Roms : quand la commissaire européenne Viviane Reding dérape…

16 septembre 2010

Mardi 14 septembre, Viviane Reding, vice-présidente de la commission européenne et commissaire luxembourgeoise à la Justice et aux Droits fondamentaux, a vertement critiqué la politique du gouvernement français à l’égard des Roms et menacé de poursuivre Paris devant les tribunaux pour sanctionner les expulsions de Roms. Elle en avait profité pour accuser les autorités françaises de duplicité et fait un parallèle avec la Deuxième Guerre mondiale avant de s’excuser le lendemain pour ses propos prétendument mal interprétés.

Bien étranges et tristes propos de Mme Reding qui ne connaît manifestement pas très bien l’Histoire. Comment peut-on en arriver de tels dérapages verbaux ? Qui y-a-t-il, en effet, de comparable entre la terrible déportation et extermination de millions des Juifs et le renvoi par la France, dans leur pays d’origine, de quelques Roms, sachant qu’ils sont pris en charge avec tous les égards jusqu’à leur transfert et qu’il leur est même accordé un petit pécule pour survivre dans leur propre pays ? De tels propos sont grossiers et insultants pour la France car cela n’a strictement rien à voir.

Depuis des siècles, y compris ces dernières années au sein de l’Europe, les Roms sont régulièrement maltraités dans leurs pays d’origine la Bulgarie et la Roumanie où ils sont des parias exclus de tout. Qui s’en est inquiété jusqu’alors en Europe ? Certainement pas Mme Reding ou M. Baroso. Pourquoi la France, qui accueille déjà un nombre considérable de gens du voyage, non sans certains problèmes de cohabitation, devrait-elle aussi accueillir massivement des milliers de Roms qui voient en la France, et son système d’aide sociale généreux, un eldorado inattendu pour poursuivre leur vie ?

Pourquoi la France devrait-elle supporter quasiment seule, les nombreux inconvénients liés à la prise en charge de cette population extrêmement pauvre alors même que l’Union européenne, conscience des problèmes liés à l’intégration de ces millions de Roms, a accepté en 2007 l’entrée de la Bulgarie et de la Roumanie dans l’Europe sans régler la question ? Pourquoi l’Europe n’est-elle pas venue en aide à ces pays pour favoriser l’intégration des Roms ? Pour ces raisons, l’Europe est particulièrement mal placée pour juger la France qui reste le pays qui accueille le plus de Roms sur son sol. Doit-elle les accueillir tous à ses propres frais et sans rien dire, parce que les autres pays n’en veulent pas ? Un peu facile Mme Reding !

L’Europe et Mme Reding se discréditent totalement en montrant la France du doigt alors qu’eux-mêmes n’ont rien fait et ne font strictement rien pour aider les Roms. Et si certains veulent les accueillir chez eux, qu’ils n’hésitent pas un instant. Comme l’a suggéré Nicolas Sarkozy très justement, le très riche Luxembourg voisin, qui dispose d’un revenu par tête d’habitant parmi les plus élevés au monde, devrait commencer par donner l’exemple et en accueillir lui-même quelques milliers sur son sol. Lorsque chaque pays européen aura accueilli son quota de Roms, il pourra alors éventuellement donner des leçons à la France.

En attendant, de grâce M. Baroso et Mme Reding, un peu de décence et de responsabilité.