Après le ras de marée de la droite (UMP, UDI et divers droite) aux dernières élections municipales de mars 2014 qui a constitué l’une des plus cinglantes défaites de la gauche depuis longtemps, les élections sénatoriales du 28 septembre 2014 ont marqué une nouvelle victoire pour la droite.
Sur la lancée des dernières élections municipales, les 87 000 grands électeurs ont confirmé leur désamour pour la gauche en votant largement pour les candidats de la droite et du centre. Cette large victoire, avec plus de 35 sièges d’avance sur la gauche contre 10 à 15 espérés par le ministère de l’Intérieur, marque une nouvelle défaite de la gauche. Du coup, le Sénat rebascule largement à droite.
Sur 348 sénateurs, la moitié des sièges ont été renouvelés, soit 175 élus. L’UMP, l’UDI et les divers droite ont empoché ensemble 115 élus (66% des sièges). Ce qui constitue l’un des meilleurs résultats pour la droite surtout lorsque l’on sait qu’une partie des sénateurs renouvelés cette fois-ci a été élu à la proportionnelle, conformément à la loi votée pour les élus de gauche en 2013. Ceci a largement contribué à atténuer l’échec de la gauche, qui sans cet artifice, aurait connu une véritable débandade électorale.
Si l’essentiel de cette victoire de la droite découle directement des dernières élections municipales (95% des grands électeurs sont des conseillers municipaux), le rejet de la gauche et de M. Hollande en particulier sont incontestables. C’est le cas en Corrèze, fief électoral du chef de l’Etat, où les deux sénateurs socialistes ont été largement battus au profit de la droite. Dans nombre de départements, certains élus de gauche ont d’ailleurs été élus de justesse, parfois à une dizaine de voix prés. On est passé par loin d’une raclée pour les socialistes !
Même si ce n’est pas la Bérézina des dernières municipales (les élections sénatoriales produisent rarement des raz-de-marée), les grands électeurs ont largement sanctionné la gauche. Il est aussi probable que certains d’entre-eux ont voulu sanctionner les réformes des collectivités territoriales telles qu’envisagées par M. Hollande depuis l’Elysée, sans aucune réelle concertation avec les élus locaux.
En région Midi-Pyrénées, l’échec de la gauche a été particulièrement marqué. Six départements sur huit de Midi-Pyrénées [Haute-Garonne (5), Tarn (2), Aveyron (2), Tarn-et-Garonne (2), Gers (2) et Ariège(1)] étaient appelés à renouveler leurs sénateurs, soit 14 sénateurs sur 17 que compte la région. Région réputée parmi les plus à gauche de France, la droite et le centre ont emporté 8 sièges, contre 6 pour la gauche. Voilà qui en dit long sur l’état de la gauche aujourd’hui en Midi-Pyrénées. Ce qui laisse augurer des échéances futures favorables à la droite et au centre sur ces terres « rouges » notamment lors des élections départementales et régionales qui auront lieu en 2015.
Signe des temps, Jean-Michel Baylet, sénateur du Tarn-et-Garonne depuis 1986, président du PRG et patron de l’influente Dépêche du Midi, a été battu dans son fief jugé imprenable. Un véritable séisme politique dans la région. Même si cette défaite s’explique par une alliance de fait entre la droite et la gauche pour l’évincer de son fauteuil, elle marque la fin du règne d’une personnalité pour le moins contestée et qui a trop longtemps imprimé sa marque sur ce département.
En Haute Garonne, la droite et le centre, pour la première fois, ont emporté 3 des 5 sièges. En Aveyron, les deux élus de gauche ont été largement balayés par la droite. Les grands électeurs ont désigné Jean-Claude Luche (UDI), président du Conseil général par 60.80% des voix et Alain Marc (UMP), vice-président du Conseil général par 57.30% des voix.
Selon toute vraisemblance, la présidence du Sénat devrait revenir à Gérard Larcher, ancien président du Sénat jusqu’en 2011.
En seulement trois années de présidence Hollande, la gauche risque fort de perdre ses bastions traditionnels les plus encrés à gauche alors qu’elle avait mis de très longues années à conquérir communes, villes, départements et régions de France. Un résultat inespéré pour la droite qui n’en demandait pas tant.
Après cette nouvelle victoire politique de l’UMP et l’UDI, il reste à espérer que ces formations seront à la hauteur des attentes de leur électorat. L’avenir de la France est en jeu.