Brésil : Dilma élue pour poursuivre l’action de Lula

2 novembre 2010

Le Brésil, 13ème puissance économiques mondiale en 2002, a grimpé situé au 8ème en 2010 et devrait faire partie des 5 grandes puissances économiques de la planète à l’horizon 2020. C’est dire le chemin parcouru par ce pays en moins de 20 ans.

Puissance montante d’Amérique latine et du monde, l’un des plus gros producteurs agro-alimentaires, le Brésil dispose d’un vaste marché intérieur de 193 millions d’habitants. Il est devenu en quelques années un membre influent de la communauté internationale. Fort d’une croissance de prés de 8% en 2010, au même titre que la Chine, le Brésil est aujourd’hui un marché très convoité par les pays développés car les investissements à y réaliser sont considérables, notamment dans le domaine des infrastructures.

Au sein des pays émergeants, le Brésil s’est frayé en quelques années une place de choix sur la scène internationale et ne ménage pas ses efforts pour peser de tout son poids sur les grandes décisions internationales. Membre de l’OMC et du G20, candidat à l’entrée au Conseil de sécurité de l’ONU, le Brésil n’hésite plus à imposer sa ligne face aux USA, à l’Europe et à la Chine. La révolution économique qui a frappé ce grand pays est due à un seul homme, élu en 2002 à la présidence du Brésil : Luiz Inacio Lula da Silva. En huit années de présidence, ce syndicaliste influent et respecté s’est imposé en douceur et a su trouver le bon compromis entre la nécessaire libéralisation de l’économie et une politique sociale volontariste, destinée à réduire la pauvreté et faire en sorte que le plus grand nombre de brésiliens rejoignent la classe moyenne.

Durant son mandat, prés de 15 millions d’emplois ont ainsi été créés et prés de 30 millions de pauvres ont rejoint les classes moyennes. Même si beaucoup reste à faire pour anéantir le fléau de la pauvreté, notamment dans les favelas des grandes métropoles telles Rio-de-Janeiro ou Sao Paulo, les changements et améliorations apportées à la population sont considérables. Ce n’est pas un hasard si la côte de popularité du président Lula approche le taux de 80% aujourd’hui. De quoi faire pâlir bien des chefs d’Etat ! Hélas, le mandat de Lula prendra fin en janvier 2011, date de prise de fonction de son successeur  (la constitution brésilienne n’autorise que 2 mandats présidentiels successifs de 4 ans).

Ce 31 octobre 2010 a marqué une nouvelle page de l’histoire du Brésil avec l’élection à la présidence de la République de Madame Dilma Rousseff, avec 56% des suffrages. Quasiment inconnue à l’étranger, Dilma Rousseff était la plus proche collaboratrice de Lula depuis 2005. Activement soutenue par le président sortant qui l’a accompagnée dans la plupart de ses déplacements et meetings, elle était la candidate officiellement désignée pour assurer sa succession. Lula a passé sa dernière année à la préparer à la mission qui sera désormais la sienne : parachever son œuvre à la tête du Brésil. Personnalité très différente (technocrate, peu charismatique et autoritaire – on l’appelle aussi la dame de fer), Dilma Rousseff devrait incarner une certaine continuité de la politique économique et sociale de Lula, à l’instar de son slogan : « Dilma présidente, pour que le Brésil continue de changer »

D’ores et déjà, à l’instar de la bourse de Sao Paulo, les responsables économiques brésiliens parient sur la poursuite de la croissance et de la marche en avant du pays. Encore peu présente sur place, la France n’a plus qu’à mettre les bouchées doubles pour conquérir ce marché en pleine expansion qui devient un passage obligé pour de nombreux investisseurs occidentaux. Il est temps de comprendre que le Brésil est en passe de devenir le nouvel eldorado de l’Amérique du sud. Bien d’autres l’ont compris depuis longtemps…

Bravo Lula et bonne chance Dilma. Viva Brasil !