Dans le cadre de la journée de la mémoire des génocides et de la prévention des crimes contre l’humanité, le collège de Quatre Saisons d’Onet-le-Château accueillait le 20 janvier dernier Madame Lili Leignel, déportée à l’âge de 11 ans avec sa famille, dans les camps de concentration.
En soirée, dans l’auditorium de l’Ecole de musique de Rodez, Madame Lili Leignel s’est à nouveau exprimée devant une salle comble, dont une majorité de collégiens, lycéens et étudiants pour témoigner de l’atrocité des camps de déportation. Issue d’une famille juive d’origine hongroise, elle fût arrêtée avec sa famille le 27 octobre 1943, avec ses parents et ses deux frères. Sa mère et les enfants furent transférés au camp de Ravensbrück, puis de Bergen-Belsen tandis que son père était envoyé au camp de Buchenwald. Ce dernier y fut fusillé quelques jours avant la libération alors qu’avec ses frères et sa mère, elle fût libérée le 15 avril 1945 par les troupes anglaises.
Au cours de son long exposé, elle a décrit avec force de détail, mais toujours avec calme et sans haine, les conditions extrêmement dures et inhumaines que sa famille, y compris les enfants, a enduré durant ces longs mois, travaillant péniblement par grand froid et avec très peu de nourriture. 70 ans plus tard, ce témoignage est toujours aussi bouleversant.
Aujourd’hui âgée de 82 ans, Madame Lili Leignel consacre la majeure partie de son temps à témoigner auprès des plus jeunes de l’horreur des camps de la mort et des persécutions atroces infligées aux juifs par les nazis au cours de la dernière guerre mondiale. Un témoignage exceptionnel qui fait honneur à cette femme extraordinaire et un grand bravo à toutes et tous ces jeunes présents à cette conférence sur la déportation.
Ce 27 janvier 2015, 70 ans après la libération du tristement célèbre camp d’Auschwitz-Birkenau au sud de la Pologne, prés de Cracovie, aura lieu une grande cérémonie en vue de commémorer cet anniversaire. Au total, se sont prés de 6 millions de juifs qui auront été exterminés par les nazis, constituant l’un des plus importants génocides jamais organisé. En France, sous le régime collaborationniste de Vichy, plus de 75 000 juifs furent déportés.
Face à la montée de l’antisémitisme en France et après le terrible assassinat à Paris ce début janvier de plusieurs membres de la communauté juive, ces commémorations revêtent une grande importance pour la France dont la communauté juive constitue l’un des piliers depuis toujours. Comme l’a fort justement dit le Premier ministre, les familles juives sont chez elles en France et doivent être protégées en tant que telles.
Après ce nouvel attentat, c’est la communauté juive toute entière qui s’inquiète et qui doute. Ceci explique probablement pourquoi l’Alyah (émigration des juifs vers Israël) s’est nettement accentuée depuis 2012, passant de moins de 2 000 personnes par an à prés de 6 650 personnes en 2014. Ainsi, pour la première fois depuis 1948, la France est devenue en 2014 le 1er pays d’émigration vers l’Etat d’Israël.
Même si la communauté juive française, la plus importante en Europe, est estimée à plus de 600 000 personnes, cet envol de l’émigration n’a rien de rassurant et démontre combien nos compatriotes d’origine juive se sentent aujourd’hui en insécurité dans notre pays. La communauté juive faisant partie intégrante de notre pays, il appartient à la France d’assurer sans faiblesse aucune la sécurité de l’ensemble de ses concitoyens en luttant contre antisémitisme et le terrorisme des groupes radicaux islamiques qui se propage à travers l’Occident.
Fini les discours ! Les français attendent dorénavant des actes forts et une détermination sans faille du gouvernement.