France : La 4 G, nouveau terrain de bataille pour les opérateurs mobiles

13 février 2013

Fin 2012, SFR et Orange avaient dégainé leurs offres mobiles 4 G sur les villes de Lyon, Marseille et Montpellier notamment.

Début janvier, Bouygues-Télécom et Free Mobile ont également lancé leurs offres pour l’instant très limitée. Le 29 janvier SFR et Orange ont ouvert partiellement leur réseau 4 G en région parisienne ; le premier dans le quartier d’affaires de La Défense, le second dans le quartier de l’Opéra. Même si l’ouverture globale des réseaux 4G à Paris ne devrait pas intervenir avant fin 2013, dés ce premier trimestre, de nombreuses villes française devraient être couvertes dont Toulouse, Lille, Strasbourg et Nantes par les deux opérateurs.

Orange et SFR mettent en effet les bouchées doubles pour offrir au plus vite un réseau 4G le plus dense possible, ce dés, la fin de l’année 2013 afin de conserver leurs clients et de proposer des services à très haut débit de bonne qualité à des prix compétitifs en vue de contrer les offres low-cost de ces derniers mois. Ces nouvelles offres 4G visent à la fois les usages professionnels et grand-public.

Dans la ligne de mire, Free Mobile qui a lancé la guerre des prix avec son offre 3G grand-public à 20 €/mois. En effet, parti de rien, l’opérateur low-cost n’a d’autre choix que d’investir massivement pour développer son réseau 3G afin d’atteindre le niveau de couverture nationale exigé par l’autorité de régulation des télécoms. Compte-tenu de l’ampleur des investissements à réaliser et des difficultés à implanter ses émetteurs, Free Mobile va devoir faire de choix et se trouvera nécessairement en difficulté pour déployer et financer en même temps la 4G.

Dans ce contexte de vive concurrence, les opérateurs historiques ont tout intérêt à déployer leur réseau 4G pour séduire leur clientèle et les inciter à payer un peu plus cher pour des débits jusqu’à 5 fois plus importants et une qualité de surf et de téléchargement inégalée. Dans ce contexte, les clients de Free dont le réseau 3G actuel est loin d’être déployé sur l’ensemble du territoire, souffre de nombreuses défaillances, notamment dans les zones fortement urbanisées. Ce qui risque de les inciter à migrer vers un opérateur disposant d’un meilleur réseau offrant des débits conséquents.

D’où l’empressement de SFR et Orange qui disposent d’importants moyens financiers, à développer au plus vite leur réseau 4G en vue d’une couverture nationale à brève échéance pour couper l’herbe sous les pieds de Free Mobile que risque de ne pas être en mesure de suivre le rythme des investissements et des avancées technologiques.

Reste à voir quels seront les prix pratiqués par les opérateurs historiques pour la 4G. A l’heure actuelle, Orange semble s’orienter vers des offres prenium sensiblement plus chères que la 3G, de l’ordre de 5 à 10 € de supplément par mois. A l’inverse, SFR s’oriente vers des offres plus agressives en vue d’attirer les plus grand nombre de clients vers la 4G avec des forfaits à des prix identiques à ceux de la 3G, soit environ 30 € pour un forfait avec 2 Go de data. Ce qui est une consommation déjà intéressante, pouvant évoluer vers 4 Go ou 6 Go avec des prix également revus à la baisse.

La bataille de la 4G en France ne fait que commencer mais s’annonce rude. Dans le collimateur des opérateurs historiques, Free Mobile risque de se trouver asphyxié entre la nécessité de développer au plus vite son réseau 3G actuellement limité, tout en investissant également dans la 4G. Au vu de ses tarifs low-cost pratiqués et des besoins considérables en trésorerie, par sûr que la position de Free Mobile soit tenable longtemps, d’autant que l’arrivée de nouveaux clients risque de se ralentir rapidement au vue des conditions tarifaires privilégiées finalement accordées par les opérateurs concurrents.

Début 2014, la situation des télécommunications mobiles devrait avoir sensiblement évolué avec une couverture proche de 40% du territoire en 4G. Nous verrons alors quels seront les véritables gagnants et peut-être les perdants ! En attendant, les français vont pouvoir surfer sur la 4G dans les meilleures conditions techniques et tarifaires, d’autant qu’une dizaine de mobiles compatibles sont déjà disponibles sur le marché français. A ce rythme, les débits moyens de 5 à 10 Mbits proposés par l’ADSL vont bientôt devenir obsolètes.