Présidentielle : The Economist vote Nicolas Sarkozy contre François Hollande, jugé dangereux pour la France et l’Europe

27 avril 2012

Il y a quelques semaines, The Economist avait consacré sa une à la campagne présidentielle française en dénonçant le déni des candidats à l’égard de la grave crise que connaît la France. Selon le célèbre hebdomadaire économique britannique de référence du monde anglo-saxon, la France serait au bord du gouffre et devrait s’engager au plus vite dans une politique de rigueur stricte visant à réduire ses dépenses publiques et engager les nécessaires réformes structurelles.

A la veille de second tour de la présidentielle, The Economist récidive et fait à nouveau sa une avec un titre très engagé : « The rather dangerous Monsieur Hollande », c’est-à-dire, le plutôt dangereux Monsieur Hollande pour la France et l’Europe.

L’hebdomadaire libéral britannique critique avec virulence le candidat socialiste. « Le programme de M. Hollande n’est pas à la hauteur de l’ampleur de la crise, d’autant que tous les voisins de la France ont engagé de véritables réformes. Il parle beaucoup de la justice sociale, mais peu de la nécessité de créer de la richesse. Bien qu’il s’engage à réduire le déficit budgétaire, il prévoit de le faire en augmentant les impôts, plutôt que de tailler dans les dépenses. Ainsi, M. Hollande a promis d’embaucher 60.000 nouveaux enseignants… »

Selon l’éditorialiste de l’hebdomadaire, François Hollande serait  « trop hostile aux changements structurels ». Or, la France a besoin de réformes importantes, aussi douloureuses soient-elles. S’il ne les mène pas sans tarder, les marchés finiront rapidement par l’y contraindre. Et d’affirmer que si François Hollande transmettait à ses voisins européens sa volonté à stimuler la croissance avant de réduire les dépenses publiques et d’améliorer la compétitivité du Vieux Continent, c’est la survie même de l’euro serait en cause.

The Economist rappelle avoir activementsoutenu Nicolas Sarkozy en 2007 et félicite le président sortant d’avoir assoupli « les 35 heures des socialistes, libéré les universités, et relevé l’âge de la retraite ». Selon le journal, « Nicolas Sarkozy a eu la malchance d’être frappé par la crise économique », mais il a progressivement adopté un ton plus « protectionniste, anti-immigrants, et anti-Europe probablement pour convaincre l’électorat du Front National. »

Au final, s’il devait voter, The Economist choisirait clairement Nicolas Sarkozy, mais « pas plus pour ses mérites que pour maintenir François Hollande à l’écart ».


Présidentielle 2012 : un 2ème tour ouvert entre Nicolas Sarkozy et François Hollande

25 avril 2012

Le 1er tour de l’élection présidentielle française n’a finalement pas réservé de grosse surprise, même si Nicolas Sarkozy n’arrive qu’en deuxième position ; une première pour un président sortant.

François Hollande a finalement terminé en tête avec 28.63% des suffrages, devant Nicolas Sarkozy qui obtient 27.18%. Si le résultat du président sortant est en deçà de ses espérances, le score réalisé reste néanmoins fort honorable compte tenu qu’il avait été la cible de l’ensemble des candidats au cours de cette campagne. Par ailleurs, la grave et profonde crise que traverse notre pays n’est pas favorable aux candidats sortants, bien au contraire, comme on peut le vérifier dans divers pays européens.

Dans ce contexte, il faut bien reconnaître que le second tour s’annonce sensiblement plus ouvert que prévu, même si le candidat socialiste, dispose de réserves de voix qui lui permettent de rester confiant.

La surprise est plutôt venue du niveau élevé du vote en faveur de Marine Le Pen, la candidate d’extrême droite, qui atteint 17.90% des suffrages et lui permet d’arriver nettement en troisième position, devançant largement le candidat d’extrême gauche, Jean-Luc Mélenchon qui s’octroie 11.11% des voix, soit un peu moins que ne le laissait espérer les enquêtes d’opinion. Quant-à François Bayrou, le candidat centriste du Modem, il n’atteint pas les 10% et doit se contenter de 9.13% des voix. Enfin, la candidate écologiste, Eva Joly reste loin de son objectif et doit se contenter d’un piètre score de 2.31%.

La relative déception concerne le taux d’abstentionnistes qui s’établit à un niveau de 22.04%, bien plus élevé que celui de la présidentielle de 2007 où il avait été le plus bas, avec un taux de 16% seulement. Difficile de dire à qui a profité ce niveau élevé d’abstentionnistes mais nul doute que Nicolas Sarkozy en a été la principale victime. Feront-ils la grève du vote pour le deuxième tour et pour qui pencheront-ils s’ils se déplacent ?

Les résultats globaux établissent un rapport de force politique à 56% pour le bloc de droite et à 44% pour le bloc de gauche. Pour autant, cela ne signifie pas que Nicolas Sarkozy est favori pour l’emporter, d’autant qu’en 2007 ce rapport était de l’ordre de 60% – 40% en faveur de la droite. Pour le président sortant, contrairement au candidat socialiste qui bénéficie d’un excellent report des voix de gauche et d’extrême gauche pour le deuxième tour, le report des candidats de droite, d’extrême droite et du centre sur Nicolas Sarkozy n’est pas assuré au-delà d’un niveau de l’ordre de 50%.

Restent donc à savoir vers qui iront ces voix au deuxième tour : François Hollande ou l’abstention ? Probablement les deux à la fois. Tout aussi déterminant, les abstentionnistes du 1er tour se décideront-ils d’aller voter plus massivement et pour quel candidat ? Voilà beaucoup d’inconnues auxquelles il paraît bien difficile de répondre aujourd’hui.

Si François Hollande reste favori, rien n’est perdu pour Nicolas Sarkozy notamment s’il réussit son débat et sait remobiliser l’électorat de droite et du centre autour de lui. La campagne du deuxième tour s’annonce intense et devrait enfin aborder les sujets de fond qui préoccupent les français : la réduction de la dette et des dépenses publiques, la compétitivité de notre économie, l’avenir de l’Europe, la lutte contre le chômage et la précarité, l’avenir du système de protection sociale…

Espérons que les deux candidats apporteront des réponses précises à ces questions pour permettre aux français de se prononcer en toute connaissance de cause.


Présidentielle 2012 : une campagne morne qui a ignoré les réalités auxquelles la France va devoir faire face

20 avril 2012

La campagne électorale du 1er tour de l’élection présidentielle française prend fin ce 20 avril. Pour autant, rarement les électeurs auront été aussi indécis et versatiles à 48 heures du scrutin.

A ce jour, l’ensemble des candidats qui affrontent le président sortant se sont avérés incapable de présenter un véritable programme structuré, cohérent et crédible face à la gravité de la situation qui est aujourd’hui celle de la France. Si comparé à la plupart des pays d’Europe, notre pays a plutôt bien résisté, c’est au prix d’une explosion de la dette et du chômage. La précarité de la situation actuelle exige que la France poursuive ses réformes de structures et s’engage enfin durablement dans un programme de réduction drastique des dépenses publiques. De cela, les programmes n’en parlent pas !

Jusqu’à aujourd’hui, les candidats ont brillé par leur silence sur les réponses à apporter à la crise de la dette française, sauf François Bayrou qui a timidement abordé le sujet. Pire, François Hollande a même été jusqu’à refuser de s’engager sur le principe de la « règles d’or » et laissé entendre qu’il souhaitait renégocier les termes du dernier accord européen pourtant ratifié par tous les pays de l’Union. Ces principales recettes pour sortir de la crise, c’est au contraire plus de dépenses publiques et d’impôts. Quelle irresponsabilité politique que de laisser croire aux français qu’il y a une autre alternative pour sortir de la crise de la dette que de réduire fortement les dépenses ? Le manque de courage politique est consternant et on comprend mieux le regard incrédule de la plupart des observateurs politiques étrangers face à l’absence de débat de fond au cours de cette présidentielle.

Pour occuper le terrain, la quasi-totalité des candidats a mené campagne sur le seul thème jugé porteur au plan électoral : critiquer Nicolas Sarkozy et l’accuser de tous les maux dont souffre notre pays en laissant même entendre, qu’en battant se dernier à la présidentielle, on réglerait tous les problèmes du pays. Cet anti-Sarkozysme primaire qui perdure depuis des années en France et n’a eu de cesse de s’amplifier, alimenté par une presse largement acquise aux forces de gauche, a finalement été le seul moteur de la campagne pour les candidats. C’est manifestement le seul moyen trouvé par les candidats en manque d’arguments pour répondre aux graves problèmes que traverse notre pays. Les français seront-ils dupes de cette absence de programme ?

S’il y a beaucoup à dire sur l’attitude de Nicolas Sarkozy au cours de sa présidence, une chose est indéniable : il a permis à la France d’affronter avec un certain succès la profonde dépression financière de 2008 et traverser au mieux la grave crise de la dette de 2011. Ce qui explique aujourd’hui la situation relativement privilégiée de la France par rapport à d’autres pays comme l’Espagne, l’Italie ou le Royaume-Uni. Sous la conduite du président Sarkozy, en dépit de l’ampleur sans précédent de diverses crises, le pays s’est engagé dans la voie de réformes profondes et la réduction des dépenses publiques. Ce n’est hélas pas suffisant et il est nécessaire d’aller beaucoup plus loin en réduisant au plus vite notre dette et notre exposition à la dictature des marchés qui risquent d’exiger rapidement une augmentation des taux d’intérêts lors des prochaines émission d’emprunt d’Etat.

Quoi qu’il en soit, même s’ils feignent de l’ignorer, les français ont bien compris que notre pays ne va pas pouvoir continuer à dépenser sans compter et à augmenter ses impôts pour se financer. Cette époque est aujourd’hui définitivement révolue, même si François Hollande et ses acolytes ne semblent pas l’avoir compris. Peut-être préfèrent-ils tromper les français et les conduire directement à la faillite et à la misère !

L’heure, pour la France, est donc à la rigueur et à la réduction des dépenses publiques, mais aussi aux mesures destinées à améliorer la compétitivité de nos entreprises pour stimuler la croissance, l’emploi et les exportations. Malheureusement aucun candidat n’a eu le courage d’avouer aux français que la grave crise actuelle que traverse le pays impose nécessairement des efforts pour tous.

Nicolas Sarkozy était bien parti pour aborder ses questions primordiales en suggérant aux français une politique inspirée par la rigueur allemande et que, pour cela, il allait falloir s’attaquer au fléau qui sévit depuis 40 ans dans notre pays : l’augmentation inexorable des dépenses publiques. Signe de cette volonté, pour la première fois depuis des décennies, les dépenses publiques ont été maitrisées en 2011 avec une augmentation nulle ; une petite révolution et un pas vers la rigueur, tout en épargnant la majorité des français. Hélas, les sondages, n’ont pas tardé à signifier au président sortant que les français n’appréciaient guère ce souci de rigueur budgétaire. Du coup, le sujet a été mis de côté depuis la mi-mars.

Pour autant, ni les autres candidats, ni les médias, n’ont daigné engager le débat sur le sujet ; le seul qui soit pourtant aujourd’hui d’actualité pour la France. Autant dire que, quel que soit les résultats de la présidentielle, les français risquent de déchanter au soir du 6 mai, et plus encore fin juin, à l’issue des élections législative.

Passé les élections, la priorité sera à la rigueur et la réduction des dépenses publiques, non seulement pour respecter les engagements pris par la France de retour à l’équilibre budgétaire dés 2016 (des engagements qui ne sauraient être remis en cause), mais surtout pour éviter la faillite qui guette le pays si jamais des mesures énergiques n’étaient pas prises pour réduire au plus vite la dette. Que cela plaise ou non, après avoir vécu au dessus de nos moyens durant des décennies, le moment est venu pour les français de payer la facture de la dette excessive et elle risque d’être salée.

Il faut espérer que les français, par delà les grotesques  manipulations politiciennes, ont bien compris l’enjeu profond de cette élection. Ce n’est pas l’anti-Sarkozysme primaire qui anime la plupart des candidats qui permettra de sortir de l’impasse actuelle.

Gageons que les français réserveront quelques surprises par rapport aux attentes médiatiques.


Présidentielle 2012 : les confusions de François Hollande face aux agences de notations et la possible perte de la note AAA

18 avril 2012

Dans une interview au Journal du dimanche daté du 15 avril, François Hollande, avait évoqué une possible décision de l’agence de notation financière Moddy’s de revoir à la baisse, pour le 12 mai prochain, la notation de la France.

Le candidat socialiste qui s’exprimait également sur RFI avait expliqué : « Cette agence de notation, Moody’s, a annoncé il y a déjà plusieurs semaines qu’elle donnerait une confirmation de sa note au lendemain de l’élection présidentielle, non pas parce que ce serait après l’élection présidentielle, mais parce que c’est dans son propre calendrier. Donc, imaginez : si nous étions victorieux au lendemain du 6 mai, il pourrait y avoir en cas de note négative une forme de confusion. J’ai voulu l’écarter, et la prévenir : la note qui sera accordée à la France sera la note accordée à la gestion de Nicolas Sarkozy », a insisté François Hollande. On comprend mieux, pour autant, il s’agit là d’élucubrations purement fantaisistes de sa part.

Dans un communiqué publié lundi 16 avril, l’agence Moody’s a clairement affirmé, sans citer François Hollande, qu’elle n’envisageait absolument pas de changement imminent de la note de la dette de la France, alors que le candidat socialiste à la présidentielle avait évoqué une décision possible de Moody’s pour le 12 mai. L’agence déclare que sa décision d’assortir la note de la France d’une perspective négative, annoncée le 13 février dernier, « ne signale pas un changement imminent de la notation, mais constitue une indication de l’évolution probable dans les 12 à 18 mois ».

En cas de placement d’une note sous surveillance négative (ce qui n’est pas le cas de la France à ce jour, contrairement à ce que laisse entendre Hollande), Moody’s se donne habituellement trois mois de délai ou fixe une échéance précise qui correspondra à l’annonce d’une décision concernant la note. C’est seulement à l’issue de ce délai qu’elle décidera de maintenir la note ou de l’abaisser dans le cas d’un basculement sous surveillance négative. Enfin, les agences de notation n’ont pas pour habitude de modifier leurs appréciations quelques jours après une élection.

Rappelons que Moody’s, la principale agence de notation mondiale, comme l’autre agence Fitch Ratings, avait confirmé en février dernier la note  « AAA ». Pour autant, Moody’s avait modifié la perspective associée à la note de la France, faisant passer celle-ci de « stable » à « négative ». Elle n’avait toutefois pas fixé d’échéance précise quant à une éventuelle évolution de la note elle-même. C’est là la principale différence entre les notions de perspective et de surveillance, que semble avoir confondues volontairement ou non, François Hollande.

Une fois encore, le candidat socialiste est pris la main dans le sac en voulant faire croire aux français que Moody’s envisageait une dégradation de la note française après l’élection. Etrange pour qu’un candidat à la présidence puisse confondre « perspective négative » et « surveillance négative ». A tout vouloir mettre sur le dos de Nicolas Sarkozy, alors qu’il ne propose lui-même aucune mesure concrète et crédible pour réduire drastiquement les dépenses publiques et retrouver au plus vite l’équilibre budgétaire, il y a de quoi s’interroger. S’il devait être élu, n’est-ce pas sa propre incompétence qui risque de faire perdre son « AAA » à la France ?

Voilà qui en dit long sur les maigres ambitions de François Hollande pour la France. Qu’il soit rassuré, s’il y a remise en cause du triple « AAA » de la France par Moody’s, ce ne sera pas avant deux ou trois mois après l’élection présidentielle, lorsque les grandes lignes du projet du nouveau président seront dévoilées et que les premières mesures législatives seront prises. Ce n’est qu’au vu de la détermination du nouveau président de la République et de son gouvernement à s’attaquer à la réduction des dépenses publiques que les agences de notations ajusteront les perspectives et seront peut-être amenées à mettre notre pays sous surveillance négative avec perte du « AAA ».

Cela dépendra exclusivement des décisions envisagées par le nouveau gouvernement en matière budgétaire et de gouvernance du pays. Quel que soit la décision des agences, les choix opérés le gouvernement précédent n’y seront alors pour rien. Gouverner, c’est aussi assumer ses propres contradictions et responsabilités. Voilà qui promet au français une rentrée pour le moins tendue et morose, notamment dans l’hypothèse d’une élection de François Hollande.


Syrie : Oublié par une partie du monde, le peuple syrien continue de résister à la terrible dictature d’al Assad

17 avril 2012

En Syrie, depuis plus d’un an déjà, Bachar al-Assad continue d’assassiner impunément son peuple avec la complicité de l’Iran, de la Russie et de la Chine. Plus de 12 000 morts en moins d’un an selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Fort de l’appui de ces pays, non démocratiques rappelons-le, le dictateur al-Assad ne recule devant rien pour se maintenir au pouvoir. Combien de temps la communauté internationale va-t-elle être complice ?

En dépit de l’impuissance de l’ONU, dont les décisions du Conseil de sécurité étaient bloquées par ces mêmes pays, les choses semblent enfin bouger. La pression de la communauté internationale est montée d’un cran le 1er avril 2012 à Istanbul où s’est tenue la conférence des Amis de la Syrie avec pas moins de 83 pays représentés. Parmi ses membres influents, les Etats-Unis, l’Europe, la Turquie, la plupart des pays arabes du Moyen-Orient, dont le Qatar.

A cette occasion, la communauté internationale avait appelé à fixer une « date limite » pour l’application du plan de paix sur la Syrie par le régime de Damas, qui poursuit sans relâche ses pilonnages meurtriers. L’Arabie saoudite et le Qatar qui avaient réclamé une telle aide, se sont vus opposer le veto des Etats-Unis. La conférence « a appelé l’émissaire spécial à déterminer une date limite pour les prochaines étapes, incluant un retour devant le Conseil de sécurité de l’Onu, si les tueries continuent« .

Fin mars, le régime du président syrien Bachar al-Assad s’était engagé à appliquer ce plan, mais une fois de plus, la poursuite des pilonnages avait laissé la plupart des capitales sceptiques sur les réelles intentions de Damas. « Presque une semaine s’est écoulée et nous devons conclure que le régime allonge sa longue liste des promesses non tenues« , avait déclaré, dépitée, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton. De son côté, le chef de la diplomatie française, Alain Juppé, avait déclaré : « Il y a un risque bien sûr d’enlisement, et on voit bien la tactique du régime qui est de gagner du temps. C’est la raison pour laquelle il faut, et nous sommes tous d’accord là dessus, fixer une limite dans le temps à cette action » de M. Annan.

Autre décision de la conférence des Amis de la Syrie, les participants ont officiellement reconnu dans leur déclaration le Conseil National Syrien comme « un représentant légitime de tous les Syriens« , un geste en deçà des attentes du CNS qui souhaitait être admis comme unique interlocuteur de la communauté internationale. La conférence a également décidé de constituer un groupe de travail sur des sanctions à adopter contre le régime syrien. Celui-ci se réunira à Paris mi-avril.

Le chef de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, avait lui aussi appelé les participants à faire pression sur le Conseil de sécurité de l’ONU pour qu’il prenne des mesures « contraignantes » contre le régime de Bachar al-Assad. L’opposition syrienne n’avait pas manqué de saluer les avancées lors de cette réunion d’Istanbul, mais avait aussi estimé que la communauté internationale devait aider réellement les Syriens. « Il faut que la communauté internationale formalise les mécanismes et les moyens de livrer cette aide. De notre point de vue ça veut dire des voies de passage assurées, des zones protégées, ça implique le déploiement d’une certaine capacité militaire pour protéger ces zones« , avait déclaré à l’AFP Bassma Qodmani, membre du comité exécutif du CNS.

La résolution  du Conseil de sécurité de l’ONU intervenue courant avril a finalement adopté le principe d’un cessez le feu en Syrie avec un retrait des forces syriennes des centres urbains, le déploiement d’observateurs internationaux et l’ouverture de discussions entre le régime alaouite et l’opposition. Quelques jours après cette adoption et la mise en place du cessez le feu, ce dimanche 15 avril, au moment où les premiers observateurs de l’ONU devaient être déployés, une fois encore les forces syriennes ont repris les bombardements sur la ville d’Homs, tenue par l’insurrection. Ce mardi 17 avril, les bombardements continuent et les observateurs de l’ONU n’ont toujours pas pu se déployer faute d’un accord du gouvernement syrien.

Face au courage et à la détermination du peuple syrien, la chute de la dictature Assad paraît pourtant inexorable à court terme. Reste à espérer que le pays meurtri et affaibli sache mettre en place au plus vite des institutions stables et démocratiques avec l’aide de la communauté internationale. Dommage qu’il ait fallut attendre plus d’un an et plus de 12 000 victimes pour libérer le peuple syrien du joug d’Assad. Une fois de plus, par sûr que l’ONU sorte grandie du dossier syrien.


Présidentielle 2012 : les effets néfastes d’une campagne officielle qui impose l’égalité entre les candidats

16 avril 2012

Depuis le 09 avril et jusqu’au 1er tour du 22 avril prochain, la campagne pour la présidentielle 2012 est entrée dans sa phase officielle. Conséquences, dans les médias audiovisuels, chaque candidat doit obligatoirement bénéficier d’une égalité totale de temps d’antenne, qu’il soit à moins de 1% ou à 30% d’intentions de vote. Quel mépris pour les électeurs !

Une spécificité bien française héritée de l’ancienne ORTF, à un moment où il n’y avait que 3 chaînes de télévisions publiques contrôlées pour le gouvernement en place. En 2012, rien ne justifie cette égalité de traitement des candidats. Du fait de la loi actuelle, les journaux télévisés brident ou passent sous silence les interventions des principaux candidats pour consacrer l’équilibre absolu avec les « petits » candidats que les intentions de vote placent pourtant à des scores prés de 30 fois moindre. Conséquence de ces contraintes, les chaines d’informations n’ont jamais si peu parlé de la présidentielle.

Quel peut-être l’intérêt d’un débat public tronqué qui prive les français, dans la dernière ligne droite avant le 1er tour, d’un véritable débat public entre les principaux candidats ?  Pourquoi freiner le débat démocratique au nom d’un égalitarisme dépassé, au détriment de l’équité la plus élémentaire ? A un moment où tout le monde s’accorde à reconnaître le bas niveau du débat public lors de cette campagne présidentielle de 2012, le fait que les médias radios et TV ne puissent accorder aux principaux candidats et, notamment à Nicolas Sarkozy et François Hollande, le temps nécessaire à la couverture de leur campagne, nuit considérablement à la démocratie.

Pendant ce temps, la presse écrite n’est pas soumise aux mêmes contraintes et reste libre de traiter les divers candidats comme bon lui semble. Et elle ne se gène pas, car ce qui intéresse d’abord les français et ses lecteurs, c’est la couverture de la campagne des principaux candidats. S’agissant des « petits » candidats à moins de 1% dans les sondages, ils sont traités pour ce qu’ils sont, à savoir des candidats marginaux qui ne présentent pas grand intérêt au plan électoral et que rien ne justifie le temps d’antenne accordé. Et ne parlons pas d’internet où la liberté est totale.

Voilà probablement encore un domaine où notre pays pourrait faire de substantielles économies, sans pour autant nuire à l’équité de traitement des candidats et donc à l’élection, bien au contraire. A quoi bon 10 candidats à une élection dont tout le monde s’accorde à dire que 5 candidats suffiraient amplement. Les règles actuelles sont pour le moins désuètes et dépassées.

France, où est ta chère liberté de la presse dans tout çà ?


Présidentielle 2012 : la crédibilité des candidats ne peut se mesurer qu’à leur capacité à réduire drastiquement les dépenses de l’Etat

9 avril 2012

La semaine dernière, le grand hebdomadaire économique anglo-saxon The Economist consacrait sa une à notre pays en titrant : «The french election :an inconvenient truthLa France du déni ».

Vu de l’étranger, la campagne électorale française semble ignorer les vrais sujets qui se posent à notre pays : déficits publics et dette en augmentation depuis 25 ans, non respect des critères de Maastricht nécessaires pour soutenir l’euro, manque de compétitivité de notre économie, réformes de structures insuffisances, chômage… et bien plus encore. Il faut bien avouer que jusqu’à ces derniers jours, ces sujets n’étaient pas au centre des discours des candidats à la présidentielle, et pour cause : dire la vérité aux français c’est leur promettre, à l’issue de l’élection en mai prochain, un plan de rigueur comme jamais il n’y en a eu en France. A l’image de ce que propose Mario Monti en Italie ou Mariano Rajoy en Espagne !

Manifestement, les français feignent d’ignorer l’ampleur de la crise actuelle à laquelle la France est elle aussi confrontée et ne veulent pas entendre parler d’effort. Et pourtant, il faudra bien puisque c’est inévitablement ce qui nous attend après les élections, et ce, quel que soit le président élu. Nicolas Sarkozy au début de sa campagne avait tenté d’évoquer les sujets économiques et la nécessité de s’inspirer de la rigueur allemande pour sortir de la profonde crise budgétaire et économique actuelle. Résultat, il a rapidement baissé dans les sondages et a renoncé au discours de vérité.

Il faut avouer qu’aucun autre candidat, et surtout pas François Hollande, ne s’est aventurés sur ce terrain mouvant. Bien au contraire, c’est le discours de la facilité et du déni de la crise qui l’emporte partout. Quant à François Bayrou, lui qui dénonce la dette et les déficits publics depuis des années, il se garde bien d’avancer de réelles propositions pour s’attaquer durablement à ce fléau français qui mine notre pays depuis des décennies. Tenir le discours de la réalité, c’est quelque part promettre du sang et des larmes aux français pour les années à venir ; et là, peu de candidats ont le courage de l’avouer aux français, de peur de perdre leurs suffrages.

L’exemple de Gerhard Schröder, Chancelier social-démocrate allemand reste dans toutes les mémoires. Pour faire face aux difficultés de l’Allemagne, il mit en place en 2005 un paquet de réformes libérales mettant en cause l’Etat providence et le gel des salaires pendant plusieurs années. Ce qui provoqua la colère de son électorat et la lourde défaite de la coalition conduite par le SPD aux élections législatives de la même année. Si ce fût une défaite électorale, c’est pourtant tout à l’honneur de Gerhard Shröder qui a probablement sauvé l’Allemagne d’une crise profonde et qui lui permet aujourd’hui d’être une économie dynamique et compétitive, avec un chômage au plus bas et des salaires en augmentation.

Pour en arriver, les allemands ont payé le prix fort durant plus de 5 ans, avec des économies sur de nombreux postes publics et des salaires gelés ou en baisse pendant que français refusaient de modestes mesures de rigueur, profitaient des 35 heures et obtenaient des augmentations de salaires… Le moment est venu pour les cigales françaises de prendre conscience que le temps des discours touche à sa fin et qu’il va falloir passer à la caisse. Reste à répartir les efforts le plus équitablement entre les français.

Quoi qu’on pense de la présidence de Nicolas Sarkozy, il faut bien reconnaître qu’elle a préservé l’essentiel en dépit de l’ampleur de la crise par un certain nombre de réformes courageuses, même si l’on peut regretter un manque de réduction des dépenses publiques, probablement en raison des échéances électorales. Ses dernières propositions ont au moins le mérite de rappeler que la politique qu’il mènera dés son élection aura pour priorité le retour à l’équilibre budgétaire dés 2016, et si possible un excédent de 0.5% dés 2017. Voilà enfin un cap précis et ambitieux pour un pays habitué à 30 ans de déficits et qui devrait convaincre l’Union européenne et les marchés financiers. L’autre vertu du projet de Nicolas Sarkozy, c’est de privilégier une bonne fois pour toute la baisse des dépenses publiques à la hausse des impôts. C’est la seule alternative possible raisonnable.

Un projet pour le moins ambitieux et courageux qui a le mérite, à défaut d’être électoralement séduisant, de préserver l’avenir de la France et des français à moindres frais. Face à la relative inconsistance du projet de François Hollande qui privilégie l’augmentation des dépenses et des impôts, sans oublier les promesses démagogiques et ahurissantes de candidats des extrêmes tels Jean-Luc Mélenchon ou Marine Le Pen, le projet de Nicolas Sarkozy apparaît comme le plus réaliste et crédible. C’est l’avis de nombreux économistes français et étrangers.

Gageons que les français auront le courage de regarder la réalité en face avant de faire leur choix ; à défaut, le prix à payer, à commencer par les plus modestes, risque d’être très élevé.


Birmanie : avec l’élection de Aung San Suu Kyi, l’espoir d’une fin prochaine de la dictature

4 avril 2012

Bien que partielles avec 44 sièges renouvelables sur un total de  445, les premières élections législatives démocratiques depuis plus de 25 ans ont eu lieu ce dimanche 1 avril en Birmanie (Myanmar en birman).

Aung San Suu Kyi, la « Dame de Rangoon » et célèbre opposante à la dictature birmane, a été élue députée pour la première fois de sa carrière. Selon les estimations, elle aurait recueilli plus de 80% des suffrages. Son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND), a obtenu une large victoire dans les circonscriptions renouvelables du pays.

Fille du héros de l’indépendance birmane, le général Aung San, qui fut assassiné alors qu’elle était âgée de deux ans, Aung San Suu Kyi est lauréate du prix Nobel de la paix 1990. La « Dame de Rangoon » avait triomphé aux élections de 1990, mais la junte n’avait jamais reconnu les résultats. Incarcérée à maintes reprises, elle avait refusé de quitter son pays pour rester prés de son peuple, mais loin de son mari et de ses enfants. Elle était encore en résidence surveillée vingt ans plus tard en novembre 2010, lors de législatives boycottées par la LND et qualifiées de mascarade par l’Occident.

Considérée il y a encore deux ans comme l’ennemie publique numéro un par la junte militaire, Aung San Suu Kyi était très largement favorite de ces législatives partielles. « Nous avons attendu ce jour si longtemps. Je suis si heureuse. Je ne peux pas décrire ce que je ressens« , a-t-elle déclaré. Le gouvernement actuel, composé d’anciens militaires réformateurs arrivés au pouvoir il y a un an, tente de démontrer que ses réformes démocratiques en cours justifient la levée progressive des sanctions occidentales qui étranglent l’économie du pays.

Au terme d’un processus de transition non violent et sous contrôle de l’armée, ce nouveau gouvernement avait proposé à Aung San Suu Kyi d’intégrer l’échiquier politique à l’occasion de ces élections partielles. La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton s’est dite satisfaite de cette avancée, tout en restant prudente sur l’évolution politique de la Birmanie. « Nous sommes engagés à soutenir ces efforts de réforme », a déclaré Mme Clinton. « Il est trop tôt pour juger de la signification des progrès réalisés au cours des derniers mois et si ceux-ci se poursuivront« , a-t-elle dit.

Grâce à la ténacité de Aung San Suu Kyi et à l’ouverture du régime actuel, les sanctions économiques occidentales contre le régime birman pourraient être levées progressivement, pour peu que des avancées  démocratiques soient réalisées. Une évolution pleine d’espoir pour l’ensemble de peuple birman si longtemps opprimé.