Finalement, sans grande surprise, François Hollande a emporté la présidentielle 2012 avec 51.3% des voix.
Disposant d’une avance substantielle depuis le lancement de sa campagne en fin d’année 2011, largement favori des instituts de sondage qui lui avaient donné une avance allant jusqu’à 20 points par rapport à Nicolas Sarkozy, le nouveau président ne l’a finalement devancé que d’un plus de 3 points. Autant dire qu’au fil des semaines, son avance a sensiblement fondu. Mais l’essentiel n’était-il pas de gagner le scrutin le 6 mai ? Voilà qui est fait pour Hollande.
Au final, ce dernier remporte l’élection sans panache, avec un score relativement modeste et un taux de participation en baisse à 81%. Rappelons qu’en 2007, Nicolas Sarlozy avait été élu avec plus de 53% des voix avec une participation de prés de 86%. Voilà qui en dit long sur le faible intérêt des français pour la campagne et leur peu de motivation à aller voter, après une morne campagne marquée par la quasi-absence de propositions pour sortir de la crise et surtout l’alliance des 9 candidats contre le président sortant, en lui faisant porter le chapeau de tous les maux du pays. C’était effectivement plus facile que de parler des solutions à la crise !
Face un président sortant affaibli par la crise et au plus bas dans les sondages depuis plusieurs années, force est constater qu’avec seulement 51.3% des voix, François Hollande est loin d’avoir convaincu. Et pour cause, il n’a pas apporté de réponse claire aux problèmes liés à la grave crise actuelle, ni su galvaniser les français sur un véritable projet fédérateur pour préserver l’avenir de la France. S’il l’emporte, c’est davantage par la relative faiblesse de Nicolas Sarkozy et surtout l’anti-Sarkozysme qu’il a habilement distillé tout à long de cette campagne que par l’adhésion à sa personne.
Elu principalement par rejet du sortant, le nouveau président de la République n’a qu’une légitimité limitée. Il devra au plus vite rassurer les français quant-à sa capacité à assumer les plus hautes fonctions en ces temps de crise et surtout prendre rapidement les bonnes décisions, à commencer par la réduction des dépenses publiques. Il n’y aura guère d’état de grâce d’autant que le nouveau président doit maintenant emporter les élections législatives ; un résultat qui n’est pas acquis même si habituellement, les français ont donné une majorité aux élections législatives qui ont suivi l’élection de ce dernier.
De son côté, parti de très loin et au plus bas dans les sondages, Nicolas Sarkozy a réalisé une lente mais belle remontée pour terminer à 48.37% des voix. Malgré la position difficile du sortant, qui a du traverser la crise financière de 2008, puis celle de la dette de la zone euro en 2010 à 2012, il a mené une campagne de terrain courte mais courageuse pour tenter d’expliquer sa gestion et proposer son programme. Hélas, il est souvent apparu un peu seul dans cette campagne, parfois basée sur des thématiques marginales, qui ont probablement nuit à la lisibilité et à la cohérence de son projet.
Comme au cours des diverses crises qu’il a du affronter, Nicolas Sarkozy s’est battu jusqu’au bout face à une coalition sans précédent, unie comme lui, avec l’énergie hors de commun qu’on lui connaît. Dommage que cette énergie et cette expérience précieuse ne reste pas au service de la France.
Quoi qu’il en soit, le nouveau président devrait entrer en fonction dés le 15 mais prochain et désigner rapidement son gouvernement en vue d’affronter les élections législatives des 10 et 17 juillet prochains. Gageons que ces dernières nous réserveront quelques surprises, tant à gauche qu’à droite, où l’UMP devra faire face à un Front national sorti renforcé de la dernière présidentielle.
Quel que soit le résultat, qu’ils le veillent ou non, les français vont devoir passer à la caisse. Espérons que ce ne sera pas pour rien ! Cette fin d’année 2012 risque de se révéler politiquement et socialement très chaude et délicate pour le nouveau pouvoir. Un test grandeur nature pour Hollande et son équipe.
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