifs. A défaut de pouvoir s’attaquer directement au dictateur Bachar Al Assad, quelles cibles frapper en représailles ? Frapper pour frapper n’aurait aucun sens et ne serait d’aucun effet sur le régime syrien, sauf à faire monter la pression au Proche-Orient qui n’en a guère besoin.

On ne peut que regretter que la France ait privilégié une position unilatérale favorable à une intervention, plutôt que d’avoir tenté d’associer l’Union européenne à sa démarche, permettant ainsi à  celle-ci d’être en mesure de dégager une position commune face au conflit syrien. Le relatif isolement de la France sur la scène internationale sur le conflit syrien n’est pas du meilleur effet pour la crédibilité de notre politique étrangère. Une fois de plus, le conflit syrien démontre que l’Europe en dépit de son poids économiques, n’existe pas sur un plan politique face aux Etats-Unis, à la Russie et la Chine.

La détermination de M. Hollande à intervenir en Syrie était d’autant plus surprenante que la France n’avait pas fait grand-chose jusqu’à ce jour pour stopper les massacres perpétrés par Al Assad contre son peuple, y compris par l’utilisation d’armes lourdes et mais aussi chimiques à maintes reprises depuis le début du conflit. Voilà plus de deux ans que les choses empirent de jour en jour, avec plus de 110 000 morts et des millions de réfugiés sans que la France et la communauté internationale n’aient envisagé la moindre intervention. Intervenir aujourd’hui n’avait plus guère de sens, alors même que les forces d’opposition à Bachar Al Assad sont maintenant partiellement aux mains  de groupes islamiques les plus radicaux, dont certains sont proches d’Al Quaïda.

Est-il vraiment raisonnable de vouloir intervenir à ce stade du conflit alors que la Syrie pourrait tomber aux mains de factions islamiques sunnites les plus radicales qui prônent la mise en place d’un état islamique avec application de la charia ? Dans ces conditions, aujourd’hui, la prudence exige d’attendre… hélas pour le peuple syrien !


Occitanie : voici 800 ans, la bataille de Muret marqua la fin de la civilisation du Midi

11 septembre 2013

Le 12 septembre 1213 reste encore aujourd’hui pour les occitans une bien triste date !

La montée du catharisme en terre occitane face à une église catholique dépravée et corrompue s’était faite dans une relative bienveillance du comte de Toulouse et ses vassaux occitans. Désarmée face à cette église dissidente en pleine expansion qui prônait la rigueur, la justice et la simplicité, menaçant l’église romaine dans son existence, la papauté s’employa par tous les moyens à anéantir toutes celles et ceux qui soutenaient de prés ou de loin l’église cathare.

Appuyée par  une nuée de barons du nord de la France, la plupart désargentés, qui avaient vu là l’occasion de s’enrichir en partant à la conquête de ces riches terres du midi, l’église romaine est entrée en guerre. Conduite par Simon de Montfort, l’armée croisée placée sous l’autorité de la papauté est ainsi partie à la conquête du Midi. Après avoir assiégé et exterminé la quasi-totalité de la ville de Béziers (20 000 morts) au seul motif que la cité avait accueilli des cathares, Carcassonne et la vicomté du même nom, à leur tour, tombèrent entre les mains de Montfort. Ainsi, en août 1209, après avoir assassiné le vicomte Raimond-Roger Trencavel, une grande partie du Languedoc était entre les mains de Simon de Montfort et de ses alliés.

Dans les mois suivants, le Lauragais, le Razés, l’Albigeois et nombre de châteaux appartenant à la noblesse occitane soupçonnée de sympathie vis-à-vis des cathares tombèrent à leur tour : Minerve, Termes, Puivert, Cabaret… L’extermination d’une grande partie de la population présumée réfractaire à l’Eglise officielle ponctuait les avancées des armées avec de nombreux bûchers où les habitants furent brûlés vifs. A l’automne 2012, une partie des terres de Raimond VI, comte de Toulouse ainsi que celles du comte de Foix, étaient plus ou moins tombées à leur tour entre les mains des croisés, à l’exception de la ville de Toulouse qui continuait à résister à l’envahisseur.

C’est à ce moment que le roi Pierre II d’Aragon, dont les vassaux Raimond VI, Trencavel et le comte de Foix étaient directement menacés par les croisés, et indirectement par la couronne de France, décida de venir en aide à ses alliés. Jusque là, le roi d’Aragon et de Catalogne avait activement participé à la reconquête chrétienne de l’Espagne aux côtés du roi de Castille, pour repousser les Maures. Après sa victoire sur les Almohades en juillet 2012 à Las Navas de Tolosa, l’armée du roi d’Aragon avait enfin le champ libre pour venir défendre ses vassaux au nord des Pyrénées.

La bataille de Muret, aux portes de Toulouse, le 12 septembre 2013, devait être l’occasion pour l’armée conduite à Pierre II d’Aragon, d’affronter l’armée croisée du nord de la France et de la repousser hors des frontières occitanes. Hélas pour le peuple occitan, probablement par excès de confiance du roi d’Aragon dont les armées catalano-arago-occitanes étaient bien supérieures à celles de Simon de Montfort, son armée fût décimée en quelques jours, désorganisée par la mort brutale du roi Pierre II dés les premiers combats.

La défaite contraignit Raimond VI à l’exil, même si son fils Raimond VII tenta vainement de reprendre le contrôle de ses terres. En 1215, le tristement célèbre concile du Latran confirma solennellement Simon de Montfort dans la possession du comté de Toulouse en récompense par l’église. En 1218, le nouveau roi de France Louis VIII pris la croix et vint au secours des armées croisées, faisant définitivement basculer le Midi dans son escarcelle. Ce dernier s’impliqua directement dans la guerre aux côtés de l’église pour dépouiller le Midi de toutes ses richesses et l’intégrer par la force à son royaume. Bien malgré lui, le Midi devenait alors français…

Ainsi disparaissaient tous les espoirs d’unification de la nation catalano-arago-occitane qui partageait la même langue et culture, mais aussi cette tolérance faite d’amour courtois et de savoir vivre, étrangère au royaume de France d’alors.

Face à l’opposition et à la rébellion des populations occitanes, l’inquisition accentua son action sous les mains de fer de Bernard Gui, puis de Jacques Fournier, qui fût évêque de Pamiers puis pape en Avignon, sous l’appellation Benoît XII. Progressivement mais méticuleusement, après plus d’un siècle, l’inquisition finit par anéantir les dernières résistances cathares, avec à son actif des milliers d’innocents, y compris de nombreux membres de la noblesse occitane, brulés vifs pour avoir été suspecté de soutenir une prétendue église dissidente qui ne faisait que dénoncer les excès et les dérives de l’église officielle. Un grand massacre orchestré par les plus hautes autorités de l’Eglise romaine avec la complicité de la couronne de France à qui devaient revenir les terres occitanes.

La célèbre « Canso », la chanson contre la croisade albigeoise écrite par un troubadour anonyme proche du comte de Toulouse qui pleura durant des décennies cette terrible journée pour l’Occitanie, décrit fort bien l’ambiance et la tristesse qui avait alors envahi tout le Midi, du Béarn, au Languedoc en passant par la Provence.

« Mot fo grans lo dampnatges e I dols e I perdementz can lo reis d’Arago remas mort e sagnens… » En français : « Grands furent le désastre et le deuil et la perte, quand le roi d’Aragon resta mort et sanglant, et bien d’autres barons, d’où ce fut grande honte pour le monde chrétien et tout le genre humain… »

Ainsi pris fin la longue et riche histoire de l’Occitanie. Selon certains, de nombreux sites et villes d’Occitanie portent encore aujourd’hui les stigmates de cette triste période.

800 ans plus tard, ce passé est encore très vivace au cœur de l’Occitanie qui continue de s’interroger sur son histoire et son devenir. Et si demain la nation Occitane se réveillait enfin…


High-tech : Microsoft rachète la division téléphonie mobile de Nokia pour se lancer dans les smartphones

6 septembre 2013

Alliés depuis bientôt trois ans dans le cadre d’un partenariat dans la téléphonie mobile, Microsoft rachète à la barbe des chinois Huawei et Lenovo, le seul constructeur européen de téléphones mobiles qui reste : Nokia. Cette opération stratégique à 5,44 milliards d’euros est intervenue plus rapidement que prévu, juste quelques temps après l’annonce du prochain départ du patron de Microsoft Steve Ballmer et de la réorganisation complète du groupe. Stephen Elop, ancien de Microsoft et actuel patron de Nokia, devrait rejoindre la direction du leader mondial du logiciel, probablement pour en prendre prochainement la direction.

Microsoft s’offre ainsi à bon prix les téléphones et les capacités de production de Nokia pour seulement 35% du chiffre d’affaires de l’activité en 2012 (15,7 milliards d’euros). Les analystes sont divisés sur cette opération au vu des maigres résultats de 3 dernières années de collaboration. Mais n’oublions pas que si Nokia n’a qu’une faible part de marché dans les smartphones, la firme finlandaise est encore le numéro deux mondial des téléphones mobiles grâce aux pays émergents (14% de part de marché, derrière Samsung, 26%), même s’il s’agit d’une activité en déclin et peu profitable…

Cette acquisition au demeurant peu couteuse pour Microsoft, dont les réserves de cash approchent les 80 milliards de dollars, est hautement stratégique pour les deux sociétés qui vont devoir s’imposer rapidement sur le marché très concurrentiel de la téléphonie mobile mondiale face à Samsung et Apple, notamment sur le marché des smartphones où Nokia représente un peu moins de 4% du marché mondial. Pour cela, Microsoft devra imposer son OS WindowsPhone 8 qui semble être bien accueilli par le marché tandis que Nokia devra rapidement démontrer qu’il est aujourd’hui en mesure de s’imposer dans les smartphones haut de gamme, dont le dernier modèle Lumia 925 semble enfin décoller.

Un sacré défi pour le futur dirigeant de Microsoft qui devra faire travailler ensemble les deux équipes pour parvenir à une intégration totale. Après plusieurs échecs, l’objectif pour Microsoft est de faire en sorte qu’il puisse imposer au plus vite, via Nokia, son OS WindowsPhone pour acquérir une position importante du marché des smartphones au plan mondial.

En 2013, les smartphones Nokia équipés de l’OS WindowPhone 8 représentent une part de marché de 82% à eux seuls alors que selon IDC alors que la part de marché globale des smartphones  équipés de l’OS WindowsPhone représente un peu moins de 4% des OS mobiles au 2ème trimestre 2013. Pour autant, la vente des smartphones Nokia Lumia serait en nette augmentation en 2013 et pourrait approcher les 10 millions d’appareils par trimestre dés la fin 2013. Une marge de progression importante qui n’est qu’un début si le tandem Microsoft-Nokia veut atteindre une part significative du gâteau mondial des smartphones, sachant que les ventes du leader mondial, Samsung dépassent les 50 millions d’exemplaires par trimestre.

Steve Ballmer a expliqué que l’objectif est « d’accélérer sa part de marché et ses profits dans les téléphones », sachant que pour atteindre le point mort, il faudra porter les ventes de smartphones Nokia à un minimum de 40 à 50 millions d’unités par an.

Pour nombre de spécialistes, le pari de Microsoft est cependant risqué car relancer une marque de produits high-tech en déclin n’est pas chose facile, surtout pour s’imposer dans le haut de gamme. Par ailleurs, le hardware est loin d’être aussi profitable que l’industrie du logiciel. De fait, dans un premier temps, Nokia plombera inévitablement les comptes de Microsoft. Aujourd’hui, seuls Apple et Samung sont parvenus à s’imposer ; mais resteront-ils longtemps les leaders ?

En rachetant Nokia, Microsoft a choisi de copier le modèle intégré d’Apple et Google, qui fabriquent tous les deux des smartphones. Microsoft va ainsi se retrouver avec ses propres usines de fabrication qu’il va devoir rentabiliser au plus vite. A cet effet, pas moins de 18.300 des 32.000 salariés de Nokia vont rejoindre Microsoft.

Gageons cependant que Microsoft va mettre le paquet (il dispose de prés de 80 milliards de trésorerie) pour relancer Nokia dans la bataille des smartphones mais aussi son OS WindowsPhone qui a aujourd’hui atteint sa maturité. Même si Apple donne déjà quelques signes de faiblesse et voit ses parts de marché s’effriter légèrement, la bataille va être rude pour s’imposer comme le 3ème fabricant mondial de smartphones. Car les fabricants qui détiennent aujourd’hui entre 3.5% et 5% du marché sont nombreux et entendent également se faire une place au soleil à commencer par Sony, LG, HTC, Motorola, Huawei, Lenovo et quelques autres.

Le renouveau de Nokia est attendu par de nombreux opérateurs téléphoniques mais aussi des consommateurs qui attendent des produits alternatifs à ceux proposés par les deux leaders actuels que sont Samsung et Apple. Le pari de Microsoft et de Nokia est audacieux mais a toute les chances de réussir. Verdict d’ici un an.


France : la rentrée ratée de Hollande, embourbé dans le dossier syrien

4 septembre 2013

La Syrie connaît une guerre civile d’une extrême violence depuis maintenant prés de deux ans. A ce jour, les diverses forces de l’opposition syrienne s’avèrent incapables de mettre fin à la dictature de Bachar Al Assad qui contrôle avec une main de fer ce pays depuis des décennies.

Soutenu par la Russie et la Chin, pays qui se sont toujours opposés à une intervention militaire en Syrie en imposant leur véto au conseil de sécurité de l’ONU, les puissances occidentales sont volontairement restées à l’écart du conflit ces deux dernières années, se contentant de soutenir plus ou moins une partie de l’opposition. Pourtant, en moins de deux ans, selon les organisations humanitaires, ce sont plus de 110 000 personnes qui sont mortes en Syrie sous les armes de ce dictateur sanguinaire, prêt à tout pour garder le contrôle de son pays. A cela, s’ajoutent des centaines de milliers de blessés et autant de réfugiés aux portes de la Syrie, fuyant le chaos des combats.

Le 21 août dernier, le dictateur syrien Bachar Al Assad a franchi un nouveau pas en utilisant des armes chimiques contre sa propre population pour tenter de reprendre le contrôle de son pays. Plus de 1 650 personnes, dont plus de 400 enfants innocents, sont ainsi morts sous les yeux de la population mondiale.

C’est alors seulement que les gouvernements occidentaux et notamment la France, ont commencé à réagir et à menacer Assad d’une intervention militaire. A la surprise générale, François Hollande s’est enfin réveillé et s’est montré déterminé à intervenir au plus vite pour dire non au tyran. Pourquoi avoir ouvert les yeux si tard, alors que tout le monde sait qu’Al Assad a utilisé à plusieurs reprises des armes chimiques contre sa population, même si c’est dans des proportions moindres ?

Aujourd’hui, Hollande n’hésite pas à exiger une intervention dans les plus brefs délais. Sauf que la France est un peu isolée ! En effet, le 1er ministre britannique s’est heurté à un refus du parlement de son pays et Barak Obama a finalement décidé de solliciter l’autorisation du Congrès pour intervenir. Celui-ci doit se prononcer le 9 septembre. Autant dire que s’il ne fait pas de doute que le président américain obtiendra l’accord du congrès, de longues semaines se seront écoulées depuis les faits ; ce qui ne peut que nuire à l’efficacité et à la crédibilité de l’opération « sanction ».

Au demeurant, comme l’a indiqué le président Obama, l’intervention ne pourra qu’être très limitée, de type « bombardements ciblés ». En effet, à défaut de mandat de l’ONU, l’opération ne devrait pas consister à neutraliser directement Al Assad, mais plutôt à le contraindre à engager des négociations avec l’opposition en vue de préparer une alternance. Ce qui complique singulièrement l’opération militaire et rend difficile la définition de véritables objectifs. Où et qui va-t-on frapper ?

L’équation est d’autant plus délicate que des frappes en Syrie, même limitées, peuvent contribuer à embraser tout le Proche-Orient. En effet, l’arsenal militaire syrien est loin d’être anéanti par deux ans de guerre civile et les alliés iraniens et le ezbollah, sont également capables de réagir en réaction à des frappes contre la Syrie, et notamment d’attaquer Israël qui n’est pas partie prenante, ne serait-ce que pour semer le chaos. Dans ce cas, la réaction d’Israël pourrait être extrêmement violente. Enfin, même si Al Assad fini par être écarté du pouvoir, à défaut de véritables leaders capables d’imposer la démocratie, le pays risque fort de rester dans le chaos pour longtemps, comme en Irak. Dans ces conditions, est-ce bien raisonnable d’intervenir ?

Pour ces diverses raisons, l’engagement des occidentaux en Syrie présente des risques d’escalade, tant au plan militaire que politique. Dans ce contexte, on peut s’interroger sur les raisons qui ont poussé Hollande à s’empresser de soutenir une intervention militaire. Pourquoi ne pas avoir sollicité l’accord du Parlement comme les anglais et les américains, deux grandes nations ? Lui qui reprochait voici quelques années à Nicolas Sarkozy d’être intervenu en Libye sans solliciter l’avis des parlementaires, se passera pour la deuxième fois du quitus du Parlement pour s’engager dans une intervention qui d’être très lourde de conséquence ? En a-t-il réellement mesuré tous les risques ? Compte-t-il profiter de cette opération pour tenter de redorer son blason alors qu’il reste toujours au plus bas dans les sondages ?

Quoi qu’il en soit, les Etats-Unis avec ou sans alliés, sont quasiment condamnés à réagir, sous peine de perdre la face et leur crédibilité face au monde, et notamment à l’Iran et dans un degré moindre, les alliés russes et chinois des syriens. Dommage que l’on ait attendu si longtemps alors que les conditions d’intervention sont aujourd’hui complexes et très risquées.