France : pourquoi le gouvernement français s’est ridiculisé dans le dossier Alstom face au géant américain General Electric (1)

30 juin 2014

Petit historique du groupe Alstom

Courant mai 2014, Patrick Kron PDG d’Alstom, à la surprise générale, annonçait que son entreprise était en négociation avec le groupe américain GE (General Electric) en vue de la cession de la branche « énergie ». Ceci comprend les activités « énergie thermique » (turbines à gaz, centrales à charbon), énergie renouvelable (éoliennes marines) et réseaux de distribution électrique appelés « Grids ». Ces activités représentent plus de 70% du chiffre d’affaires du groupe Alstom qui était d’un peu plus de 20 milliards d’euros en 2013. Le géant américain GE, l’une des entreprises étrangère les plus françaises, serait prés à débourser 12 milliards d’euros pour cette acquisition.

C’est dire l’importance de la cession envisagée. Le reste de l’activité d’Alstom, spécialisée dans le transport ferroviaire (TGV, trains et autres métros) représente moins de 30% du chiffre d’affaires du groupe.

L’actuel groupe Alstom est issu de l’ancienne CGE (Compagnie générale d’électricité). Proche de la faillite en 2004, il n’avait dû son salut qu’à l’intervention de l’Etat. A la demande de Nicolas Sarkozy, le ministre de l’Economie d’alors, l’Etat avait pris une participation de 20% au capital de la société pour lui apporter les liquidités nécessaires à son développement. En 2006, après la cession des activités liées aux chantiers navals de l’Atlantique, l’Etat avait cédé sa participation moyennant une belle plus-value au groupe Bouygues qui détenait jusqu’en juin 2014, 29.4% du capital. Le groupe pèse 93 000 personnes dans le monde dont un peu moins de 20 000 en France.

Les synergies attendues par le groupe Bouygues n’ont pas été au rendez-vous et les rapprochements avec Areva, n’ont pas davantage abouti, notamment dans la branche énergie. Pour autant, le groupe Alstom dispose aujourd’hui d’une situation financière saine, avec un carnet de commande satisfaisant, même si son endettement reste important. Son handicap est l’absence de taille critique au niveau mondial tant pour ses branches « énergie » que « transport » qui nécessitent des investissements très importants. Enfin, des chantiers conséquents ont été perdus ces dernières années principalement en ce qui concerne l’activité ferroviaire.

Face à cette situation, Patrick Kron son PDG qui a été l’acteur du renouveau du groupe Alstom depuis 2004, se trouvait dans l’obligation de faire des choix pour préserver l’activité et l’avenir du groupe. Dans le monde globalisé d’aujourd’hui, il ne lui restait que très peu d’alternatives.

Alstom en concurrence frontale avec les géants mondiaux GE, Siemens et Mitsubishi

Trois grands groupes mondiaux se partagent aujourd’hui l’activité d’énergie : les conglomérats américain GE (General Electric), allemand Siemens et japonais Mitsubishi, des géants bien plus importants que lui. GE réalise un chiffre d’affaires de 130 milliards d’euros pour 300 000 personnes dont 11 000 en France alors que le groupe Siemens présente un chiffre d’affaires de 75 milliards d’euros pour 360 000 personnes dont 7 000 en France.

Contrairement à Siemens, le groupe Alstom entretient d’excellentes relations avec GE depuis fort longtemps. Il lui avait déjà cédé certaines activités par le passé et l’américain  dispose d’une unité de fabrication de turbines à proximité immédiate de son usine de Belfort. GE est bien connue et appréciée en France où le groupe américain réalise un chiffre d’affaires de prés de 10 milliards d’euros, dont une bonne part à l’exportation, dans le domaine des turbines mais aussi des appareils médicaux et des moteurs d’avion. GE collabore d(ailleurs étroitement avec le groupe français Safran au travers d’une filiale commune CFM International, pour la construction du célèbre moteur d’avions CFM 56 qui constitue le plus gros succès dans le domaine des moteurs d’avions court et moyen courrier.

Le chef de l’Etat et le gouvernement s’opposent à l’accord conclus entre Alstom et GE en encourageant un rapprochement avec Siemens

Quelques jours après l’annonce d’une possible cession de la branche énergie d’Alstom à GE, alors que l’Etat n’est plus actionnaire du groupe depuis 2006, le président de la République, comme le ministre de l’économie Arnaud Montebourg, s’étaient montrés opposés à cette opération, prétextant la nécessité de préserver l’outil industriel, les emplois et de réaliser un véritable « Airbus » de l’énergie et des transports. Le discours habituel des vieux socialistes français.

Sans argument sur le fond en faveur de Siemens, le gouvernement français sous la houlette de Montebourg, soutenait un rapprochement avec le groupe allemand, pourtant lui-même très endetté et en pleine restructuration dans ses divers secteurs d’activités. Même si Siemens s’est officiellement inquiété de ce rapprochement avec GE, jusqu’alors le groupe allemand n’avait guère fait montre d’un grand intérêt pour le groupe français. Et pour cause, en concurrence frontale avec Alstom sur de nombreux marchés, un rapprochement n’aurait pas manqué d’accentuer les problèmes de restructuration et les suppressions d’emplois qui vont avec.

Fragilisé, le groupe Siemens a du s’allier à son tour au conglomérat japonais Mitsubishi, notamment spécialisé dans les turbines et le nucléaire, pour monter une contre-offre face à GE. Au final, cette offre n’a pas fait long feu au vu des dernières propositions de GE qui a mis le paquet pour l’emporter face à ses concurrents, y compris en apportant à Alstom sa branche « signalisation » pourtant très rentable.

(A suivre !)


France : la réforme des collectivités locales passe d’abord par la réduction du nombre de communes

18 juin 2014

La fondation iFRAP, dirigée par l’économiste Agnés Verdier-Molinié a récemment publié un document visant à réduite massivement le nombre de communes en France.

La France compte actuellement plus de 36 000 communes pour une population totale d’environ 64 millions d’habitants. A lui seul, notre pays comprend 40% des communes de l’Union européenne pour seulement 12% de sa population. Voilà un record peu enviable qui en dit long sur l’organisation de notre pays et le poids de l’histoire en 2014.

Selon l’étude menée par l’iFRAP, ce sont les communes qui représentent les dépenses locales les plus importantes, soit 130 milliards sur un total de 240 milliards. Plutôt que de s’attaquer à la réforme des régions, l’urgence devrait être à la réforme des communes qui pourrait permettre d’économiser au moins 5 milliards d’euros par an.

Mais il ne suffirait pas d’augmenter la taille des intercommunalités et notamment des communautés de communes pour y parvenir.

Pour atteindre des économies importantes, l’iFRAP propose tout simplement de fusionner les communes et autres petites intercommunalités en 5 000 « super-communes » pesant au minimum 5 000 habitants. Ce qui en Aveyron reviendrait à la création de 50 communes au maximum contre 304 actuellement. Voilà probablement qui aurait plus de sens et de cohérence.

La masse salariale des communes serait passée de 23 milliards d’euros en 2000 à 34 milliards d’euros en 2012, alors qu’il n’y ait eu de transfert de compétence de l’Etat au cours de la période.

Pour réaliser des économies substantielles, il serait également nécessaire de ne pas remplacer d’ici 2022, 290 000 postes d’agents communaux, le tout en douceur, en ne renouvelant pas les départs en retraite durant 5 ans, puis en passant à 1 sur 2 pendant trois ans.

Parallèlement au non-renouvellement des départs en retraite, selon l’IFRAP, il faudrait aussi revenir sur les 35 heures, comme dans les grandes entreprises. Un retour aux 39 heures dans l’ensemble de la fonction publique générerait l’équivalent de travail de 500 000 équivalents temps plein.

Autre moyen de faire des économies, lutter contre l’absentéisme. Alors que le taux habituel est en moyenne de 3,5% toutes causes confondues, dans les villes étudiées par l’iFRAP, cette moyenne est à 11,8%. Un taux d’absentéisme acceptable, compte tenu de la féminisation des agents municipaux, devrait normalement se situer aux alentours de 6% ou 7% au maximum. Selon la fondation, le surcout de l’absentéisme, pour les seules communes, peut être évalué à environ 2 milliards d’euros en année pleine.

Plutôt que de se limiter à la réduction du nombre de régions, une réforme qui ne générera que très peu d’économies surtout les premières années, le gouvernement aura-t-il le courage de s’attaquer à la réforme tant attendue de la réduction du nombre de communes françaises ?

Plus d’informations :

  • La fondation iFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) est un think tank dédié à l’analyse des politiques publiques, laboratoire d’idées innovantes : http://www.ifrap.org

France : la pseudo-réforme des régions envisagées par Hollande fortement contestée

11 juin 2014

Face aux résultats désastreux des élections municipales et européennes pour le parti socialiste et plus généralement le pouvoir en place, M. Hollande semble enfin décidé de passer à l’action.

Quelques semaines après que le nouveau Premier ministre Manuel Walls ait proposé la suppression des départements, subitement et sans crier gare, le chef de l’Etat annonce unilatéralement qu’il a décidé de réduire le nombre de régions de moitié. Sa récente proposition de découpage consiste à ramener celles-ci de 22 à 14. Pourquoi pas 12 ou 16, personne ne sait encore ?

Pourquoi tant de précipitation, sans véritable étude et consultation préalable face aux conséquences de tels changements ? Au nom de quoi le président devrait-il décider seul dans son coin de bureau parisien, loin des réalités et autres subtilités régionales qu’il ignore manifestement ? A défaut de pouvoir s’attaquer à la suppression des départements dans l’immédiat, du fait de l’incertitude liée à la nécessité d’obtenir une large majorité au congrès ou par référendum, il fallait à tout prix une réformette à se mettre sous la dent. Ce sera donc les régions. Et vogue la galère présidentielle !

Tout çà parce qu’après 2 ans d’inaction à la tête de l’Etat, M. Hollande se doit de donner l’apparence qu’il a fait quelque chose. Du coup, en quelques jours, il a concocté sa petite réforme à la hussarde, au mépris des intérêts des régions. Manifestement incapable de s’attaquer à la réforme de l’Etat, il préfère imposer la réforme aux collectivités territoriales. C’est tellement plus facile !

Le chef de l’Etat a dévoilé sa nouvelle carte des régions devant la presse. Et là, la surprise a été de taille pour certaines régions.

La Bretagne resterait seule, sans la Loire-Atlantique alors que les élus militaient pour cette solution. Le Centre serait regroupé avec le Poitou-Charentes et le Limousin ; on cherche encore la logique et la cohérence ! L’Auvergne n’est pas mieux lotie puisque qu’elle serait rattachée à la puissante région Rhônes-Alpe, alors que tout militait pour son rapprochement avec le Limousin. Et que dire de l’Aquitaine qui à défaut de Poitou-Charentes, se trouve isolée.

Pour ce qui est de notre région, si le mariage entre Midi-Pyrénées (8 départements) et le Languedoc-Roussillon (5 départements) a du sens en raison de l’histoire et de nombreux points communs, ne risque-t-on pas d’opposer Toulouse à Montpellier alors qu’il faudrait rechercher les complémentarités ? Par ailleurs, les départements du Gers et des Hautes-Pyrénées ne seraient pas mieux en Aquitaine ou le Gard en PACA ?

Manifestement, élaborée dans la précipitation et sans réelle concertation, le découpage proposé est loin de faire l’unanimité ici comme ailleurs.
Selon un récent sondage publié par Midi-Libre, le grand quotidien de Montpellier, 54% des français seraient opposés à ce découpage contre 46% favorables. Globalement 65% des sympathisants de l’UMP sont opposés à la réforme contre 73% pour les sympathisants du PS qui y seraient favorables. Du côté des parlementaires des régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon, 17 parlementaires sont favorables (dont 2 UMP), 19 sont contre (dont 11 PS) et 2 PS/PRG ne se prononcent pas, dont la sénatrice aveyronnaise Anne-Marie Escoffier.

Dans ce contexte, pourquoi tant de précipitation alors qu’un réel dialogue permettrait d’aboutir sereinement à une carte des régions plus consensuelle et réaliste ?

Vouloir à tout prix redessiner les régions à la hache, uniquement dans un objectif d’imposer une réforme visant d’abord à constituer des régions plus importantes, paraît absurde. Qu’elle efficacité et cohérence à vouloir imposer l’union à des régions qui ne la souhaitent pas et qui n’ont souvent rien en commun ? Tout cela est absurde. Par contre, il eu été beaucoup plus intelligent de se limiter, au moins dans un premier temps, à favoriser les rapprochements cohérents et souhaités par les élus ou les populations (Normandie, Alsace & Lorraine, Bourgogne & Franche-Comté, Auvergne & Limousin et bien sûr Bretagne et certains départements du Pays de Loire, pour ne citer que ceux-là…).

Au lieu de cela, l’Etat plus jacobin que jamais veut imposer sa vision de régions uniformes, d’importance comparable, sans cohérence et personnalité propre. Une absurdité totale qui risque de fragiliser un peu plus certaines régions. Car si les régions françaises sont trop nombreuses au regard des principaux pays européens, vouloir les réduire de moitié de manière autoritaire est absurde et contre-productif car rien ne s’oppose à ce que subsistent des régions plus petites aux côtés des plus grandes, comme partout en Europe.

L’urgence n’était certainement pas au redécoupage des régions alors que la suppression des départements est différée et les fusions de communes attendent toujours alors qu’il y aurait beaucoup à faire en ce domaine. Ne parlons pas de la réforme de l’Etat, elle attend toujours et il ne se passera probablement rien avant la fin du quinquennat. Une fois de plus, la France prend du retard dans ses réformes et la modernisation du pays par manque de courage politique. La France est vraiment l’enfant malade de l’Europe.


Aveyron : CARACterres, le nouveau magazine dédié au département

5 juin 2014

Le premier exemplaire du nouveau magazine haut de gamme dédié au département de l’Aveyron a été publié fin mai dernier, quelques jours avant l’ouverture du musée Soulages à Rodez.

A l’instar de son titre, il s’agit d’un magazine de grand caractère qui fait la part belle au département sur le thème : « Entreprendre et créer en Aveyron ». Tout un programme ! La couverture, tout de noir, consacrée à Pierre Soulages est superbe avec un titre qui évoque l’œuvre du plus grand artiste peintre contemporain : « Musée Soulages, du brou de noix à l’Outrenoir ».

Voilà enfin un magazine de grande qualité qui fait honneur à l’Aveyron. Avec pas moins de 144 pages, au format (23 x 29,8 cm), le magazine tiré à 10 000 exemplaires est présenté de manière fort élégante. Le graphisme, les photos et les couleurs sont très soignés et lui donnent l’apparence d’une grande revue.

L’ambition de CARACterres est assurément de promouvoir la qualité du département sous toutes ses formes, et notamment des savoir-faire, de l’imagination, des idées… Le magazine entend proposer des sujets ancrés sur les territoires ruraux mais examinés d’un point de vue plus large.

CARACterres est porté par deux personnalités aveyronnaises exceptionnelles bien encrées dans la région : Catherine Samson, responsable éditoriale et de la rédaction et Maurice Subervie, responsable de l’iconographie. La maquette est réalisée par Graine de Carbone et l’impression par Groupe Burlat.

Catherine Samson est journaliste et reporter de formation et d’expérience. Sa carrière s’est principalement déroulée au sein de la presse aveyronnaise mais elle a également collaboré à un grand nombre d’ouvrages de qualité dont récemment « Aveyron-Pigüé ». Son métier consiste aujourd’hui à proposer une écriture efficace, une rigueur dans la collecte et le traitement de l’information, au service des entreprises comme des collectivités locales.

Maurice Subervie est un photographe professionnel reconnu. Installé à Rodez, il fût l’un des meilleurs spécialistes français de la carte postale « de luxe » consacrée à la Grèce, puis à l’Egypte, l’Italie, La Tanzanie et New-York. Jusque dans les années 2004, il diffusa également une série de cartes postales de Yan Arthus-Bertrand tirées de son livre « La Terre vue du Ciel ». Les éditions Subervie ont édité un grand nombre d’ouvrages de qualité dont « Aubrac impressions » et « Paris impressions ». Aujourd’hui, il enseigne l’art de la photographie dans son pays du Vallon.

Le magazine «CARACterrres» est en vente dans tous les magasins de presse et les librairies au prix de 14,80 €. Il sera également disponible au musée Soulages, dans les capitales régionales et à Paris. On peut également le trouver sur Internet à l’adresse suivante : http://www. caracterresmagazine.fr

« CARACterres » un magazine exceptionnel qui mérite la meilleure place au cœur de votre bibliothèque. On attend le prochain numéro avec impatience.


France : après les élections européennes, l’UMP au pied du mur

3 juin 2014

Les dernières élections au parlement européen du 25 mai dernier ont été marquées par l’important score réalisé par le Front national et l’effondrement du Partis socialiste et des radicaux de gauche (14%). Un résultat jamais atteint par la gauche alors que généralement, en Europe, les partis soutenant les gouvernements l’ont largement emporté.

Le problème c’est que cet échec de la gauche n’a pas profité à la droite parlementaire, à commencer par l’UMP qui n’a obtenu qu’un peu moins de 21% des suffrages exprimés. De son côté, l’UDI et le Modem alliée pour la circonstance ont réalisé à peine 10% bien que constituant la formation la plus favorable à l’Europe. Au total, la droite et le centre ont à peine atteint les 30%, contre 35% à 40% lors de précédents scrutins.

Bien qu’il s’agisse là d’une élection au scrutin proportionnel favorisant les extrêmes, avec un fort taux d’abstention, le relatif échec de la droite et de l’UMP en particulier est inquiétant. Comment peut-on incarner pour les français l’alternance face à la gauche avec un tel score ? Après la victoire des municipales, on s’attendait à mieux pour le premier parti d’opposition.

L’UMP n’en finit pas de s’enfoncer chaque jour un peu plus dans des querelles fratricides et insensées plutôt que de s’attacher à défendre son projet pour la France et à préparer les importants changements politiques qui s’imposent face à la gravité de la crise et à l’incapacité du pouvoir socialiste à redonner confiance aux français. A croire que l’objectif de certains responsables de l’UMP, à commencer par Jean-François Copé, n’est autre que de préparer le terrain au Front national.

L’UMP paie ainsi au prix fort ses querelles intestines et autres règlements de compte qui n’en finissent pas, auquel il faut ajouter les « affaires » à rebondissement qui discréditent la formation et ses responsables. Par ailleurs, ses divergences sur l’Europe avec les propos désastreux d’Henri Guaino ou de Laurent Wauquiez, ont participé à la démobilisation des électeurs. En deux ans, quel énorme gâchis pour l’UMP qui s’avère aujourd’hui incapable d’incarner une alternative crédible face aux socialistes pourtant inexistants.

A croire que seul Nicolas Sarkozy est encore capable de rétablir l’ordre à l’UMP et la remettre sur la voie de la victoire !

Pour survivre, l’UMP va devoir très rapidement écarter celles et ceux qui ont contribué à son échec, mais aussi celles et ceux qui ont pour seul objectif de profiter de l’appareil politique pour se mettre en scelle pour la prochaine élection à la présidence de la République de 2017. Le parti va devoir se renouveler et rajeunir massivement son encadrement. En cela, la prochaine mise en place d’un triumvirat conduit par Alain Juppé à la tête en remplacement de Copé peut être un premier pas vers la reconstruction. Le peu de crédibilité de Copé et les affaires auxquelles il est lié sont un handicap insurmontable pour l’UMP. Le futur congrès de l’automne prochain devra donc mettre en place au plus vite une nouvelle équipe apte à remettre tout le monde en ordre de bataille.

Face à l’échec de Hollande et de ses gouvernements et à la montée de l’extrême-droite, il y a urgence pour l’UMP à réagir sous peine de disparaître.

Comme l’a indiqué Alain Jupé, plutôt que de vouloir courir après les électeurs du Front national, l’UMP a tout intérêt à rester sur une ligne politique modérée, en privilégiant une alliance avec les centristes. C’est de ce côté-là qu’elle pourra retrouver une certaine lisibilité et crédibilité.

Qui plus est, il ne suffira pas de proposer un programme sérieux et ambitieux pour rester le premier parti d’opposition. Outre la fin de la guerre des chefs, la reconquête de l’électorat passe inéluctablement par la bataille des idées. L’UMP doit défendre des idées fortes et porter les valeurs et convictions qui sont celles de la droite parlementaire.

Cette révolution, l’UMP doit la réaliser au plus vite, y compris au sein des fédérations départementales afin de retrouver un fonctionnement démocratique et transparent qui permette à une nouvelle génération de femmes et d‘hommes d’engager les difficiles batailles à venir.

La droite et l’UMP ont aujourd’hui la lourde responsabilité de préparer l’alternance en France. Ses futurs dirigeants lui en donneront-ils enfin les moyens ? Rendez au prochain congrès refondateur de l’UMP en septembre prochain.