Occitanie : cathares, christianisme dissident, inquisition et anéantissement du pays occitan…

Au cours des années 1100 à 1250, l’église romaine est de plus en plus contestée dans toute l’Europe. A cette époque, les temps sont extrêmement rudes et violents, propices aux remises en question les plus profondes. L’Eglise romaine est discréditée en raison de ses nombreux excès liés au fait qu’un grand nombre de membres du clergé qui n’ont d’autre but que de s’enrichir toujours plus, au détriment du peuple qui souffre. Ces dérives de l’Eglise sont très mal vécues par un certain nombre de croyant qui ne se reconnaissent plus dans cette église.

C’est ce qui a permis l’éclosion du catharisme dans toute l’Europe, principalement au cœur du pays occitan, de Toulouse à Béziers, placés sous l’autorité du comte de Toulouse et de ses vassaux, mais aussi en Italie, en Allemagne. Pour les cathares, Dieu n’a pas pu créer un monde aussi habité par le mal que celui des hommes. Ses bons hommes, appelés « parfaits », sont astreints à une vie austère et vertueuse au service de la communauté et de la propagation de la foi. Il s’agit souvent de notables très respectés dans leur ville et village qui entrainent avec eux des familles entières. Face à cette nouvelle doctrine, l’Église romaine tremble sur ses bases. Sentant le danger, avec l’appui du roi de France qui y voit là l’occasion de conquérir les terres du sud, le pape Innocent III lève une grande armée à travers l’Europe, principalement constituée de nobles désargentés du nord pour tenter d’éradiquer les infidèles cathares jusqu’au cœur des riches terres occitanes. Ce fût la croisade albigeoise.

En dépit d’une résistance honorable, le rapport inégal des forces était trop inégal. C’est finalement toute l’Occitanie qui fût décimée et les biens confisqués à la noblesse suspectée d’avoir soutenu l’hérésie cathare. La répression contre les prétendus hérétiques fut terrible et implacable durant plus de 200 ans. L’inquisition, placée directement sous l’autorité papale, continua son travail d’extermination des derniers noyaux de résistants cathares et de leurs sympathisants de peur que ces derniers ne ressurgissent et mettent en cause l’autorité de l’Eglise. Les bûchers vont ainsi se succéder à l’instar de celui de Montségur en 1244. Le dernier « parfait » cathare Guilhem Bélibaste meurt sur le bûcher en 1321 à Villerouge-Thermenés.

L’anéantissement de ce christianisme dissident, répandu dans toute l’Europe, fut lourd de conséquence pour l’ensemble du sud de la France. Ceci marqua la fin de la riche période occitane et le déclin de la civilisation du Midi. Le peuple occitan avait été méticuleusement anéanti et sa noblesse dépouillée, de peur de le voir renaître un jour de ses cendres.  L’Eglise romaine et son Inquisition en sortirent renforcées, tout comme la monarchie française qui pu ainsi annexer à des conditions très avantageuses le sud de la France qui penchait vers la Catalogne et l’Aragon. Ce fut la fin du pays occitan et d’une civilisation avancée, ouverte et tolérante qui avait fait son succès mais aussi suscité bien des convoitises.

Arte rediffuse actuellement le film « Les Cathares » qui retrace cette terrible époque qui mit définitivement fin à tout espoir de création d’une nation occitane. Au début du XIIIème siècle, un conflit éclate entre le clergé du Midi et Raymond VI, le comte de Toulouse, jugé trop tolérant par l’Eglise catholique à l’égard de la secte hérétique cathare. C’est le début d’un conflit sanglant… Un film d’Alain Decaux (France, 2001, 87mn) avec les historiens Michel Roquebert, Jean Duvernoy et Anne Brenon.

Voir le film « Les Cathares » sur Arte : http://videos.arte.tv/fr/videos/les_cathares-3680414.html

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