Rodez : Teyssedre est-il à la hauteur ?

28 novembre 2011

Tel est le titre d’un article consacré à Rodez, publié le 23 novembre 2011 par le magazine L’Express.

A mi-mandat passé, le magazine dresse un premier bilan de l’action de Christian Teyssedre et de sa majorité à la tête de la municipalité de Rodez. Le moins que l’on puisse dire c’est que les conclusions du journaliste sont pour le moins mitigées, pour ne pas dire moins.

Sur le bilan à proprement parler, le magazine donne quitus à la municipalité pour la petite baisse d’impôt, même s’il n’y a là rien de convaincant. Sur la plupart des autres dossiers, si certains semblent en voie d’avancement, comme l’urbanisme, d’autres sont encore enlisés comme l’aménagement des écoles de St Félix et Bourran et du nouveau quartier de Combarel. D’autres sont toujours plus ou moins bloqués comme l’extension  de l’agglomération du Grand Rodez, limitée à 2 communes contre une vingtaine attendues ou l’aménagement de la RN88, notamment dans le contournement de Rodez.

Pour le reste, les conclusions ne sont guère encourageantes pour l’avenir. En voici un extrait : «…Trois ans et demi après son élection, Christian savoure toujours depuis son bureau, la vue sur la cathédrale conquise. Les pieds sur la table même…. Le bonhomme sait dévorer les paradoxes. Il se jure « modéré » mais sème quelques colères noires et ignore tout du vocabulaire diplomatiques… – Il vante la grande modestie de Pascal mais s’adonne sans barguigner au discours du « je » et « moi »…  – Encore faudrait-il que Christian Teyssedre mette un bémol à ses envolées en solo. Passe encore quand celles-ci sont plutôt inspirées (comme l’inscription au patrimoine de l’Unesco), mais la lettre d’invitation au président Barack Obama à l’occasion du départ de l’étape du Tour de France à Rodez le 17 juillet, sur le mode « I have a dream », en fit grimacer davantage… »

Comment ne pas sourire aux propos de Teyssedre alors qu’il n’a de cesse de s’auto-congratuler sur sa prétendue bonne gestion, la maitrise des dépenses ou la baisse contestée des impôts. On atteint le summum de la démagogie lorsqu’il affirme, manifestement sûr de lui : « J’ai inversé la tendance démographique : la ville compte 520 habitants supplémentaires depuis 2008…. Christian Teyssedre en est persuadé, sa gestion est « exemplaire ». » Il est fort ce Teyssedre ! Elu en mars 2008, quelques mois plus tard, alors qu’il n’avait encore pris aucune décision, la population augmentait comme par miracle !  Et le journaliste de conclure, manifestement quelque peu surpris par la modestie du maire : « On l’a compris : Christian Teyssedre est satisfait. Vraiment. Son bilan est exceptionnel ». Il se voit d’ailleurs réélu aisément avec 58% des voix dés le 1er tour, pas moins !

Les opposants à Christian Teyssedre n’ont pas raté l’occasion de donner leur avis. Outre Régine Taussat et de Bernard Saules, les seuls opposants traditionnels encore présents sur les 6 conseillers d’opposition élus, les oppositions se font jour pour dénoncer l’attitude du maire : « J’observe un fonctionnement de plus en plus autocratique, un rabougrissement dans la prise de décision autour de quelques élus seulement » déclaré Bruno Bérardi, conseiller municipal EELV. S’agissant de l’élection de Bernard Saules (UMP) aux dernières élections cantonales, face du socialiste sortant, Bruno Bérardi n’hésite pas à affirmer : « Il s’agissait clairement d’un vote sanction de la méthode Teyssedre. »

De son côté, Bernard Saules reconnaît que : « Cela tiraille pas mal au sein de l’équipe municipale  au point qu’on ne sait parfois plus où est l’opposition. » C’est vrai qu’elle est peu audible et présente l’opposition municipale et qu’elle a du travail sur la planche pour se faire entendre.

L’un des problèmes de Christian Teyssedre, c’est qu’il manque de modestie et qu’il est passé maître dans l’art de l’enfumage permanent. S’il réussit à manipuler une certaine presse locale, le journaliste de l’Express n’a semble-t-il pas été dupe du personnage, tout comme les ruthènois qui s’interrogent de plus en plus sur la gestion de leur ville et son avenir, au fur et à mesure que la brume rose se dissipe.