La campagne électorale du 1er tour de l’élection présidentielle française prend fin ce 20 avril. Pour autant, rarement les électeurs auront été aussi indécis et versatiles à 48 heures du scrutin.
A ce jour, l’ensemble des candidats qui affrontent le président sortant se sont avérés incapable de présenter un véritable programme structuré, cohérent et crédible face à la gravité de la situation qui est aujourd’hui celle de la France. Si comparé à la plupart des pays d’Europe, notre pays a plutôt bien résisté, c’est au prix d’une explosion de la dette et du chômage. La précarité de la situation actuelle exige que la France poursuive ses réformes de structures et s’engage enfin durablement dans un programme de réduction drastique des dépenses publiques. De cela, les programmes n’en parlent pas !
Jusqu’à aujourd’hui, les candidats ont brillé par leur silence sur les réponses à apporter à la crise de la dette française, sauf François Bayrou qui a timidement abordé le sujet. Pire, François Hollande a même été jusqu’à refuser de s’engager sur le principe de la « règles d’or » et laissé entendre qu’il souhaitait renégocier les termes du dernier accord européen pourtant ratifié par tous les pays de l’Union. Ces principales recettes pour sortir de la crise, c’est au contraire plus de dépenses publiques et d’impôts. Quelle irresponsabilité politique que de laisser croire aux français qu’il y a une autre alternative pour sortir de la crise de la dette que de réduire fortement les dépenses ? Le manque de courage politique est consternant et on comprend mieux le regard incrédule de la plupart des observateurs politiques étrangers face à l’absence de débat de fond au cours de cette présidentielle.
Pour occuper le terrain, la quasi-totalité des candidats a mené campagne sur le seul thème jugé porteur au plan électoral : critiquer Nicolas Sarkozy et l’accuser de tous les maux dont souffre notre pays en laissant même entendre, qu’en battant se dernier à la présidentielle, on réglerait tous les problèmes du pays. Cet anti-Sarkozysme primaire qui perdure depuis des années en France et n’a eu de cesse de s’amplifier, alimenté par une presse largement acquise aux forces de gauche, a finalement été le seul moteur de la campagne pour les candidats. C’est manifestement le seul moyen trouvé par les candidats en manque d’arguments pour répondre aux graves problèmes que traverse notre pays. Les français seront-ils dupes de cette absence de programme ?
S’il y a beaucoup à dire sur l’attitude de Nicolas Sarkozy au cours de sa présidence, une chose est indéniable : il a permis à la France d’affronter avec un certain succès la profonde dépression financière de 2008 et traverser au mieux la grave crise de la dette de 2011. Ce qui explique aujourd’hui la situation relativement privilégiée de la France par rapport à d’autres pays comme l’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni. Sous la conduite du président Sarkozy, en dépit de l’ampleur sans précédent de diverses crises, le pays s’est engagé dans la voie de réformes profondes et la réduction des dépenses publiques. Ce n’est hélas pas suffisant et il est nécessaire d’aller beaucoup plus loin en réduisant au plus vite notre dette et notre exposition à la dictature des marchés qui risquent d’exiger rapidement une augmentation des taux d’intérêts lors des prochaines émission d’emprunt d’Etat.
Quoi qu’il en soit, même s’ils feignent de l’ignorer, les français ont bien compris que notre pays ne va pas pouvoir continuer à dépenser sans compter et à augmenter ses impôts pour se financer. Cette époque est aujourd’hui définitivement révolue, même si François Hollande et ses acolytes ne semblent pas l’avoir compris. Peut-être préfèrent-ils tromper les français et les conduire directement à la faillite et à la misère !
L’heure, pour la France, est donc à la rigueur et à la réduction des dépenses publiques, mais aussi aux mesures destinées à améliorer la compétitivité de nos entreprises pour stimuler la croissance, l’emploi et les exportations. Malheureusement aucun candidat n’a eu le courage d’avouer aux français que la grave crise actuelle que traverse le pays impose nécessairement des efforts pour tous.
Nicolas Sarkozy était bien parti pour aborder ses questions primordiales en suggérant aux français une politique inspirée par la rigueur allemande et que, pour cela, il allait falloir s’attaquer au fléau qui sévit depuis 40 ans dans notre pays : l’augmentation inexorable des dépenses publiques. Signe de cette volonté, pour la première fois depuis des décennies, les dépenses publiques ont été maitrisées en 2011 avec une augmentation nulle ; une petite révolution et un pas vers la rigueur, tout en épargnant la majorité des français. Hélas, les sondages, n’ont pas tardé à signifier au président sortant que les français n’appréciaient guère ce souci de rigueur budgétaire. Du coup, le sujet a été mis de côté depuis la mi-mars.
Pour autant, ni les autres candidats, ni les médias, n’ont daigné engager le débat sur le sujet ; le seul qui soit pourtant aujourd’hui d’actualité pour la France. Autant dire que, quel que soit les résultats de la présidentielle, les français risquent de déchanter au soir du 6 mai, et plus encore fin juin, à l’issue des élections législative.
Passé les élections, la priorité sera à la rigueur et la réduction des dépenses publiques, non seulement pour respecter les engagements pris par la France de retour à l’équilibre budgétaire dés 2016 (des engagements qui ne sauraient être remis en cause), mais surtout pour éviter la faillite qui guette le pays si jamais des mesures énergiques n’étaient pas prises pour réduire au plus vite la dette. Que cela plaise ou non, après avoir vécu au dessus de nos moyens durant des décennies, le moment est venu pour les français de payer la facture de la dette excessive et elle risque d’être salée.
Il faut espérer que les français, par delà les grotesques manipulations politiciennes, ont bien compris l’enjeu profond de cette élection. Ce n’est pas l’anti-Sarkozysme primaire qui anime la plupart des candidats qui permettra de sortir de l’impasse actuelle.
Gageons que les français réserveront quelques surprises par rapport aux attentes médiatiques.
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