Rodez : quand les voitures imposent leur loi aux piétons…

8 février 2011

Une nouvelle fois à Rodez, au cœur de la ville, des piétons ont été victimes de dramatiques accidents de la route. En ce début février 2011, le même jour, un piéton a été tué en traversant la rue Amans Rodat, tandis qu’un autre a été blessé sur un passage protégé, boulevard Denys Puech. Ces accidents que l’on redoutait, étaient hélas devenus inéluctables tellement la pression de la circulation automobile se fait de plus en plus sentir en ville.

Cette évolution est la résultante d’une politique municipale favorisant la circulation automobile à tout prix : accélération de la circulation par tous moyens y compris en centre-ville, création de nouveaux emplacements de parkings, absence de nouveaux espaces piétons, défaut d’amélioration et d’aménagement de passages protégés… C’est ainsi qu’au cours des derniers mois, si de nombreux revêtements de rues ont été entièrement refaits pour le confort des automobilistes, pour autant, aucun aménagement notable de passages piétons n’a été effectué et certains sont même parfois restés de longs mois sans être clairement identifiés.

Force est de constater que la politique actuelle de la municipalité de Rodez est entièrement vouée à l’automobile, au détriment des voies piétonnes et des transports collectifs. Au fil des mois, la vitesse moyenne des automobilistes a sensiblement augmenté et, par conséquent, la sécurité des piétons est de moins en moins assurée en de nombreux points de la ville. Les piétons se trouvent ainsi de plus en plus souvent confrontés aux automobiles, y compris en centre-ville.

Est-ce ainsi que l’on entend rendre la ville plus attractive et dynamiser son cœur de ville ? La place prise aujourd’hui par la voiture à Rodez va totalement à l’encontre de tout ce qui se fait ailleurs. En effet, ces dernières décennies, la priorité est donnée aux piétons en centre-ville : larges espaces dédiés, priorité dans les traversées de rues, limitation des accès aux voitures dans l’hyper-centre, stationnement restreint….

Une fois encore, la municipalité va à contre-courant et n’a pas compris que le centre-ville ne sera réellement attractif que si l’on restitue le plus d’espace possible aux piétons et non aux voitures. Une fois encore, la ville d’Albi nous montre l’exemple à suivre. Les places du Vigan et de la cathédrale Sainte Cécile font référence, comme l’ensemble de ruelles 100% piétonnes. Ces nouveaux grands espaces voués aux piétons contribuent aujourd’hui au charme de la ville où l’on a envie de se promener, loin des voitures et des gaz d’échappements. Un atout considérable pour l’ensemble des commerces du centre-ville dont Rodez devrait s’inspirer.

A défaut de mise en œuvre d’une politique favorisant les espaces et la circulation des piétons dans la ville, de nouveaux accidents de la circulation sont inéluctablement à prévoir. A la politique actuelle du tout pour la voiture, ont préférerait la mise en œuvre rapide d’une politique privilégiant les circulations douces et la qualité de vie des habitants. En ce sens, un signal clair devrait être rapidement donné aux automobilistes pour leur rappeler certaines réalités, à commencer que le centre-ville appartient d’abord aux piétons. Dans un premier temps, pourquoi ne pas limiter la vitesse à 30 km/h sur l’ensemble du tour de ville et quelques rues sensibles, tout en renforçant les passages protégés dédiés aux piétons ?

Ceci contribuerait grandement à réduire les accidents et à rendre le centre plus agréable et attractif. Le règne de la voiture en ville n’est plus d’actualité et Rodez n’y dérogera pas.