France : Nicolas Sarkozy aligne la France sur l’Allemagne pour combattre la dette et sauver la zone euro (1)

1 novembre 2011

Lors de son intervention télévisée du 27 octobre, consacrée à la crise de la dette publique de la zone euro (la première après huit mois de silence), Nicolas Sarkozy, le président de la République s’est montré déterminé, clair et convaincant pour décrire la gravité et l’ampleur de la profonde crise que traverse la zone euro.

Il s’est attaché à démontrer combien la crise actuelle était profonde et grave et imposait des mesures énergiques pour réduire au plus vite les déficits publics et par voie de conséquence la dette, tout en veillant à ne pas trop pénaliser la croissance et la consommation qui sont déterminant pour espérer sortir au plus vite de la situation actuelle. Pour autant, il a rappelé les responsabilités de chacun et notamment des gouvernements successifs qui se sont succédés durant plus de 30 ans et qui ont laissé progressivement la dette prendre de l’ampleur pour atteindre aujourd’hui un niveau insupportable, plutôt que de prendre des mesures de rigueur visant à maitriser celle-ci.

Preuve de l’attente des français, l’audience cumulée de TF1 et France2 a atteint le record de 44%, soit prés de 12 millions de téléspectateurs. C’est dire combien les français sont conscients des enjeux et de ce qui se joue en direct sous nos yeux ces dernières semaines. Selon l’enquête OpinionWay publiée par Le Figaro quelques jours plus tard, 55% des français ont été convaincus par les propos du chef de l’Etat et 69% en ce qui concerne les relations franco-allemandes.

Au cours de ces 20 dernières années, notre principal partenaire européen, l’Allemagne, en dépit du coût extrêmement élevé de l’intégration de l’Allemagne de l’Est, se porte aujourd’hui bien mieux que la France et ses déficits et dettes publiques restent parfaitement maitrisés. Il n’y là aucun secret. Contrairement à la France, l’Allemagne sous les gouvernements successifs d’Helmut Kohl, puis de Gerhard Schröder, a mené une politique continue de rigueur exemplaire pendant que la France refusait le moindre effort budgétaire et laissait filer ses déficits publics. Pour autant, avec plus de 82 millions d’habitants contre 64 pour la France, l’Allemagne n’est certainement pas plus mal administrée que la France qui compte prés de deux fois plus de fonctionnaires.

Plus grave, la création de la zone euro s’est faite dans la précipitation en accueillant l’intégralité des pays de l’Union européenne désireux d’en faire partie, sans se soucier de leur situation financière et de leur capacité à faire converger leur politique budgétaire et fiscale comme l’imposait dés 1993 le traité de Maastricht en vue du passage à la monnaie unique (inflation < 1.5%, déficit budgétaire < 3% du PIB et dette publique < 60% du PIB). Ceux qui gouvernaient alors sont pleinement responsables de la crise actuelle d’autant qu’ils n’ignoraient pas que certains pays de l’Europe du sud, à commencer par la Grèce et le Portugal, avaient peu de chance de remplir à terme, les conditions exigées pour entrer dans la zone euro.

La monnaie unique est pourtant entrée en vigueur en 2002. L’Europe paie aujourd’hui cash le prix des erreurs d’il y a plus de 10 ans. Là est la véritable raison.